Grandes demeures de Corse. Les maisons patriciennes au temps des Bonaparte 1769-1870

Auteur(s) : COLLECTIF
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Grandes demeures de Corse. Les maisons patriciennes au temps des Bonaparte 1769-1870
© Albiana - Musée national de la Maison Bonaparte 2020

Les éditions Albiana et  le musée national de la Maison Bonaparte n’en finissent pas de nous faire découvrir avec bonheur l’art et les modes de vie en Corse aux périodes napoléoniennes. Après les catalogues d’exposition Notables du Second Empire. Napoléon III et la Corse et  Le mobilier en Corse au temps des Bonaparte, ce nouvel ouvrage fourmille de plans, de détails architecturaux et de photographies invitant au voyage dans l’île de Beauté. Un tel beau livre, une vraie mine d’or iconographique, ne manquera pas d’intéresser amoureux de la Corse aussi bien que passionnés d’urbanisme… et/ou d’histoire napoléonienne. (M. B.)

Présentation par l’éditeur

L’histoire de l’architecture insulaire récente avait mis en lumière les fameux Palazzi d’Americani. Les grandes et belles demeures patriciennes de Corse sont tout aussi remarquables : d’inspiration italienne, française, voire anglaise, elles disent l’opulence, la distinction, le goût de l’art et les modes de vie d’une époque.

« Des spécialistes réunis autour de Jean-Marc Olivesi apportent, par leurs contributions, des renseignements nouveaux et inédits sur les demeures corses du XVIe au XIXe siècle.  Ces demeures témoignent d’une grande diversité dans les plans, l’organisation de l’espace et le jeu des décors, les influences, italiennes ou françaises, voire suisses. Toutes révèlent les différences sociales et les ambitions de leurs propriétaires. » (A. Lefébure, directeur du musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau, extrait de la préface).
[…] La maison Bonaparte, comme beaucoup de maisons patriciennes corses, surprend le visiteur qui ne dispose pas de grille de lecture pour l’étudier. En effet, elle n’a ni le gigantisme des palais romains au « front audacieux » tels que le palais Farnèse et son cornicione dessiné par Michel-Ange, ni les immenses surfaces construites des palais Colonna ou Doria-Pamphilj, ou les plans très articulés et complexes des hôtels particuliers parisiens, dont les espaces correspondent à des fonctions plus différenciées. Des façades très dépouillées, quasiment sans modénature, les distinguent rarement des immeubles d’habitation voisins. La structuration ornementale, ou concatenatio, de la façade ne viendra vraiment qu’avec le Second Empire. On est loin du palais Spada à Rome ou de nombre des palais de Gênes dessinés par Rubens. Pourtant, les maisons de notables dans des villages riches et certaines demeures urbaines surprennent à la fois par leur simplicité et leur taille considérable. Le plan le plus usité est celui avec salon central qui distribue tout un étage, même s’il n’est pas universellement adopté : il est absent de Bastia et la Maison Bonaparte en est dépourvue, mais il est vrai qu’elle dispose à la fois d’un grand salon, d’une galerie, d’une salle à manger et d’un fumoir…

Cette diversité de l’organisation de l’espace n’a d’égale que celle des différentes strates de la notabilité corse : l’aristocratie d’origine génoise telle ces Doria, Giustiniani, Spinola installés en Corse, coexiste avec les feudataires corses (signori de Bozzi, della Rocca, Leca, Istria, Ornano dans le Sud, Gentile et da Mari dans le Cap…), les familles de caporali dans le centre de l’île, les benemeriti (ceux qui ont bien mérité de la république de Gênes) dans les présides, les familles devenues éminentes par des charges de notaires, de juristes ou de magnifiques anciens (Bonaparte). Pour autant, si cette élite est très diverse, on ne saurait dire que tel type architectural corresponde aux signori, aux caporali, ou aux benemeriti… Chaque famille présente une situation différente en fonction de son histoire particulière, de ses prétentions dans la société du temps (proximité avec un grand seigneur français ou italien, enrichissement aux Indes ou dans des campagnes militaires, etc.). Les chantiers que lancent ces familles ne correspondent pas à une situation, mais semblent accompagner un changement de statut en cours. Puis, à de rares moments, des familles plus anciennes, titillées par ces grands chantiers, peuvent décider d’agrandir ou de mettre au goût du jour leurs demeures ancestrales. Enfin, si l’enrichissement des familles corses dû à l’importance croissante des Bonaparte dans les destinées de la France est évident, il ne faut pas mésestimer la volonté de tenir un rang dans la Corse génoise, dans le royaume corse de Théodore comme dans la nation souveraine de Paoli. […]

Jean-Marc Olivesi, conservateur de la Maison Bonaparte (extrait de l‘introduction)

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Sommaire
L’exposition, les contributeurs

Présentation en images par Jean-Marc Olivesi, conservateur général du patrimoine au musée de la Maison Bonaparte

Grandes demeures de Corse – Constitution d’un nouveau sujet de recherche

Année de publication :
2020
Lieu et maison d'édition :
Ajaccio, Éditions Albiana/Musée national de la Maison Bonaparte 2020
Nombre de pages :
312 p.
Pour commander :
grâce à notre partenaire la Librairie Fontaine Haussmann et aux sites ParisLibrairies.fr et  PlaceDesLibraires.fr.
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