Cet ouvrage est labellisé du logo « 2021 Année Napoléon ». Il a reçu le Grand Prix de la Fondation Napoléon 2020.
En prenant le contre-pied du mythe de l’Aiglon, Laetitia de Witt se concentre sur les éléments avérés de sa courte vie. Non seulement elle donne vie à Napoléon II, lui rend sa personnalité, mais s’intéresse également à la position politique qu’il occupe dans le jeu autrichien. Une véritable découverte biographique. (Marie de Bruchard)
Lire une interview de l’auteur pour napoleon.org
Présentation par l’éditeur
Parmi tous les défis que Napoléon s’est lancés, le plus difficile a probablement été celui de fonder une dynastie. De ses frères et sœurs, il a fait des rois et des reines, et en épousant la fille de l’empereur d’Autriche, il espérait faire entrer sa descendance dans le cercle le plus fermé, les antiques et illustres familles régnantes.
Mais rien ne s’est passé comme il l’avait voulu. Certes l’enfant, né en 1811, titré roi de Rome, était un mâle, certes il ne manquait pas de dons, certes sa première éducation a été très soignée mais bien vite le rêve qu’il puisse un jour régner se mua en cauchemar. Il n’avait pas quatre ans que les armées étrangères foulaient le sol français et que la Fortune abandonnait Napoléon. Le roi de Rome ne fut Napoléon II que quelques jours. Quasiment kidnappé sur ordre de son grand-père maternel, il ne devait jamais revoir son père. Élevé comme un Autrichien sous la très lointaine tutelle de Marie-Louise, privé peu à peu de son entourage français, celui qui allait devenir duc de Reichstadt (pas même archiduc !) allait passer à Vienne plus d’une quinzaine d’années avant de mourir en 1832 de la « poitrine », otage impuissant et souvent inconscient de manœuvres voire de complots sur fond de relations internationales. Enfermé dans sa cage dorée, empêché de s’émanciper, frustré dans ses aspirations, en particulier militaires car sa fragile santé l’handicapait, il est mort à vingt et un ans. Tout semblait montrer qu’il serait vite oublié, mais pourtant il devint presque aussitôt un mythe, lié à celui de son père. Cette tragique destinée a hanté tout le XIXe siècle, le siècle du romantisme, le siècle aussi de la légende napoléonienne, jusqu’à ce que Edmond Rostand écrive sur le jeune homme l’une des pièces les plus jouées en France. À la tête d’une exceptionnelle documentation en partie inédite et avec une rigueur et une sensibilité peu communes, Laetitia de Witt nous révèle la personnalité de l’Aiglon et montre à quel point il a été, de sa naissance au transfert de ses cendres à Paris sur ordre de Hitler, un sacrifié de l’histoire.
Titulaire d’un doctorat d’histoire, historienne, Laetitia de Witt a publié en 2007 une biographie très remarquée sur le prince Victor-Napoléon. Elle est descendante de la famille Bonaparte.
Avant-propos, extrait de chapitre et extrait du cahier iconographique
Table des matières
Lire une interview de l’auteur