Musée du Louvre-Premier Empire

Partager
Musée du Louvre-Premier Empire
© K.Huguenaud

Le Louvre ne sera jamais une habitation commode. Je le regarde comme un palais de parade dans lequel il faut réunir tout ce que l’on a de richesses en objets d’art et de sciences, comme statues, bronzes, tableaux, bibliothèques, archives, médailles… Napoléon Ier

En 1803, dix ans après sa création, le musée du Louvre est rebaptisé musée Napoléon. Il demeure jusqu’en 1814 le plus prestigieux musée du monde par l’ampleur et la qualité de ses collections constituées, outre par les anciennes collections royales et les biens saisis à l’Eglise et aux émigrés, par les prises de guerre effectuées en Belgique, en Italie, en Prusse et en Autriche. En 1815, à la chute de l’Empire, près de 5000 oeuvres furent ainsi restituées à leurs pays.

Si le nom de Napoléon reste attaché à cette politique de spoliation des oeuvres d’art, il n’en est pourtant pas l’initiateur. C’est la Convention nationale qui propose dès 1794 cette solution aux vaincus pour payer leurs indemnités de guerre. Le Directoire poursuit cette politique et invite le jeune général Bonaparte lors de la campagne d’Italie à « enrichir la capitale de la liberté des chefs-d’œuvre auxquels l’Italie doit sa réputation, afin d’ajouter à l’éclat de trophées militaires le charme des arts bienfaisants et consolateurs ».

Devenu Premier Consul puis Empereur, Napoléon multiplie les réquisitions artistiques dans toute l’Europe et ordonne des travaux au Louvre afin d’accueillir et de présenter dignement ces trésors. Les architectes Reymond puis Percier et Fontaine sont chargés d’aménager un musée des Antiques, inauguré en 1800, d’édifier un escalier et un vestibule menant au Salon carré (seul le vestibule subsiste aujourd’hui sous le nom de salles Percier et Fontaine) et de commencer les transformations de la Grande Galerie (éclairage zénithal, grands arc doubleaux soutenus par des colonnes rythmant l’espace). En 1805, la majestueuse entrée du musée Napoléon est surmontée d’un buste de l’Empereur par Bartolini.

Grâce à l’action d’un exceptionnel directeur des musées, Vivant Denon, le musée s’enrichit également par de nombreux achats, des commandes et des dons. Les restitutions aux alliés en 1815 amputent définitivement ce qui fut une des gloires de l’Empire. Quelques centaines d’œuvres parmi lesquelles de nombreux dessins furent tout de même conservées après d’âpres négociations. La plus fameuse reste Les Noces de Cana de Véronèse échangée contre une toile de Lebrun.
Le musée du Louvre possède de nombreuses œuvres achetées ou commandées sous le Consulat et l’Empire. Nous ne citerons ici que les plus prestigieuses peintures de l’école française consacrées à l’épopée napoléonienne : Les Pestiférés de Jaffa et Napoléon au champ de bataille d’Eylau par Gros, L’Impératrice Joséphine à Malmaison par Prud’hon, Le Sacre par David, L’Officier de chasseur de la Garde chargeant et Le Cuirassier blessé de Géricault.

Karine Huguenaud

► Retrouvez l’histoire du Louvre sous le Second Empire.

Partager