napoleon.org : Tout d’abord, félicitations pour ton premier ouvrage ! Il me semble que tu as bientôt 18 ans et que tu passes ton baccalauréat en 2025 ?
Rémi Touzeau : Oui et quand je l’ai écrit, j’avais 16 ans. J’avais rédigé une seule histoire entre mars et avril 2022 et puis je l’ai complètement laissée de côté. Un an plus tard, je l’ai retrouvée. J’ai d’abord pris le temps de modifier différentes choses dans ce premier texte, puis j’en ai écrit d’autres, jusqu’à signer un contrat avec une maison d’édition en décembre 2023.
napoleon.org : Au début, ton ouvrage était-il destiné à être un roman ? Ou avais-tu déjà envisagé d’écrire un recueil de nouvelles ?
Rémi Touzeau : Je me suis tout de suite lancé sur des nouvelles. Pour moi, c’était ce qui me paraissait le mieux. C’est court et il y a moins de risques de se perdre. Se lancer dans un roman dès le début, c’est compliqué. Dernièrement j’ai écrit mon premier roman, mais c’est un roman court. J’ai déjà vu les difficultés qu’il y avait à maintenir la cohérence dans le traitement des personnages tout le long de l’histoire. Ce n’est pas toujours évident. La première nouvelle que j’ai écrite, c’était « Un frère de trop ». Pour les nouvelles sur les hussards, je les ai écrites à la fin. J’ai eu envie de faire une petite trilogie, avec trois nouvelles où on suivrait les hussards sur plusieurs années.
napoleon.org : Ce qui est frappant en effet dans ton recueil, c’est que très souvent, les nouvelles se suivent dans le temps. On retrouve les mêmes personnages d’une nouvelle à l’autre, comme ces quatre hussards. Peux-tu me parler de tes personnages et de leur importance dans ces nouvelles ?
Rémi Touzeau : L’idée était que les nouvelles se suivent. Pour les hussards, je me suis inspiré d’un des auteurs que j’aime le plus, Alexandre Dumas et son roman sur Les Trois Mousquetaires. Le jeune Louis Offray ressemblerait plutôt à D’Artagnan. L’alcoolique Alfred, qui meurt dans la première nouvelle, serait plus pour Thoth, et Michel évoquerait Aramis. En plus de mes lectures littéraires, j‘ai aussi beaucoup lu sur l’Empire. Pour écrire, il fallait avoir une bonne connaissance de l’ambiance du Premier Empire.
napoleon.org : J’ai trouvé tous tes personnages extrêmement touchants, avec une vraie personnalité pour chacun d’entre eux. As-tu pris des éléments de vie dans les archives militaires, par exemple ? Ou sont-ils tous fictifs ?
Rémi Touzeau : Le personnage réel est toujours à la limite. J’ai beaucoup lu, surtout, j’avais l’impression d’être avec eux. C’est surtout ça que j’ai cherché à transmettre dans les nouvelles, mais ils sont tous fictifs.
napoleon.org : Parmi les sept nouvelles, laquelle te tient particulièrement à cœur et pourquoi ?
Rémi Touzeau : La dernière nouvelle : « Le règlement de compte », avec M. Paillet et Trudeau, est un moment de l’Empire que j’aime bien : le retour du roi, après la défaite de Waterloo, et puis la Terreur blanche un peu partout en France, avec les bonapartistes traqués. Et puis, le personnage principal se dénonce aussi, il sera condamné à mort. J’aime bien l’histoire.
napoleon.org : Tu as dit que tout recueil n’était pas juste un exposé historique, mais une série d’aventures fictives. Peux-tu me dire pourquoi cette approche de série d’aventures ?
Rémi Touzeau : Ce n’est pas une thèse d’histoire sur un sujet particulier où on s’étend beaucoup sur certaines questions. La Terreur blanche n’a pas grand-chose à voir avec le début de l’Empire ou encore les hussards, par exemple. Ils l’ont vécu de loin. Mais ça reste de la fiction. Il y a donc des éléments qui sont un peu fantasmés.
napoleon.org : J’ai été frappé par toutes ces touches d’humour dans les nouvelles qui sont très tristes dans l’ensemble. Comment es-tu parvenu à rendre ces histoires si vivantes et émouvantes ?
Rémi Touzeau : L’humour ça rajoute quelque chose de plus, surtout dans des histoires qui sont tristes. C’est la guerre, certes, et on a beau dire la guerre, la guerre… les soldats ne pleuraient pas tout le temps ! Il y avait des moments de joie. Sinon, ils ne vivaient pas. Chacun fait son plan pour se tirer du pétrin, voire de la mort, et tous restent soudés, il y avait de ça chez les hussards. À Châteauroux, ma ville natale, j’ai eu la chance de rencontrer Alain Pigeard lors des Journées Impériales, il m’a raconté que les hussards, par dizaine ou vingtaine, retournaient parfois leur col. Ça voulait dire qu’ils venaient du même pays, du même département. Il y avait une fraternité comme ça. Dès qu’un homme était en danger, un autre allait sauver celui qui avait le col retourné. Même s’ils sont avec les autres du régiment, ils ont quand même leur petit groupe. Ils sont très fraternels, et comme dans mes nouvelles où ils grandissent, leurs actions les uns envers les autres ont toujours des conséquences dans le temps.
napoleon.org : As-tu d’autres projets futurs concernant tes écrits ? Envisages-tu de continuer à écrire sur l’histoire napoléonienne ?
Rémi Touzeau : Bien sûr, j’ai d’autres livres qui vont paraître. Le deuxième sort le 23 novembre 2024 et sera consacré à la Seconde Guerre mondiale. J’aime connaître toute l’histoire, alors plusieurs époques seront abordées. Même si cet ouvrage sera plutôt tourné vers le XXe siècle, il y aura quand même une nouvelle qui se passera sous le Premier Empire. Ensuite j’ai un autre roman à publier sur la Révolution française, qui paraîtra normalement début 2025.
► Découvrir Venise, et autres nouvelles. Aventures sous le Ier Empire, aux Éditions de l’Onde, 2024
Rémi Touzeau est étudiant. Né à Châteauroux, il est passionné d´Histoire et tout particulièrement de l’épopée napoléonienne. Il cultive cette passion par la lecture d’ouvrages de Jean Tulard, mais aussi des œuvres de fiction d’Alexandre Dumas, Jules Verne, etc.