Présentation de l’éditeur
L’étude du vocabulaire politique et social constitue l’une des clefs de l’histoire des idées car la sémantique n’est jamais le fruit du hasard. Au moment où l’importance de la question nationale représente un enjeu majeur pour la compréhension des sociétés, un groupe de chercheurs, tous issus du CRICES, s’est rassemblé en Pologne, à Poznań dans le cadre du XXIIIe congrès (août 2022) organisé par le Comité International des Sciences Historiques (CISH). Réunis au sein d’un séminaire spécialisé (ST12), ils ont analysé dans toute sa dimension le terme nationalisme au-delà de l’impopularité dont il fait aujourd’hui l’objet. En effet, il s’agissait de retrouver les racines oubliées du mot en reconstituant son itinéraire dans chacun des pays étudiés : France, Grande-Bretagne, États-Unis, Autriche, Allemagne, Russie, Israël, pays du Moyen-Orient, Espagne, Pays basque. Est-il sans intérêt de fixer la date de naissance du mot dans la langue des ancêtres ? Est-il sans intérêt d’établir une étude de son évolution définitionnelle en s’affranchissant du qu’en dira-t-on ? Est-il sans intérêt de prêter une attention toute particulière à la science de l’histoire des mots ? En retraçant leur généalogie, cela revient à écrire une page d’histoire nationale. Ce livre représente un jalon important dans l’histoire politique des idées. Son originalité scientifique et sa grande pertinence méthodologique le classent parmi les textes dont la lecture semble aujourd’hui indispensable.
Ont contribué à cet ouvrage : Bernard Callebat, Pascal Cauchy, Jean-Pierre Deschodt, Emmanuel Dreyfus, David Engels, Matthieu Grandpierron, Olivier Hanne, Jean-Marc Joubert, John Laughland, Hélène de Lauzun, Christophe Réveillard, Elisenda Ségalàs-Clerin, David Teurtrie.