Mai 1871, Paris : la capitale s’embrase, alors que le gouvernement de Thiers engage la répression contre la Commune. Cibles du programme de destruction de lieux symboliques du pouvoir politique et culturel décidé par la Commune, le Palais des Tuileries, l’Hôtel de Ville, les Palais d’Orsay et de la Légion d’honneur notamment, sont ravagés par de terribles incendies. Le musée du Louvre et ses collections le seront dans une moindre mesure, grâce au courage et au sens du devoir d’Henry Barbet de Jouy (1812-1896 ; conservateur du Louvre (1850-1863), puis du Musée des Souverains et des objets d’art du Moyen Âge et de la Renaissance depuis 1863), et du commandant Martian de Bernardy de Sigoyer, à la tête du 26ème bataillon de chasseurs à pied (né en 1824, il meurt le 26 mai 1871).
L’épisode de l’incendie du Louvre lors de la Commune est l’un des moins explorés. Nicolas Chaudun nous offre un récit historique (certes, à la frontière de nos périodes d’étude sur napoleon.org) de grande qualité. L’entreprise, toujours délicate, est ici parfaitement menée, le style et la vigueur du récit s’appuyant sur une rigueur historique sûre. (Irène Delage)
Présentation de l’éditeur : Au cours des derniers jours de mai 1871, le gouvernement d’Adolphe Thiers se résolut à réprimer dans le sang la Commune de Paris. La Semaine sanglante s’accompagna d’un gigantesque incendie. Plus que les morts par milliers, cet embrasement frappa les témoins immédiats. Parmi les destructions à déplorer, notre mémoire embrumée retient celle du château des Tuileries. Ce que l’on retient moins, c’est que, se communiquant aux ailes par les pavillons de Flore et de Marsan, le feu menaça dangereusement le Louvre et ses collections. Les incendiaires s’en prirent également à la Bibliothèque impériale, au cœur même du palais, livrant aux flammes son fonds de cent mille volumes précieux…
Face au sinistre, deux hommes : un conservateur jusque-là confit dans ses notices de catalogue, et un officier que rien ne prédisposait au sauvetage du sel de la civilisation. Se livrant, chacun à sa manière, à une course contre la montre, ces deux héros oubliés déjouèrent la tuerie et défièrent l’imbécillité d’enragés des deux bords. Jamais l’épisode n’avait fait l’objet d’une enquête aussi détaillée. Le récit du fait d’armes se passe d’effets. La réalité, sèche, vaut ici tous les romans.
L’auteur : Biographe du Baron Haussmann (Actes Sud, 2009), Nicolas Chaudun a reçu le prix Second Empire de la Fondation Napoléon en 2011 pour son récit historique « L’été en enfer. Napoléon III dans la débâcle ».
Depuis le site de l’éditeur, Actes Sud, on peut lire un extrait.
Voici un article du Figaro de 1923 rendant hommage au commandant de Bernardy de Sigoyer.