Plus que l’analyse du « choc » qu’est le coup d’État du 2 décembre 1851, l’auteur fait l’étude de l’onde qu’il propage, de Paris à la province, de la résistance avortée des parlementaires retranchés aux résistances çà et là qui culmineront le 5 décembre avant une répression implacable mais intelligente (elle visera la clémence et l’apaisement) en France. Dans cet ouvrage sans concession vis-à-vis de la violence de l’événement et de son instigateur, le futur Napoléon III, on retiendra particulièrement les chapitres consacrés à « la communication nationale maîtrisée par l’Élysée » et à « l’approbation orchestrée des Français » : ces deux exposés interrogent singulièrement le fonctionnement de notre démocratie actuelle. (M. de Bruchard)
PRIX DE LA FONDATION NAPOLÉON 2017 – SECOND EMPIRE
Présentation de l’éditeur
Ce livre présente une étude originale et complète d’un événement pourtant fréquemment étudié : le coup d’État du 2 décembre 1851, organisé par Louis Napoléon Bonaparte contre les institutions républicaines dont il était le premier président élu au suffrage universel masculin. Une étude originale parce qu’à la différence de celles qui l’ont précédée, elle ne se limite pas aux organisateurs du coup, le Prince-Président, Morny et Maupas. Elle décrit en effet l’opération et sa contestation dans son ampleur nationale, avec la diversité des situations provinciales. Longtemps ignorés, les relais locaux sont au cœur du travail de Patrick Lagoueyte qui restitue leur action : préfets, militaires, magistrats, etc.
Une étude complète car elle ne s’intéresse pas seulement aux journées du coup d’État, mais s’étend aux premiers mois qui le suivent. Débordant d’initiatives, le futur Napoléon III jette alors les bases d’une dictature destinée à éradiquer l’opposition républicaine.
Marquée par un recul politique et par une justice d’exception, cette époque est aussi celle d’une accélération de l’entrée de la France dans l’ère de la communication et de la modernité.