Ile d’Elbe

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Ile d’Elbe

Petite île de 28 km sur 19, Elbe se situe dans la mer Tyrrhénienne face à Piombino en Toscane. C’est là que Napoléon choisit de se retirer lors de la première abdication. Le traité de Fontainebleau lui en accordait en effet la propriété et la souveraineté. L’Empereur débarqua dans la capitale de sa principauté, Portoferraio, le 4 mai 1814. Il quitta l’île le 26 février 1815 et reprit le chemin de la France en débarquant le 1er mars 1815 à Golfe-Juan pour l’aventure des Cent-Jours.
Ce séjour a profondément marqué l’île. Napoléon y entreprit un ensemble de transformations visant à l’amélioration des ressources locales et à l’aménagement d’un réseau routier.

Recréant rapidement une petite cour, il organisa un gouvernement avec Bertrand, ministre secrétaire d’État et ministre de l’Intérieur, Drouot, gouverneur militaire de l’île et ministre de la Guerre et Cambronne, commandant de la place de Portoferraio. Avec la venue de Pauline et de Mme Mère, la vie mondaine reprit son cours : soirées théâtrales et musicales, bals et réceptions furent fréquemment organisés.

Villa des Mulini : les jardins © K.HuguenaudL’Hôtel de ville de Portoferraio fut la première résidence de Napoléon du 4 au 21 mai 1814. Il y occupait un appartement au premier étage qui avait été auparavant celui du chef de bataillon Joseph Hugo et de son jeune fils, Victor Hugo. Deux plaques commémoratives rappellent le passage de ces illustres occupants. Napoléon s’installa ensuite à la villa des Mulini, entre le fort Stella et le Fort Falcone, la partie la plus élevée et la plus fortifiée de Portoferraio. Il fit construire la partie centrale du premier étage pour y accueillir Marie-Louise et le Roi de Rome qui n’y vinrent jamais. Ce fut Pauline qui occupa l’appartement. Le rez-de-chaussée regroupe une série de pièces habitées par l’Empereur : salon, bibliothèque, chambre à coucher, bureau, salle du conseil. Depuis les jardins, le panorama sur la mer est absolument exceptionnel.
Au 12 via Ferandini, à cent mètres après l’église de la Miséricorde où chaque année une messe est dite le 5 mai en commémoration de la mort de l’Empereur, se situe la « Casa Vantini » qui fut la résidence de Mme Mère.

 

 

Villa San Martino © K.HuguenaudLa troisième demeure de Napoléon se situe dans les terres à San Martino dans un vallon planté de vignes, au cœur d’une végétation luxuriante à l’abri de l’agitation et de la chaleur de Portoferraio. L’Empereur fit transformer une petite maison en villa privée par l’architecte Paolo Bargigli et le décorateur Vincenzo Antonio Revelli. L’édifice néoclassique que le visiteur découvre en arrivant est la Galleria Demidoff construite en 1851 par l’époux de la princesse Mathilde, grand admirateur de Napoléon, afin d’abriter ses collections d’art et de souvenirs napoléoniens.
La villa San Martino se trouve sur la terrasse au dessus de la galleria Demidoff. Elle comporte huit pièces d’habitation. Trois étaient réservées à l’Empereur, trois à Bertrand et aux officiers, deux autres aux réunions et réceptions : la salle du Conseil dite des « Deux Colombes » et la salle centrale dite « Salle Égyptienne ».

De nombreux lieux gardent la trace du passage du l’Empereur dans l’île. À Monte Giove, situé après Marciana Alta, Napoléon s’installa près de l’Ermitage de la Madonna del Monte du 23 août au 4 septembre 1814. C’est là qu’il reçut Marie Walewska et leur fils Alexandre du 1er et 3 septembre. À Poggio, se trouve la « Fontaine Napoléon » dont l’eau était très appréciée par l’Empereur et qui fait aujourd’hui l’objet d’un florissant commerce. A Porto-Azzurro, la forteresse dominant le golfe de Longone fut la résidence de Napoléon du 5 au 24 septembre 1814. Dans le golfe de Procchio, une plage est appelée « Spiaggia Paolina » en souvenir de Pauline qui selon la tradition venait s’y baigner.

Karine Huguenaud

MAJ 22/07/11

Palais d'I Mulini : comparaison plan actuel - plan d'origine2013 : renaissance du palais d’I Mulini. Une restitution de fond est en cours pour redonner à la résidence d’été de Napoléon sur l’île d’Elbe son allure d’époque. La conservatrice des lieux, Roberta Martinelli, et l’architecte qui l’assiste dans cette tâche, Velia Gini Bartoli, nous présentent les problématiques et recherches des travauxqu’elles mènent au palais.

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