Construite de 1771 à 1778 par Robert Adam pour le baron Apsley, Apsley House tient sa célèbre adresse « n°1, London » de sa situation géographique : elle était en effet la première maison de la capitale britannique en arrivant par l’ouest. Achetée en 1807 par le marquis Wellesley, elle fut revendue à son frère, le duc de Wellington, en 1817.
Après une glorieuse carrière militaire en Inde, en Espagne et au Portugal dominée par la victoire de Waterloo en 1815, Wellington s’installa dans cette demeure qu’il fit transformer par l’architecte Benjamin Dean Wyatt. Celui-ci réalisa la salle à manger en 1819 et la magnifique galerie de Waterloo (longue d’environ 30 m) entre 1828 et 1830. La maison fut ensuite recouverte de pierre de Bath, son entrée déplacée et un portique corinthien ajouté à la façade. La salle à manger accueillit le banquet annuel commémoratif de la victoire de Waterloo de 1820 à 1829.
Après cette date, c’est dans la galerie de Waterloo que se réunirent chaque année, jusqu’à la mort du duc en 1852, la centaine de convives participant au banquet. La maison et ses collections furent offertes à l’Etat en 1947 par le septème duc de Wellington. Devenu le Wellington Museum, elle dépend du Department of National Heritage pour le bâtiment et du Victoria and Albert Museum pour les collections.
La collection d’oeuvres d’art rassemblée par le duc de Wellington est exceptionnelle par sa richesse et sa qualité. Ses succès militaires lui permirent de recevoir de nombreux cadeaux officiels et notamment des tableaux provenant de la collection royale espagnole dont quatre Velasquez. Elle comprend également un important ensemble de l’Ecole italienne, des toiles hollandaises et flamandes du XVIIe siècle et un portrait équestre de Goya. Cette collection contient de nombreuses oeuvres relatives à Napoléon dont la fameuse statue de l’Empereur en Mars pacificateur par Canova. Commandée au sculpteur italien par Napoléon en 1801, elle fut achevée en 1806 et arriva à Paris le 6 février 1811. Inspirée des nus héroïques de l’antiquité, elle provoqua l’embarras de l’Empereur qui ne se reconnut pas dans cet athlète de marbre. Reléguée dans un coin du Louvre, elle fut achetée par le gouvernement britannique au roi Louis-Philippe pour 60 000 francs et offerte au duc de Wellington.
Quelques peintures évoquent l’Empereur et sa famille : Napoléon Empereur, Joséphine Impératrice, Joseph roi d’Espagne et Pauline princesse Borghèse par Robert Lefèvre, Napoléon Bonaparte et Joseph roi d’Espagne par Gérard, Napoléon Bonaparte Premier Consul par Dabos. Les collections de porcelaine conserve un magnifique service égyptien de Sèvres daté de 1810-1812. Il fut commandé par Napoléon pour Joséphine et offert à Wellington en 1818 par Louis XVIII. Le musée possède également une série de drapeaux brodés des Départements français qui flottèrent face à Napoléon sur le Champ de Mars en juin 1815 lors de la cérémonie du Champ de Mai. Ils furent donnés par Louis XVIII à Wellington.
Karine Huguenaud