Sabre au clair ! La cavalerie est une des trois armes qui constituent l’armée impériale et une composante essentielle de toutes les armées de l’époque napoléonienne. La guerre de mouvement que Napoléon a mise en place à compter de 1805 n’aurait pu être efficace sans cette force équestre indispensable à la projection des forces. Elle assure des missions de collecte de renseignement et de reconnaissance, mais également de couverture des arrières ou avant-garde. Sur le champ de bataille, elle est une force de rupture capable d’exploiter les faiblesses du dispositifs de l’adversaire ou de créer l’événement par de puissantes charges puis en fin de journée de mener la poursuite. Force de réaction, elle participe le plus souvent à la victoire, mais comme général Pelet et bien d’autres l’ont écrit, elle ne peut remporter une victoire seule.
La première phase de la guerre d’Espagne (1808-1809) est une parfaite illustration de ces missions multiples et indispensables à la guerre napoléonienne.
C’est ce que souligne le récent livre de Natalia Griffon de Pleineville Chargez ! – 1er volume paru aux éditions de l’Esprit du Temps.
Grande spécialiste de la guerre d’Espagne et du Portugal, elle analyse avec rigueur les différents engagements où les cavaliers français se sont illustrés ou ont été défaits. Benavente est en cela une bonne illustration. On oublie un peu trop souvent que les très iconiques chasseurs à cheval de la Garde impériale, emportés par leur fougue et leur premier succès, y ont subi probablement leur plus cuisant revers !
Dans un style classique et efficace, Natalia Griffon de Pleineville dissèque ainsi les mouvements de chaque combat qui sont illustrés par d’indispensables cartes. Des photographies actuelles des sites d’affrontement, qui n’ont que peu changé, permettent également de mieux se figurer le déroulé des différentes actions. Malgré l’absence notable de perspectives anthropologiques (qu’est-ce que cela veut dire de faire la guerre à cheval en Espagne ?), ce livre est pour une compréhension des mouvements et de l’événementiel un modèle du genre. (François Houdecek)
Présentation par l’éditeur
Si l’infanterie est la reine des batailles au début du XIXe siècle, le rôle des troupes montées ne saurait être négligé. Les cavaliers chargeant sabre au clair font partie de la geste napoléonienne au même titre que les colonnes de fantassins montant à l’attaque. Dans les grandes batailles, c’est souvent la cavalerie qui achève la défaite de l’ennemi, comme à Marengo en 1800, ou sauve l’armée d’un désastre imminent, comme à Eylau en 1807. Quelques grands noms émergent chez les nations belligérantes. Dans l’armée française, en plus de l’incomparable Murat, on raconte lors des veillées les exploits de Lasalle, Montbrun ou Kellermann fils, pour n’en citer que les plus célèbres.
Nous racontons dans cet ouvrage, sans aucune prétention d’exhaustivité, les batailles et combats ayant impliqué la cavalerie des différentes nations engagées en Espagne et au Portugal entre 1808 et 1810. Les années 1811, 1812 et 1813, celles des grandes batailles de Fuentes de Oñoro, d’Albuera, des Arapiles et de Vitoria, feront l’objet d’un autre volume de cette série dédiée aux aspects peu connus de l’épopée impériale.
