Le Consulat de Bonaparte. La fabrique de l’État et la société propriétaire. 1799-1804

Auteur(s) : BELISSA Marc, BOSC Yannick
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« Si Bonaparte est l' »héritier » ou le « fils » de la Révolution, le moins que l’on puisse dire est qu'(il a procédé à un large tri dans l’inventaire après décès d’une mère fort maltraitée… ».

Le ton est donné dès l’introduction : Bonaparte va être bousculé dans cet essai des historiens Marc Belissa et Yannick Bosc. Un exercice salvateur qui sort le lecteur de ses certitudes sur la période consulaire, en l’opposant intrinsèquement à la période révolutionnaire. Le Consulat n’en est plus un prolongement direct mais une véritable période de rupture qui aboutira, en revanche, irrémédiablement à l’Empire et la confiscation du pouvoir par un seul homme.
C’est peut-être le paradoxe de cet ouvrage : on pourrait avoir l’impression que les auteurs, qui reprochent leur vision téléologique de Bonaparte à certains historiens, reproduisent quelque peu cette posture, quand ils inscrivent le Premier Consul uniquement à l’aune de l’Empereur qu’il va devenir. Cet ouvrage n’en reste pas moins un coup de pied – toujours salutaire ? – dans la fourmilière intellectuelle et il le prouve une fois de plus : nous n’aurons jamais fini de débattre sur l’héritage napoléonien. (M. de Bruchard)

Le Consulat de Bonaparte. La fabrique de l’État et la société propriétaire. 1799-1804
© La Fabrique Éditions 2021

Présentation par l’éditeur

Le Consulat de Bonaparte issu du coup d’État du 18 brumaire est davantage qu’un régime transitoire, prélude au Ier Empire : c’est la période où se mettent en place les structures de l’État contemporain, et beaucoup d’institutions aujourd’hui familières (le Code civil, la Légion d’honneur, les préfets, les lycées…). La centralisation administrative du pays prend sa source dans la dictature de Bonaparte, laquelle s’appuie sur la surveillance policière et la censure. La démocratie est confisquée dans les mains d’un pouvoir exécutif omnipotent. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen disparaît, incompatible avec le pouvoir des propriétaires et l’ordre social promu par le régime. À l’extérieur, le Consulat est marqué par la construction d’une hégémonie autoritaire sur les peuples européens, par une réaction coloniale sanglante et le rétablissement de l’esclavage en 1802.
Bonaparte s’est prétendu le continuateur de la Révolution mais son Consulat brise pour de bon l’élan émancipateur de 1789 en inscrivant dans les rouages de la machine étatique la dépolitisation de la nation. Un héritage dont la Ve République – elle-même issue d’un coup d’État militaire – porte les stigmates.

Marc Belissa est maître de conférences et directeur de recherches en histoire moderne à l’Université de Paris-Nanterre. Avec Yannick Bosc, il a publié Robespierre, la fabrication d’un mythe (2013) et Le Directoire (2018).
Yannick Bosc est maître de conférences en histoire moderne à l’Université de Rouen Normandie, coordonnateur du site Révolution-française.net. Avec Marc Belissa, il a publié Robespierre, la fabrication d’un mythe (2013) et Le Directoire (2018).

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Année de publication :
2021
Lieu et maison d'édition :
Paris, La Fabrique Éditions
Nombre de pages :
304 p.
Pour commander :
grâce à notre partenaire la Librairie Fontaine Haussmann et aux sites Librairies indépendantes, ParisLibrairies.fr et  PlaceDesLibraires.fr.
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