Musée national napoléonien de l’île d’Aix

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C’est à l’île d’Aix que Napoléon passa ses derniers jours en terre française, du 12 au 15 juillet 1815, avant de s’embarquer pour l’exil. Installé dans la maison du commandant de la place dont il avait lui-même ordonné la construction en 1808, l’Empereur y rédigea le brouillon de la célèbre lettre qui le plaçait sous la protection du gouvernement britannique. Cette maison fut achetée en 1926 par le baron Napoléon Gourgaud, arrière petit-fils du général Gaspard Gourgaud, compagnon de Napoléon à Sainte-Hélène. Transformée en musée napoléonien et ouverte au public en 1928, la demeure fut donnée aux musées nationaux en 1933 par le baron et la baronne Gourgaud. Depuis 1959, elle est rattachée au musée national des châteaux de Malmaison et de Bois Préau.

Musée national napoléonien de l’île d’Aix
Musée national napoléonien de l'île d'Aix © DR

La maison est la plus importante de l’île. Elle est surmontée d’un attique percé de lucarnes en demi-cercles et s’ouvre par un péristyle de colonnes doriques. Le fronton et l’aigle qui la surmontent ont été ajoutés sous le Second Empire. On peut y lire cette inscription : « A la mémoire de notre immortel Empereur Napoléon Ier, 15 juillet 1815. Tout fut sublime en lui : sa gloire, ses revers. Et son nom respecté plane sur l’univers ». Le musée rassemble les collections du baron Gourgaud. Il comporte une dizaine de salles consacrées au souvenir du général Gourgaud, au Consulat, à la famille impériale, à l’histoire de l’Empire du sacre à Waterloo, à l’île d’Aix et à Sainte-Hélène, au Retour des Cendres et, enfin, à la Légende napoléonienne.

Au fil des salles, des oeuvres célèbres nous rappellent l’épopée. La proclamation de la République Cisalpine par Lafitte, L’entrée des troupes françaises à Rome par Bagetti, le buste du général Bonaparte par Corbet, le buste de l’Empereur d’après Chaudet et celui de l’Impératrice Joséphine par Chinard, le portrait du pape Pie VII par David, Napoléon roi d’Italie par Appiani, etc. De très nombreux souvenirs évoquent l’entourage impérial, et notamment les hauts dignitaires présentés dans une intéressante galerie de portraits. La chambre à coucher de l’Empereur a conservé son état de 1815 en dépit de la disparition de la plupart des meubles. C’est ici que Napoléon écrivit le brouillon de la lettre par laquelle il se rendit au prince-régent d’Angleterre : un fac-similé y est exposé. Par les fenêtres donnant sur le jardin, on aperçoit, près d’un buste de Napoléon, un frêne qui fut greffé sur un ormeau par l’Empereur lors de son inspection des travaux des fortifications en 1808.
Un peu plus loin dans la rue Napoléon, le Musée africain/Fondation Gourgaud rassemble les collections de chasses africaines du baron Gourgaud. On peut y voir le dromadaire naturalisé que monta Napoléon pendant la campagne d’Égypte et un diorama des oiseaux de Sainte-Hélène.

Karine Huguenaud, 2001

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