Le musée Baron Gérard est installé depuis 1900 dans l’aile la plus ancienne de la résidence des évêques de Bayeux (classée monument historique, elle a été rénovée en 2013), à proximité immédiate de la cathédrale. Ce « Musée de France » doit son nom à l’important legs qui fut concédé en 1898 par Henri-Alexandre Gérard (1818-1903), grand amateur d’art, député de l’arrondissement et neveu du peintre François Gérard. → En savoir + sur la constitution du musée
Au sein de sa collection de peintures, le musée possède un intéressant fonds d’époque néoclassique : une œuvre de jeunesse de David, Le Philosophe, une peinture de Gros exposée au Salon de 1801, Sapho à Leucate, une bacchante et un portrait de madame Lefèvre par son époux, Robert Lefèvre, artiste originaire de Bayeux et rival de Gérard en tant que portraitiste. Ce dernier acquit sa réputation durant la Révolution mais c’est l’Empire qui fit sa fortune. Il devint en effet l’un des peintres attitrés de la cour impériale en exécutant les portraits de la plupart des membres de la famille Bonaparte mais aussi ceux des plus grands dignitaires de l’époque. Le musée conserve notamment de cet artiste le portrait du docteur Dubois, chirurgien accoucheur de Marie-Louise lors de la naissance du Roi de Rome.
Quelques souvenirs rappellent Mlle George, célèbre actrice qui débuta au Théâtre Français en 1802 et devint sociétaire de la Comédie-Française en 1813, dont une étonnante caricature la figurant en Napoléon. De son vrai nom, Joséphine Marguerite Wiemer, elle naquit à Bayeux en 1787. Il est à signaler une terre cuite représentant la mort du général Lannes soigné par le docteur Le Tual Dumanoir lui-même bayeusain et une petite fiole contenant de l’eau de source du tombeau de Napoléon Ier à Sainte-Hélène.
Le musée présente également les clefs de la ville qui furent offertes à Napoléon lors de son passage le 26 mai 1811. Il est à noter que c’est l’Empereur qui ordonna à Vivant Denon de rendre la tapisserie de la reine Mathilde à la ville de Bayeux.
Concernant la période du Second Empire, le musée conserve une importante collection de dessins, gouaches et aquarelles de Septime Le Pippre (1833-1871). Artiste originaire de Montfort-l’Amaury, il passa son existence aux environs de Bayeux, à Ver-sur-Mer puis Villiers-le-Sec. S’engageant en 1869 comme capitaine dans le 18e bataillon des Mobiles du Calvados, il fut mortellement blessé le 2 janvier 1871 dans un combat contre les Prussiens aux portes du Mans. Scènes pittoresques de la vie rurale, évocations historiques, sujets militaires ou illustrations de la vie bourgeoise, ses œuvres drôles ou nostalgiques nous fournissent une synthèse du quotidien des campagnes sous le Second Empire.
Le MAHB possède également des toiles du célèbre peintre Eugène Boudin, natif de Honfleur, qui s’est illustré dans les scènes de bord de mer sous le règne de Napoléon III.
Outre d’importantes collections archéologiques, le musée Baron Gérard consacre une place d’envergure à la porcelaine et à la dentelle de Bayeux parmi lesquelles figurent de nombreuses pièces d’époque Premier et Second Empire.
Les œuvres de peintres renommés d’autres périodes sont également à contempler au fil du parcours muséal : celles de Philippe de Champaigne, François Boucher, Gustave Caillebotte, Kees Van Dongen, …
En dehors de la visite chronologique, présentant l’histoire de la ville du paléolithique à nos jours, le musée propose des visites thématiques (en autonomie, sur les femmes artistes des collections du MAHB et sur les stéréotypes hommes-femmes dans les collections du MAHB). Une visite virtuelle du musée est hébergée sur le site web du MAHB depuis 2021. → Faire la visite virtuelle
Karine Huguenaud, 2001 – Mise à jour : Marie de Bruchard, septembre 2022