Et la modernité fut masculine. La France, les femmes et le pouvoir (1789-1804)

Auteur(s) : VIENNOT, Éliane
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Et la modernité fut masculine. La France, les femmes et le pouvoir (1789-1804)
Et la domination fut masculine (1789-1815), E. Viennot © Perrin, 2016

Présentation

Poursuivant sa grande enquête au cœur de l’exception politique française, Éliane Viennot aborde ici, après L’invention de la loi salique (Ve-XVIe siècle) et Les résistances de la société (XVIIe-XVIIIe siècle), la période cruciale qui va de la Révolution à l’Empire. Par l’étude de nombreux documents d’époque, elle montre que les femmes de ce temps, habitées par des modèles d’héroïnes que l’Ancien Régime n’avait cessé de célébrer, se sont investies dans la « régénération de la patrie » avec un enthousiasme identique à celui des hommes, qu’elles ont revendiqué haut et fort l’exercice des mêmes droits et qu’elles ont bien souvent réussi à convaincre leurs proches. Mais que les hommes au pouvoir, nourris de l’idéal rousseauiste de la « séparation des sphères » autant que d’Histoires de France vidées de toute référence faite aux femmes, n’ont eu de cesse de renforcer le « privilège masculin » – et cela quels que soient les désaccords existant entre eux.
Mettant fin à des pouvoirs féminins séculaires, réservant la citoyenneté et les améliorations du système scolaire aux seuls hommes, ne pensant qu’à conforter leurs positions en légiférant sur le divorce et l’héritage égalitaire, travaillant à un Code civil garant des puissances paternelle et maritale, s’activant à faire taire les contestataires, ils ont jeté les bases d’un ordre masculin qui, sous couvert d’égalité, de liberté et de modernité, perdurera jusqu’à la fin du XXe siècle en essaimant dans une bonne partie du monde. (note de l’éditeur)

Cet ouvrage est le tome III complétant les tomes I. L’invention de la loi salique (Ve-XVIe siècle), Perrin, 2006, 765 p., et II. Les résistances de la société (XVI-XVIIIe siècle), Perrin, 2008, 504 p.
Deux autres tomes sont parus ou en préparation : IV. L’âge d’or de l’ordre masculin (1804-1860), et V. La forteresse assiégée (1860-2000).

L’autrice

Professeure à l’université de Saint-Étienne et membre honoraire de l’Institut universitaire de France, spécialiste des femmes d’État de la Renaissance (notamment de Marguerite de Valois, dont elle a édité les œuvres complètes), Éliane Viennot a fondé la Société internationale pour l’étude des femmes de l’Ancien Régime et l’Institut Émilie du Châtelet.

Sommaire

Introduction
1. L’irruption des possibles, sur fond de dialogue de sourds (1788-été 1793)
Le bouillonnement révolutionnaire : un mouvement mixte — L’assistance aux débats, la participation aux clubs, l’action locale — L’organisation des femmes, entre tradition, contrainte et innovation — L’exception parisienne — S’exprimer, manifester, contribuer, s’armer… L’enthousiasme des «pour» — Refuser, s’opposer, se battre… La détermination des «contre»
2. Mais qu’est-ce qu’elles veulent ? États du féminisme révolutionnaire
Et nous aussi sommes citoyennes! — La citoyenneté dans tous ses états — La dénonciation de «l’esclavage des femmes» — Hériter, apprendre, travailler, choisir sa vie : les requêtes sociétales — Combattre, voter: les requêtes politiques — Audaces du féminisme révolutionnaire — Rhétorique, histoire, philosophie, droit… Les compétences des féministes — Le poids des héritages : l’indépassable différence des sexes — Le poison du mythe national — La division des femmes
3. Le camp du refus
Régénérer la nation ? Le point de vue de ses «représentants» — Des améliorations par ricochet — Des régressions par intérêt — La question politique, ou l’inexorable progression de l’inégalité — La fin des «citoyens passifs», ou la séparation des sphères réalisée — Une poignée d’élus favorables
4. Le pouvoir des femmes en question : les débats dans l’espace public
L’activisme féminin dans la presse nationale — De l’éloge à l’insulte: le parti pris des gens de lettres — Cœur de cible : la reine «scélérate» — Les «amies de la reine» par delà les siècles — Les reines de France au pilori
5. La mise au pas (été 1793-automne 1795)
La radicalisation du mouvement révolutionnaire et sa féminisation croissante — L’Assemblée sous influence — Des femmes de plus en plus déterminées — Interdictions, régressions, répression : la fin des demi-mesures — Tuer les unes — Briser les autres
6. Refermer la parenthèse, préparer l’avenir (1795-1804)
Le retour à la normale ? — Machine arrière : retours sur la législation révolutionnaire — Creuser le fossé entre les sexes — Préparer le Code civil — L’accompagnement idéologique — L’aide des savants — La guerre aux «femmes auteurs»
7. Contre vents et marées : résistances et contestations
Réinvestir les anciens territoires — Profiter de la nouvelle donne — La revendication du droit à l’écriture — Pipelet, Raoul, Genlis, Staël, Roland… La mise en cause des politiques et de la Révolution — Voix d’hommes, actes d’amis
8. Essaimages
L’onde de choc de la liberté — La soumission des «sœurs» dans l’Europe des frères — Par delà l’océan
Conclusion
Bibliographie (p. 381-398)

Année de publication :
2016
Lieu et maison d'édition :
Paris, éditions Perrin
Nombre de pages :
416 p.
Pour commander :
grâce à notre partenaire la Librairie Fontaine Haussmann.
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