La bataille d’Alençon, le 15 janvier 1871, une guerre oubliée, ou plutôt une guerre invisible aujourd’hui selon Jean-David Desforges. Son ouvrage vise à combler une lacune dans l’histoire locale de la ville. Constatant l’absence de commémoration du 150e anniversaire de la bataille d’Alençon le 15 janvier 2021, l’auteur s’est lancé dans une démarche ambitieuse : retracer cet épisode méconnu de la guerre franco-prussienne de 1870-1871 et explorer son impact sur la ville jusqu’à nos jours.
L’auteur ne se contente pas d’un simple récit chronologique. Il examine les causes consensuelles de la guerre tout en offrant une plongée dans l’expérience humaine de ce conflit. Pour ce faire, il s’appuie sur une riche variété de sources : documents d’archives, œuvres d’art et collections de musées. Cette approche permet de donner vie aux femmes et aux hommes qui ont vécu cette période troublée. L’ouvrage est ponctué d’illustrations et de gravures concernant l’Est de la France à cet époque, offrant un contexte visuel précieux. Le cœur du livre, intitulé « Alençon à l’heure persienne », est composé de 30 pages sur papier glacé présentant des photographies d’époque, des illustrations colorées, des archives comprenant des lettres de soldats, des cartes détaillées, etc. On y trouve également des reproductions d’uniformes, casques et sabres de 1870, ainsi que des monuments aux morts, notamment ceux érigés par l’association Le Souvenir Français.
Jean-David Desforges décrit ainsi l’évolution d’Alençon depuis la bataille jusqu’à aujourd’hui, révélant comment les traces de la guerre persistent dans le paysage urbain, certaines s’effaçant progressivement avec le temps. Un livre qui devrait intéresser tout le monde, tant le passé d’une ville doit être sauvegardé et continuellement remémoré.
Claudia Bonnafoux, web-éditrice (octobre 2024)
Présentation
La guerre franco-prussienne de 1870-1871 est sans doute éclipsée de nos mémoires par celle de 1914-1918. Pourtant, ce conflit a entraîné deux grandes armées européennes dans une course effrénée et meurtrière, jusque dans l’ouest de la France. Qui se souvient qu’Alençon fut au cœur d’un projet d’offensive sur Paris, le théâtre de l’une des dernières grandes batailles de cette guerre et le siège administratif le plus occidental du IIe Reich ? Ce récit, aussi vivant que documenté, donne largement la parole aux nombreux témoins : soldats décrivant la dureté des combats et la désorganisation des institutions ; états-majors français et prussiens, parfois bien loin des préoccupations de leurs troupes, tel le kaiser Wilhelm Ier dont on soupçonne qu’il dévora une oie alençonnaise le jour de son sacre à Versailles ; commerçants de la ville pillés par l’occupant et Alençonnais transis de froid par un hiver comme on n’en connaît plus et étranglés par les réquisitions sans fin de l’occupant prussien. C’est aussi une immersion haletante dans un chef-lieu devenu une île coupée du monde, sans véritable secours possible. En ville, quelques lieux témoignent toujours de ce conflit dont l’histoire méritait incontestablement de sortir de l’oubli.
Sommaire
1. La guerre du dernier Empereur
2. Naissance d’une République combattante
3. L’Orne entre en état de guerre
4. Les Ornais montent au feu
5. Le compte à rebours s’accélère
6. Alençon assiégé
7. Une nuit sans sommeil
8. Ville prise
9. Désastre sanitaire
10. Un chef-lieu en zone d’incertitude
11. « Von Bredow, que son nom soit flétri à jamais ! »
12. « La paix honteuse »
13. Une reconstitution très suivie
14. Le témoignage et le souvenir