Présentation par l’éditeur
Le Consulat de Bonaparte issu du coup d’État du 18 brumaire est davantage qu’un régime transitoire, prélude au Ier Empire : c’est la période où se mettent en place les structures de l’État contemporain, et beaucoup d’institutions aujourd’hui familières (le Code civil, la Légion d’honneur, les préfets, les lycées…). La centralisation administrative du pays prend sa source dans la dictature de Bonaparte, laquelle s’appuie sur la surveillance policière et la censure. La démocratie est confisquée dans les mains d’un pouvoir exécutif omnipotent. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen disparaît, incompatible avec le pouvoir des propriétaires et l’ordre social promu par le régime. À l’extérieur, le Consulat est marqué par la construction d’une hégémonie autoritaire sur les peuples européens, par une réaction coloniale sanglante et le rétablissement de l’esclavage en 1802.
Bonaparte s’est prétendu le continuateur de la Révolution mais son Consulat brise pour de bon l’élan émancipateur de 1789 en inscrivant dans les rouages de la machine étatique la dépolitisation de la nation. Un héritage dont la Ve République – elle-même issue d’un coup d’État militaire – porte les stigmates.
Marc Belissa est maître de conférences et directeur de recherches en histoire moderne à l’Université de Paris-Nanterre. Avec Yannick Bosc, il a publié Robespierre, la fabrication d’un mythe (2013) et Le Directoire (2018).
Yannick Bosc est maître de conférences en histoire moderne à l’Université de Rouen Normandie, coordonnateur du site Révolution-française.net. Avec Marc Belissa, il a publié Robespierre, la fabrication d’un mythe (2013) et Le Directoire (2018).