Il attendait son biographe depuis si longtemps … On peut s’en étonner mais le père de Napoléon Ier n’avait jamais suscité de projet éditorial digne de ce nom. Il y avait bien une monographie signée par Xavier Versini autour de la publication du livre de raison de Charles ainsi que les études de Dorothée Carrington, mais c’est à peu près tout sur la personnalité du géniteur de la fratrie Bonaparte. L’oubli est donc réparé mais surtout de belle manière.
L’étude de Michel Vergé-Franceschi éclaire d’un jour nouveau ce personnage sans qui l’épopée impériale n’aurait jamais existé pas seulement par le simple fait d’avoir engendré le vainqueur d’Austerlitz. L’auteur ne se contente pas seulement de redonner sa vraie place à un père méprisé et déconsidéré alors qu’il fut plutôt un bel exemple pour son époque, il met aussi à mal plusieurs légendes qui l’entourent lui comme les jeunes années de Napoléon Bonaparte.
En effet, nous apprenons par exemple beaucoup sur les réseaux comme sur les appuis, certains inconnus jusqu’alors, dont bénéficia Charles pour commencer une ascension qui ne fut arrêtée que par son décès prématuré en 1785.
Michel Vergé-Franceschi revient notamment très en détail sur la relation des Bonaparte au comte de Marbeuf, démentant l’existence d’une relation intime entre Letizia et le vieux militaire.
Outre ces éclairages essentiels, nous prenons plaisir grâce à la belle plume de l’auteur à revivre la Corse des années 1750 – 1780. Agréable à lire, le livre présente un tableau insulaire à la fois complet et synthétique. Pour toutes ces raisons, le Charles Bonaparte de Michel Vergé-Franceschi deviendra rapidement un classique. (P. Branda, directeur scientifique de la Fondation Napoléon)
Présentation par l’éditeur
Napoléon passe pour être le fils d’une famille modeste qui, à force d’efforts, aurait accédé aux plus hautes fonctions. Cette légende digne d’un roman devait être corrigée. Voici la vérité enfin révélée grâce à cette biographie événement, fruit de longues années de recherche dans les archives, consacrée à Charles Bonaparte, père du plus célèbre des empereurs. En réalité, Napoléon était issu d’une lignée de notables, aisés et instruits. Son père, dont la noblesse avait été confirmée par Louis XV, avait l’ambition pour principe et le travail pour devoir. De l’Italie, où il a étudié le droit, à la cour de Versailles, où il a rencontré Louis XVI, il a mené une vie tambour battant. Propriétaire avisé, physiocrate, proche de ses enfants, les conduisant lui-même à Autun, Brienne ou Saint-Cyr, leur achetant lui-même leurs vêtements, il fut un « père-citoyen », très à la mode de la fin du xviiie siècle. En leur inculquant le goût du dépassement de soi tout en leur donnant les moyens de réussir, il ne pouvait qu’engendrer « l’homme nouveau », issu de 1789, créateur des lycées, de l’Université, du Code civil.
Cette odyssée, entre luttes de clans et vendetta, de Pise à Ajaccio en passant par Paris, lève enfin le voile sur l’enfance de Napoléon Bonaparte. Soit un petit garçon formé dès son plus jeune âge à conquérir un monde qui allait s’ouvrir à lui grâce à la Révolution française.