Château de Bessonies (Lot) – Fermé

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Château de Bessonies (Lot) – Fermé
Vue arrière du château © Château de Bessonies

Présentation géographique et historique

Située à une altitude de 580 mètres, Bessonies est une petite commune du département du Lot (région de Midi-Pyrénées). Elle appartient de nos jours au canton de Latronquière et à l’arrondissement de Figeac.

Vaste édifice du XVIe siècle, flanqué de deux tours rondes sur la façade principale, le château de Bessonies reste célèbre pour avoir été le lieu de l’arrestation du maréchal Ney le 3 août 1815. Longtemps délaissé, il fut racheté en 2000 et remis en état.
Le maréchal Ney, accusé de trahison envers les Bourbons durant les Cent jours, y avait en effet trouvé refuge. Ce château appartenait alors aux Bessonies auxquels était apparentée l’épouse du maréchal, Aglaé-Louise dite Eglé Auguié (1782-1854). La baronne était sa cousine germaine. Elle avait épousé Ambert de Bessonies, fils de Jean Joseph de Bessonies, gouverneur du Roi en la ville de Figeac, qui avait réchappé à la guillotine à la chute de Robespierre

Mannequin de cire de Ney dans sa bibliothèque © Château de BessoniesL’arrestation du maréchal Ney

Désigné, parmi une liste 110 noms, comme traître pour s’être remis au service de Napoléon Ier avant le 20 mars 1815 (date à laquelle Louis XVIII avait quitté la capitale), le maréchal Ney fuit. Il trouve refuge chez la cousine de son épouse au château de Bessonies. Le 29 juillet 1815, Ney arrive donc aux confins du Lot et du Cantal dans un vieux château maltraité par la Révolution et dont les armoiries ont été martelées.

Là, il loge au rez-de-jardin dans une vaste chambre avec une petite bibliothèque attenante. La chambre est meublée d’un lit Louis XVI à baldaquin et rideaux de serge jaune, d’une commode, et d’un grand fauteuil de cuir. Pour les serviteurs, Ney est devenu M. d’Escaffre et ne sort de sa chambre que pour les repas. La légende raconte qu’il commit l’imprudence de laisser sur sa banquette le sabre turc que lui a offert l’Empereur pour son mariage ce qui le fit repérer puis dénoncer.

La chambre du maréchal Ney © Château de BessoniesEn fait il est possible que ce soit l’un des invités de la baronne, M. de Latour, fervent royaliste qui ait donné l’alerte et prévenu le préfet du Cantal, Locard.

Quoi qu’il en soit, le préfet du Cantal fut informé que Ney se trouvait près d’Aurillac. Son attention avait été attirée par l’identité des propriétaires du château de Bessonies et leurs liens de parenté avec Mme Ney. Dans la nuit du 2 août, le directeur des postes d’Aurillac, Canterloube, ayant appris la dénonciation, partit en hâte pour Bessonies prévenir le maréchal. Malheureusement il se brisa une jambe dans sa course et ne pût arriver à temps.

Le 3 août, dès la pointe du jour, 14 gendarmes cernèrent le château. Ney se livra, sans aucune résistance et le 4 août il fut enfermé à l’Hôtel de Ville d’Aurillac avant d’arriver à Paris sous escorte le 19 août 1815.

Entrée du château © Château de BessoniesUn château à visiter

Même s’il n’est pas un musée, le château peut être visité. L’actuelle propriétaire, ouvre à tous les portes de ce lieu historique. Outre une activité de chambres d’hôtes, elle propose ainsi des visites guidées pour découvrir les lieux. A voir surtout la chambre, et sa petite bibliothèque attenante, où logea le maréchal Ney. Remises en état, ces deux pièces comportent encore les véritables meubles et l’agencement tels que les a connu brièvement Ney. Une statue de cire de ce dernier, don de l’ancien musée de cire d’Aurillac, a été installée dans la bibliothèque et rappelle ainsi cet épisode.

MàJ 2020 : Le château est désormais fermé au public.

Emmanuelle Papot
Octobre 2010 (MAJ juillet 2020)

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