Museo del Risorgimento – Milan

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Museo del Risorgimento – Milan

Le museo del Risorgimento de Milan est entièrement consacré à l'histoire mouvementée de l'unité italienne. L'épopée napoléonienne y tient par conséquent une place majeure. En effet, dès la première campagne d'Italie, Bonaparte s'affirma comme le défenseur de la cause italienne contre l'envahisseur autrichien avant de créer, à Milan même, la République cisalpine en 1797 puis d'instituer le royaume d'Italie en 1805, premier Etat napoléonide hors de France. 
Dans le musée, de nombreux objets évoquent cette domination française. C'est d'ailleurs un buste à l'antique de Napoléon qui accueille le visiteur dans la cour du musée : l'Empereur, dans cette oeuvre en marbre de Giovan Battista Comolli, est représenté en roi d'Italie, avec la tête ceinte de la couronne de fer et les épaules couvertes d'une toge fermée par un médaillon figurant l'aigle impériale.
La première salle est réservée à la première campagne d'Italie dont les principaux événements sont rappelés par divers documents : proclamations et avis dont ceux de Bonaparte et de Salicetti, gravures des batailles de Lodi ou d'Arcole, étendard du 3e régiment d'artillerie légère, épée de Masséna, premier drapeau tricolore italien distribué aux troupes cisalpines en 1796, etc. 

Un buste en marbre exécuté par Pietro Fumeo en 1888 figure Bonaparte en jeune général de l'armée d'Italie tandis qu'un double portrait gravé à Milan , »d'après nature », nous présente Joséphine et son époux.

La seconde salle rassemble des souvenirs plus éloignés dans le temps. On y trouve aussi bien des documents de la période consulaire que des objets relatifs aux Cent-Jours dans une présentation peu soucieuse du mélange des genres ! Quelques souvenirs méritent cependant une attention plus soutenue comme l'encrier utilisé par Napoléon pendant son séjour à l'Ile d'Elbe et pendant les Cent-Jours, une paire d'éperons lui ayant appartenu ou un exemplaire de sa Bibliothèque portative, sorte de cassette figurant un livre relié et qui contenait ses ouvrages préférés. A noter, une jolie tabatière avec le double portrait de profil de l'Empereur et de sa seconde épouse Marie-Louise. Le sort de l'Italie est évoqué par des gravures représentant entre autres la Paix célébrée à Milan le 30 avril 1801 au forum Bonaparte ou la constitution de la République italienne le 26 janvier 1802. Différents portraits évoquent les généraux Bonfanti, Lonati, Giuseppe et Teodoro Lechi, le vice-président de la République italienne, François Melzi d'Eril ou le ministre de l'Intérieur, Giuseppe Arburio di Breme (portrait par Appiani).
 
La troisième salle est consacrée au couronnement qui eut lieu le
26 mai 1805 dans le Dôme de Milan. Un buste de Napoléon roi d'Italie domine la vitrine où sont rassemblés les objets de la cérémonie : le sceptre avec le lion de Saint-Marc (choisi en tant que symbole de la valeur italienne), la main de justice, la couronne, le grand sceau du Royaume d'Italie ainsi qu'une plaque de grand dignitaire de l'ordre royal de la couronne de fer. Des portraits gravés par Bosio de Joséphine, d'Eugène, vice-roi d'Italie et de son épouse Marie-Amélie cotoient des gravures de Rosaspina figurant des allégories de Napoléon et une représentation du couronnement. C'est dans la salle suivante qu'est conservé le magnifique manteau de velours vert brodé d'or et d'argent porté par l'Empereur lors de son couronnement en Italie. Il est présenté à proximité du portrait peint par Appiani où Napoléon revêt son costume d'apparat impérial, la tête ceinte de la couronne de lauriers. Deux vitrines rassemblant médaillons et miniatures rappellent plus loin le souvenir du Roi de Rome.
 
Le Second Empire occupe lui aussi une place privilégiée au sein du musée. De nombreuses salles rappellent l'action déterminante de Napoléon III dans la formation de l'unité italienne depuis la guerre de Crimée jusqu'au traité de Zurich de novembre 1859. La campagne d'Italie de 1859 est la plus représentée iconographiquement et notamment les batailles de Magenta (tableaux par Induno) et Solférino (E. Pagliano). De nombreux objets ponctuent ce parcours historique : buste de Napoléon III, statue de Victor-Emmanuel II en uniforme de zouave français, statuette de Mac Mahon, duc de Magenta, médaillons ornés des portraits de l'Empereur, de l'Impératrice, de Victor Emmanuel, de Cavour, de Garibaldi, de la duchesse de Castiglione, etc. Uniformes, armes et gravures complètent cet ensemble où domine le grand tableau d' Induno, « Milan à l'annonce de la Paix de Villafranca« . Il est également à signaler de nombreux souvenirs de l'aventure des Mille menée par Garibaldi dont quelques légendaires chemises rouges.

Karine Huguenaud 

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