Sous l’occupation française, en 1805 et 1809, le château de Schoenbrunn fut le quartier général de Napoléon qui y signa le 14 octobre 1809 le traité auquel le château donna son nom. Cette occupation de la demeure impériale autrichienne se prolongea par une alliance avec la dynastie des Habsbourg grâce à son mariage avec l’archiduchesse Marie-Louise, fille de l’Empereur François Ier. C’est à Schoenbrunn que leur fils, le Roi de Rome, fut envoyé après la chute de l’Empire. Devenu duc de Reichstadt, il passa le restant de sa vie dans cette « cage dorée ». Il y mourut à l’âge de 21 ans, le 22 juillet 1832, dans la chambre qu’avait occupée son père.
L’entrée de la gigantesque cour est encadrée par deux obélisques surmontés d’aigles que l’Empereur aurait fait installer. A droite se trouve l’entrée du théâtre que Napoléon fit restaurer lors de ses deux séjours et où il assista à de nombreuses représentations. Au sein des appartements du château se trouve la chambre qu’il occupa pendant ses deux séjours les 14 et 15 novembre 1805 et de mai à octobre 1809. Ornée de boiseries et de tapisseries de Bruxelles du XVIIIe siècle, cette chambre est également celle où s’éteignit son fils, le duc de Reichstadt. En 1948, l’ancienne bibliothèque a été transformée en musée consacré au souvenir de l’Aiglon. Un tableau de Sales le représente à l’âge de cinq ans au moment de son arrivée à Vienne. A côté de son masque mortuaire exécuté par Franz Klein, un émouvant souvenir attend le visiteur. Il s’agit d’une petite alouette huppée présentée dans une cage de verre : l’oiseau fut le compagnon de l’enfant durant son existence solitaire à Schoenbrunn.
Dans la grande cour côté jardin se déroulèrent de nombreuses parades, principalement de la Garde Impériale. C’est là que le 12 octobre 1809, un jeune autrichien, Frédéric Staps, tenta d’assassiner Napoléon. La Wagenburg, située à droite du château, est l’actuel musée des Voitures impériales. La berline d’apparat construite par Jacquin en 1805 pour le couronnement de Napoléon en Italie y est conservée, tout comme le phaéton du Roi de Rome offert par sa tante Caroline Murat. Cet attelage était tiré par deux moutons blancs dressés spécialement à cet usage au cirque Franconi.
Karine Huguenaud