Comme d’habitude, le dernier ouvrage de Jean Tulard ne déçoit pas. Le maître des études napoléoniennes présente avec son dynamisme habituel et son style si reconnaissable les meilleures façons de s’enrichir sous Napoléon. Rien n’est oublié, de l’empereur lui-même (qui s’y connaissait en économie et en spéculation) aux ouvriers (qui, eux, n’avaient guère l’occasion d’arrondir leurs revenus et leur capital), en passant par les industriels, les paysans, les fonctionnaires, etc.
Jean Tulard ne se perd pas dans les détails (que l’on pourra trouver ailleurs, ce qu’il indique par des notes) mais surplombe un sujet pas si souvent étudié, depuis l’ouvrage fondateur de Pierre Branda (Le prix de la gloire. Napoléon et l’argent, Fayard, 2007).
Une superbe entrée en matière sur ces questions que l’on aurait tort de négliger. Cette fois, c’est le lecteur qui s’enrichit ! (T. Lentz, directeur général de la Fondation Napoléon)
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« La fortune sourit aux audacieux », voilà un proverbe que ne dément pas l’excellent ouvrage de Jean Tulard consacré à ceux qui ont rencontré le succès financier sous l’Empire. Prenons le seul exemple des corsaires, intrépides et qui, tels que Surcouf, ont réussi à gagner de belles primes lors de leurs expéditions militaires.
Mais il n’y eut pas que des aventureux loin de là. Jean Tulard nous peint un Empire d’argent réservé à l’élite napoléonienne, des militaires aux civils. Une France de notables, en somme, qui profita des lois nouvelles comme de l’élan économique impulsé par le régime impérial.
On aurait cependant tort de n’y voir qu’une sorte de course à l’argent parmi quelques privilégiés. On découvre un système économique en train de naître qui, s’il ne tend pas toujours à l’égalité, encourage les initiatives et accélère ainsi le développement d’un pays sur le chemin de la modernité. Faire fortune sous Napoléon c’est aussi enrichir le pays, même s’il y eut quantité d’opportunistes.
Avec le grand talent qu’on lui connaît, Jean Tulard réussit là une synthèse parfaite associant habilement de savoureuses histoires personnelles et de pertinentes réflexions d’ensemble. (P. Branda, directeur scientifique de la Fondation Napoléon)
Présentation par l’éditeur
La Révolution française fut d’abord un changement de société. En sortent ruinés la noblesse d’Ancien Régime, le clergé et les bourgeois qui avaient prêté à l’État. À l’aristocratie succède la ploutocratie. Ce n’est plus la naissance mais la fortune qui devient le critère de la distinction sociale.
L’argent joue désormais un rôle essentiel. Comment s’enrichir sous Napoléon ? Par les donations impériales,par le pillage à la faveur de la guerre, par la corruption ou par la spéculation. La France a désormais le regard fixé sur la Bourse, baromètre de l’opinion. C’est l’envers oublié de l’épopée impériale mais qui ne ternit en rien l’éclat des institutions créées et des victoires remportées par Napoléon.
Jean Tulard, professeur à la Sorbonne, membre de l’Institut, est l’auteur d’une œuvre considérable sur la Révolution et sur le Premier et le Second Empire. Aux éditions Tallandier, il a notamment écrit Le Monde selon Napoléon (Tallandier, « Texto », 2019).