Présentation de l’éditeur
Voici la biographie d’une femme d’exception : l’une des premières féministes, pionnière du journalisme, « notre devancière à toutes », dira d’elle sa contemporaine, la romancière Nelly Lieuter.
Née en 1796, à Montpellier, dans une famille de protestants nourrie du siècle des Lumières, Eugénie Niboyet vit à Lyon avant d’épouser, en 1822, un avocat, Paul-Louis Niboyet, Le couple réside à Mâcon où naitra Paulin, leur fils unique ; ils se sépareront très vite.
Eugénie va traverser la turbulente histoire du XIXe siècle – deux empereurs, trois rois, deux Républiques -, côtoyant Flora Tristan, George Sand, Marceline Desbordes-Valmore, Lamartine, Victor Hugo, Nadar. Militante infatigable, elle revendique pour la femme les droits de l’homme, chérissant néanmoins la dissemblance. À Paris, Saint-simonienne investie d’une mission d’apôtre, elle côtoie la misère effrayante des faubourgs ; quarante-huitarde, elle est à l’avant-garde des combats du siècle : pour l’éducation et le droit de vote des femmes, pour la réforme des prisons, pour l’abolition de la peine de mort et de l’esclavage. Face aux inégalités sociales, elle est invective : « Riches, ouvrez vos coffres-fort !». Sans fortune, elle vit de sa plume. Première traductrice de Dickens en France, elle publie de nombreux essais et romans. Dotée de l’énergie d’une créatrice de presse et d’un grand reporter, elle ne fonde pas moins de cinq journaux tels Le Conseiller des femmes, La Voix des femmes, Le Journal pour toutes.
Figure incontournable du féminisme, Eugénie Niboyet aura été impliquée dans la plupart des luttes de son époque. Elle meurt à Paris en janvier 1883, à l’âge de 86 ans. Ses combats sont toujours d’actualité, si ce n’est en France, du moins dans ces nombreux pays où les femmes sont encore réduites à l’état de mineures.
Jacqueline Guinot est sociologue, auteure, dans le cadre du collectif Adret, de cinq recueils d’entretiens dont Résister, Minuit 1997 ; Même si on pense que c’est foutu, L’Harmattan 2017 ; Nous, Migrants, L’Harmattan 2019. Marie-Éve Le Forestier est professeur d’histoire moderne et contemporaine. J. Huinot et M.-E. Le Forestier sont soeurs ; Eugénie Niboyet est leur trisaïeule.
Ouvrage préfacé par Mathilde Larrère, historienne spécialiste des mouvements révolutionnaires et du maintien de l’ordre en France au XIXe siècle.
Sommaire
AVANT-PROPOS
PRÉFACE, par Mathilde Larrère
CHAPITRE I – LES ANNÉES DE FORMATION
•Jeunesse et origines
•Paris : le saint-simonisme et le fouriérisme
•Lyon : séparation d’avec Paul-Louis Niboyet
•Paul-Louis Niboyet provoqué en duel
•Le Conseiller des femmes
•La Révolte des Canuts
•Pauline Jaricot la « Bienheureuse »
•La Gazette des femmes
•Flora Tristan, la paria
•Marceline Desbordes-Valmore : poétesse romantique
•Théâtre, romans, traductions
CHAPITRE II – LA VOIX DES FEMMES
•Les combats du journal
•Le Club des Femmes
•Les droits des femmes
•Jeanne Deroin
•Mégères asexuées
•Désirée, Paule, Louise, Élisa, et les autres…
•George Sand
CHAPITRE III – PAULIN NIBOYET
•Un voyage anecdotique
•Homme de lettres
•Consul de France
CHAPITRE IV – UNE VAILLANTE SENTINELLE
•Une fâcheuse célébrité
•Femme de lettres
•Le Vrai livre des Femmes
•Nadar
•Le Journal pour toutes
•Militaire infatigable
•La Commune de Paris
•Retrouvons la, à Lyon, Bruxelles, Turin… Paris
•Le dernier acte
CODA
ANNEXES