La maison est la plus importante de l’île. Elle est surmontée d’un attique percé de lucarnes en demi-cercles et s’ouvre par un péristyle de colonnes doriques. Le fronton et l’aigle qui la surmontent ont été ajoutés sous le Second Empire. On peut y lire cette inscription : « A la mémoire de notre immortel Empereur Napoléon Ier, 15 juillet 1815. Tout fut sublime en lui : sa gloire, ses revers. Et son nom respecté plane sur l’univers ». Le musée rassemble les collections du baron Gourgaud. Il comporte une dizaine de salles consacrées au souvenir du général Gourgaud, au Consulat, à la famille impériale, à l’histoire de l’Empire du sacre à Waterloo, à l’île d’Aix et à Sainte-Hélène, au Retour des Cendres et, enfin, à la Légende napoléonienne.
Au fil des salles, des oeuvres célèbres nous rappellent l’épopée. La proclamation de la République Cisalpine par Lafitte, L’entrée des troupes françaises à Rome par Bagetti, le buste du général Bonaparte par Corbet, le buste de l’Empereur d’après Chaudet et celui de l’Impératrice Joséphine par Chinard, le portrait du pape Pie VII par David, Napoléon roi d’Italie par Appiani, etc. De très nombreux souvenirs évoquent l’entourage impérial, et notamment les hauts dignitaires présentés dans une intéressante galerie de portraits. La chambre à coucher de l’Empereur a conservé son état de 1815 en dépit de la disparition de la plupart des meubles. C’est ici que Napoléon écrivit le brouillon de la lettre par laquelle il se rendit au prince-régent d’Angleterre : un fac-similé y est exposé. Par les fenêtres donnant sur le jardin, on aperçoit, près d’un buste de Napoléon, un frêne qui fut greffé sur un ormeau par l’Empereur lors de son inspection des travaux des fortifications en 1808.
Un peu plus loin dans la rue Napoléon, le Musée africain/Fondation Gourgaud rassemble les collections de chasses africaines du baron Gourgaud. On peut y voir le dromadaire naturalisé que monta Napoléon pendant la campagne d’Égypte et un diorama des oiseaux de Sainte-Hélène.
Karine Huguenaud, 2001