Acheté par Joséphine en 1810, le château de Bois-Préau est situé dans un parc à l’anglaise de 17 hectares qui était autrefois relié au château de Malmaison. Annexe de ce dernier, il accueillait les logements du médecin et des invités de l’Impératrice. Reconstruit en 1855, il fut donné à l’Etat par le couple Tuck-Stell en 1929. Ouvert en 1958, le musée est désormais consacré à la captivité et à la mort de Napoléon à Sainte-Hélène ainsi qu’au Retour des Cendres et à la légende impériale. Accueilli par la statue de Joséphine due à Vital-Dubray, le visiteur peut profiter du joli parc de Bois-Préau sans malheureusement pouvoir accéder au musée fermé depuis des années pour travaux. Voici cependant un descriptif des collections.
Dans le vestibule du musée sont exposés six bustes de Napoléon par Eugène Guillaume et une grande statue de l’Empereur mourant par Vincenzo Vela. Au premier étage se déploie une évocation du voyage vers l’exil sur le navire « Le Bellérophon » et des demeures des Briars et de Longwood où Napoléon vécut durant sa captivité à Sainte-Hélène. La seconde salle reconstitue la chambre mortuaire de l’Empereur et conserve des souvenirs évoquant son fils, le Roi de Rome. La salle suivante rappelle les diverses activités de Napoléon sur l’île et présentent ses compagnons, le comte Marchand, le général baron Gourgaud, le général comte Bertrand, le comte de Las Cases et Antommarchi, le médecin qui autopsia son corps.
Dans la quatrième salle sont réunis les souvenirs personnels de l’Empereur : vêtements, objets de toilette dont le Grand nécessaire de voyage n°3 de Biennais, vaisselle, etc. Les deux dernières salles sont consacrées à la mort et à la tombe de Napoléon. Une toile de 1843 montre l’Empereur sur son lit de mort tandis que dans une vitrine lui faisant face, le crucifix visible dans le tableau surmonte le moulage original du masque mortuaire. Plusieurs reliquaires composés au lendemain de la mort de l’Empereur témoignent du culte qui commence à se développer et introduisent à la seconde partie de la visite.
Au rez-de-chaussée commence la visite axée sur la légende impériale. Utilisant la propagande de l’image dès le Consulat, Bonaparte apparaît au centre de nombreuses allégories. De féroces caricatures anglaises présentent une vision moins grandiloquente du personnage. La représentation officielle évolue ensuite vers une plus grande rigueur avant de glisser vers la sacralisation (gravure de Vernet « Napoléon sortant de son tombeau »). Différents objets évoquent le combat souterrain des bonapartistes sous la Restauration avant que le culte n’éclate au grand jour après 1821, bientôt favorisé par la politique d’apaisement de Louis-Philippe. Le Retour des Cendres en 1840 sur « La Belle Poule » est évoqué notamment par le tableau de Philippoteaux du Débarquement à Courbevoie. La dernière salle présente l’officialisation du souvenir de Napoléon Ier sous le Second Empire et la survivance de la légende jusqu’à la fin du XIXe siècle.
Karine Huguenaud
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