Qui se cache réellement derrière l’abbé de Pradt ? Tantôt admiré, tantôt méprisé, cette figure énigmatique a joué un rôle souvent décisif sous le Consulat et l’Empire, laissant derrière lui une carrière riche en contrastes.
Celui qui fut un temps l’aumônier de Napoléon, avant de devenir ambassadeur en Pologne, ce proche de Talleyrand prend ensuite part à la Restauration, mais parviendra tout de même à rentrer dans les grâces de Napoléon dans les années 1818, grâce notamment à Les Quatre concordats, trois tomes qu’il publie de 1818 à 1820.
Gildard Guillaume s’empare, avec le même brio que celui dont il avait fait preuve dans son ouvrage consacré à la guerre d’Espagne, La sentinelle de Cabrera, de la vie de cet homme complexe, fin, parfois avant-gardiste mais également inconstant. L’auteur nous livre des analyses pointues qui permettent de cerner au mieux cet homme, formé à la discipline militaire mais qui a choisi la voie de l’église.
Comme l’écrit Jean Tulard dans la préface de l’ouvrage, il n’existait jusqu’à présent « qu’un petit livre et une thèse restée inédite sur ce caméléon, ce génie de l’intrigue ». Désormais, grâce à Gildard Guillaume, les masques tombent, et nous offrent de découvrir qui était réellement ce personnage.
(Camille Crunchant, doctorante en Histoire et responsable des réseaux sociaux de la Fondation Napoléon).
Présentation par l’éditeur
Dominique, Frédéric Dufour de Pradt (1759-1837) a été député, Premier aumônier de l’empereur Napoléon 1er, archevêque, ambassadeur, Grand Chancelier de la Légion d’honneur. Mais c’est son œuvre écrite, brillante et féconde, fine et moderne, qui doit retenir l’attention. Auteur de multiples essais publiés en France et à l’étranger, il a été un analyste remarquable de la vie politique, française et internationale, un sociologue et un politologue avant la lettre. Ses développements sont d’une grande pertinence et peuvent d’ailleurs servir à une dissection du monde actuel, en particulier dans ses aspects géopolitiques. La personnalité abrupte de cet ecclésiastique, sa vanité outrancière, ses fatuités risibles l’ont fait rejeter dans les limbes de l’Histoire. Cet ouvrage, à travers le procès pour délit de presse dont l’homme a fait l’objet en 1820, permet de retrouver sa pensée lumineuse et riche, véritable trésor de philosophie politique.
L’auteur
Gildard Guillaume est avocat honoraire, écrivain, historien et administrateur de l’Institut Napoléon. Il est membre titulaire et administrateur de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts d’Angers. Il est l’auteur de plusieurs essais et romans historiques concernant la période 1780-1880 et plus particulièrement la Révolution, le Consulat et le Premier Empire. Il publie par ailleurs des articles dans les revues napoléoniennes.