Museo Napoleonico – Cuba

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Museo Napoleonico – Cuba

Le museo napoleonico de Cuba présente les collections personnelles de Julio Lobo et d'Orestes Ferrara qui, au gré des ventes aux enchères lors de la première moitié du XXe siècle, rassemblèrent l'ensemble d'oeuvres et d'objets napoléoniens le plus important d'Amérique centrale. En 1960, cet ensemble fut proclamé « Héritage National »et le musée fut ouvert au public l'année suivante selon la volonté du gouvernement révolutionnaire.

Le musée est installé dans la résidence d'Orestes Ferrara, la Villa florentine, vaste et belle demeure d'inspiration Renaissance réalisée entre 1920 et 1930. La collection, évaluée à 8 millions de dollars en 1986, réunit des armes et des équipements militaires, des meubles, des bronzes, des porcelaines, des peintures, des sculptures, des monnaies, des objets personnels de Napoléon et de ses proches, des livres, des gravures et des lettres autographes. Au total, ce sont plus de 7 000 pièces que le visiteur peut découvrir dans cet étonnant musée.
 
Le parcours muséographique suit la chronologie des grands évènements politiques et militaires de l'épopée napoléonienne. Il débute par l'évocation de la chute de la monarchie pour retracer ensuite l'ascension de Napoléon jusqu'à son accession au pouvoir puis, il se complet à nous restituer les richesses de l'Empire avant d'aborder l'abdication, l'exil à l'île d'Elbe, les Cents-Jours, Waterloo et Sainte-Hélène.
 
Au fil de la visite, le visiteur rencontre les noms des plus grands artistes de l'époque. Gérard, le portraitiste officiel de la cour et spécialement de la famille impériale, est présent ici avec un portrait de Caroline Bonaparte et un autre d'Hortense de Beauharnais. Robert Lefevre est représenté par des portraits de Napoléon, d'Elisa et de Pauline ; Gros par un portrait du général Marceau et un autre de Bonaparte en Italie. C'est à nouveau Bonaparte à Milan qui est évoqué dans un tableau d'Andrea Appiani tandis que Jean-Baptiste Regnault nous propose un monumental Bonaparte au camp de Boulogne.

D'autres peintres plus inattendus sont également exposés telle Marguerite Gérard, la belle-soeur et l'élève de Fragonard, avec un double portrait de Jérome Bonaparte et de Catherine de Wurstemberg. L'épopée napoléonienne demeura durant tout le XIXe siècle un thème priviligié comme en témoignent les oeuvres d'artistes plus tardifs tels Bellangé, Vibert, Meissonier ou Detaille.

La sculpture est présente avec quelques bustes : Pauline par Romagnesi, Joséphine par Chinard ou Mathilde par Bartolini. Partout, les meubles et les objets d'art portent les signatures prestigieuses de Jacob Desmalter ou de Thomire. De celui-ci, il est à signaler un magnifique lustre à 18 branches dessiné par Percier et ayant appartenu à Joséphine rue des Victoires puis à Malmaison. Cet ensemble mobilier donne une vision complète d'une maison de la haute bourgeoisie française durant le premier quart du XIXe siècle. Des vitrines renfermant des costumes, des décorations, des armes et autres objets des soldats et des proches de Napoléon complètent cette évocation.
 
Une mention particulière doit être faite au masque mortuaire de Napoléon. Cet exemplaire en bronze fait partie d'une série limitée exécutée en 1833 à partir de l'original réalisé par le docteur Antommarchi à Sainte-Hélène. Si nous l'évoquons ici, c'est que François Antommarchi s'est retiré à Cuba en 1837 afin de se consacrer à l'étude de la fièvre jaune. Il y mourut le 4 avril 1838 et sa dépouille fut inhumée au cimetière Sainte-Iphigénie de Santigo de Cuba.
Le museo napoleonico de Cuba possède également une bibliothèque riche de plus de 5000 ouvrages ouverte aux étudiants et aux chercheurs.
                                                                                                                 K.H.

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