Il y a peu de témoignages écrits de soldats édités concernant la guerre de Crimée. Des témoignages photographiques, oui, sans doute les premiers reportages de guerre avant même la guerre de Sécession qui est réputée avoir inventé ce journalisme, à tort ; des témoignages de personnalités, aussi. Mais des témoignages de soldats français écrivant à leur épouse sur le front, non. Pourtant Poirot aura surtout attendu, ne participant pas réellement aux batailles. Son témoignage a un double intérêt. Il parle à sa jeune épouse et raconte ce qu’un couple séparé au milieu du XIXe s. à des milliers de kilomètres peut dire sur la société de l’époque. Et encore plus, il raconte le désastre sur place, urbanistique, moral, et cette longue attente dont il ne voit pas la fin. Un témoignage d’une modernité insoupçonnée qui préfigure en partie les lettres des Poilus. (M. de Bruchard, Web éditrice à la Fondation Napoléon)
Présentation par l’éditeur
Parti de France en 1854 en laissant sa jeune épouse Léonie, la capitaine des cuirassiers Sébastien Poirot passa un an en Turquie avant de rejoindre la Crimée où le siège avait été mis devant Sébastopol. Toujours sur pied de guerre dans des bivouacs de fortune, au milieu des bombardements de la ville, il découvrit la guerre, qu’il n’avait jamais vue. Dans la chaleur des étés torrides ou le froid intense des hivers russes, il attendait des batailles qui ne vinrent jamais. Que faisaient les cuirassiers dans une guerre de siège…
Jérémie Benoit, conservateur général honoraire du Patrimoine, est l’auteur de plusieurs livres d’art et d’ouvrages ethnologiques et folkloriques.
Delphine Dubois-Milet, chargée d’études documentaires au château de Versailles, a écrit plusieurs articles historiques.
