Panthéon – Paris

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Panthéon – Paris
Le Panthéon, Paris © Wikimedia Commons / Moonik, 2011

Conçue à la suite d’un voeu de Louis XV, l’église Sainte-Geneviève fut édifiée par Soufflot puis par Rondelet de 1764 à 1789. En 1791, l’Assemblée constituante transforma la nouvelle église en un temple destiné « à recevoir les grands hommes de l’époque de la liberté française ». Mirabeau, Voltaire, Le Peletier de Saint-Fargeau, Bara, Rousseau, Marat furent les premiers à être acceptés dans ce lieu prestigieux. Le Panthéon était né.

Napoléon Ier visita l’édifice le 13 février 1806 et alloua une somme de 600 000 francs pour des travaux de consolidation du dôme. Quelques jours plus tard, le 20 février, il promulgait un décret qui rendait le bâtiment au culte catholique sous la double invocation de Sainte-Geneviève et de Saint-Napoléon.

La crypte de l’église continuerait cependant d’accueillir les sépultures des dignitaires de l’Empire. En 1830, Louis-Philippe rétablit le Panthéon qui fut dénommé « Temple de l’Humanité » en 1848. Peu de temps avant la proclamation du Second Empire, le prince-président Louis-Napoléon transforma à nouveau l’édifice en église qui devint même « basilique nationale ». C’est la Troisième République qui rétablit définitivement le Panthéon après la mort de Victor Hugo en 1885.

Sous l’Empire, outre les travaux de consolidation, l’Empereur ordonna la décoration de la voute du dôme. Gros fut chargé de réaliser une fresque représentant l’Apothéose de Sainte-Geneviève protectrice des grands souverains français où Napoléon Ier, prévu initialement après Clovis, Charlemagne et Saint-Louis, fut finalement remplacé par Louis XVIII sous la Restauration. En 1813, Baltard père fut nommé architecte de l’édifice. Il donna les dessins pour les portes monumentales en bronze et un nouveau lanternon. Le bas-relief du fronton est une oeuvre de David D’Angers figurant la Patrie entre la Liberté et l’Histoire distribuant des couronnes aux grands hommes : à droite parmi les personnages civils figurent Monge, Carnot, Berthollet, Laplace, David et Cuvier et à gauche parmi les militaires, Bonaparte, André Etienne, le tambour d’Arcole et La Tour d’Auvergne. En 1853, deux groupes de marbre furent commandés au sculpteur Maindron : « Attila et Sainte-Geneviève » et « Clovis recevant le baptême » encadrent aujourdhui la porte centrale sous le péristyle. Le reste de la décoration intérieure dont les fameuses fresques de Puvis de Chavannes date de la Troisième République.

Dans la crypte, quatre caveaux renferment les sépultures des grands dignitaires du Premier Empire.Tronchet fut le premier en 1806, 43 lui succédèrent : Béguinot, Bévière, Bougainville, Cabanis, Caprara, Carnot, Caulaincourt, Choiseul-Praslin, Claret de Fleurieu, Cossé, Crétet, Démeunier, Dorsenne, Durazzo, Garnier de Laboissiére, Jacqueminot, Lagrange, Lannes, La Tour d’Auvergne, Le Blond, Legrand, Malher, Marceau, Morard de Galles, Ordener, Papin, Perregaux, Pétiet, Portalis, Praslin, Regnier, Resnier, Reynier, Rousseau, Senarmont, Sers, Songis des Courbons, Thévenard, Treilhard, Vien, Viry, Walther, Winter. Les cendres de l’abbé Grégoire et celles du mathématicien Monge ont été transférées au Panthéon le 12 décembre 1989.
Les tombeaux de Hugo et de Zola, deux des plus grands écrivains français qui, chacun à leur manière, ont puisé le ferment de leur oeuvre dans le Premier et le Second Empire, sont situés dans la galerie des Couronnes de cette même crypte.

Karine Huguenaud

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