Entretien avec Pauline Bulot, responsable des collections de la Fondation Napoléon

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Du 23 mars 2013 au 30 juin 2013 se tient dans la capitale de la Flandre une exposition exceptionnelle sur le passé français de la ville, après la Révolution et en partie sous le règne de Napoléon Ier : Bonaparte et l’Escaut.

La Fondation Napoléon prête plusieurs œuvres de ses collections au Museum aan de Stroom (le musée sur le fleuve), le MAS. À cette occasion, retrouvons Pauline Bulot, responsable de ces collections pour lui poser trois questions sur son métier et sur cette exposition en particulier.

Entretien avec Pauline Bulot, responsable des collections de la Fondation Napoléon
Éléments de l'exposition « Napoleon aan de Schelde » d'Anvers, 2013 © Fondation Napoléon

Quelle a été votre mission pour cette exposition ?

Pauline Bulot : Le travail de régie des collections au sein de la Fondation Napoléon pour une exposition tel que «  Napoleon aan den Schelde » au MAS couvre principalement les aspects logistiques et techniques. Ma mission est d’organiser ce qu’on appelle les « mouvements d’œuvres » et de prévenir des dangers éventuels pouvant les menacer.
Pour cela, une fois le prêt accordé, je remplis des formulaires de prêts qui donnent l’ensemble des informations concernant l’objet et j’indique nos demandes particulières quand à son transport et à sa présentation au sein de l’exposition. Dans un deuxième temps, je prends rendez-vous avec le transporteur pour les « allers-voir » afin qu’il puisse relever les dimensions et particularités de chaque œuvre pour la fabrication des caisses de transport.
Par la suite, je prépare les constats d’états qui doivent être réalisés avant l’emballage des œuvres. Ce document recueille toutes les données « physiques » de l’œuvre, il doit être précis et édité avant chaque mouvement. Il permet de déceler les éventuelles dégradations, ainsi que l’empoussièrement ou les traces d’infestation et d’évaluer les conditions de préservation des objets.
Enfin, les transporteurs viennent emballer les œuvres sous mon contrôle et les enlèvent pour le transport.
Une fois arrivée au MAS, mon travail consiste à rejoindre le musée et de procéder au déballage des objets. Je réalise à nouveau un constat d’état en présence du commissaire de l’exposition ou d’un restaurateur afin de vérifier qu’il n’y ait pas eu de dégradation ou d’évolution lors du transport. La dernière étape est de contrôler que les systèmes de sécurités des vitrines et l’accrochage prévu est bien adapté et sécurisé. Je ne repars qu’une fois l’ensemble des objets installés et les vitrines fermées.

Quels sont les objets prêtés pour l’exposition ?

Éléments de l'exposition « Napoleon aan de Schelde » d'Anvers, 2013 © P. Bulot Pauline Bulot : La Fondation Napoléon a prêté sept des objets de sa collection pour cette exposition : une aquarelle de Pierre-François-Léonard Fontaine, deux assiettes du service particulier de l’Empereur, un vase « fuseau » au portrait de l’Empereur en costume de Sacre, une aigle du drapeau du 6e régiment des Chasseurs à cheval et enfin pendule squelette. Plus de la moitié de ces objets sont en porcelaine et d’une grande fragilité ce qui explique l’importance du convoiement et du respect de ses étapes.

Quel est l’objet que vous préférez entre tous ces prêts ?

Éléments de l'exposition « Napoleon aan de Schelde » d'Anvers, 2013 © P. BulotPauline Bulot : Bien que l’assiette « Carte de France » du service particulier de l’Empereur retienne toute mon attention par sa beauté et son très bel état de conservation, l’objet que j’affectionne tout particulièrement est la pendule squelette.
Celle-ci date de l’époque révolutionnaire et représente à la fois les nouveautés d’une époque dues à l’adoption du calendrier républicain et en même temps reste figée à cette période très particulière qui aura duré moins d’un an. Pour un objet qui nous parle du temps, le symbole est fort. Mis à part son aspect emblématique, c’est un objet très fin et élégant, le mécanisme visible amène un charme tout particulier à cet objet exceptionnel.

(avril 2013)

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