Les Bonaparte et l’Antiquité. Un langage impérial

Auteur(s) : COLLECTIF
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Catalogue de l’exposition Les Bonaparte et l’Antiquité, un langage impérial  présentée du 25 septembre 2021 au 10 janvier 2022, par le ministère de la Culture et de la Communication, le musée national des châteaux de Malmaison et de Bois-Préau, le musée national de la Maison Bonaparte et la bibliothèque patrimoniale Fesch de la ville d’Ajaccio. Divisée en trois séquences de présentation (Découverte de l’Antique, Valorisation de l’Antique, Avant l’Empire et le Néoclassicisme), l’exposition a pour objectif de valoriser le patrimoine de la bibliothèque Fesch, dont les fonds ont été constitués par le cardinal Fesch et Lucien Bonaparte, frère de Napoléon. Les contributions de cet ouvrage, richement illustré, explorent la manière dont les livres et les objets participent au langage impérial, mais aussi les enjeux symboliques, culturels et politiques de ce langage dans lequel la référence à l’Antique est permanente et multiforme. Un ouvrage à découvrir ! (Amélie Marineau-Pelletier)

Les Bonaparte et l’Antiquité. Un langage impérial
© Albiana, 2021

Présentation de l’éditeur

La référence à l’Antiquité est permanente chez les Bonaparte et apparaît sous des formes très diverses : beaux-arts, architecture, peinture, sculpture et arts décoratifs, références littéraires et discours politique. Elle est le filigrane du destin de Napoléon et des Bonaparte en général.

Description

« S’il est un pouvoir auquel Napoléon Bonaparte aimait à se référer, c’est celui de la Rome antique. Beaucoup d’arguments l’y poussaient. Le retour à l’Antiquité prôné depuis vingt-cinq ans par le courant néoclassique avait fini par imposer ce goût sévère et pur, en réaction à une société de raffinement du XVIIIe siècle jugée décadente. L’austérité et la passion des armes exaltaient les valeurs viriles. La pensée elle-même s’était romanisée.

Aussi, en cette année du bicentenaire, il ne pouvait y avoir meilleure idée que celle de déceler à travers les riches collections patrimoniales de la bibliothèque municipale d’Ajaccio ces traits de romanité. L’analyse du contenu d’une bibliothèque en dit beaucoup sur son possesseur. Le cardinal Fesch, oncle de Napoléon Ier, était un collectionneur passionné : personne n’a oublié ses collections riches de plus de 17 000 œuvres d’art ni son impressionnante galerie de peintures qui comptait plus de 16 000 tableaux dont les mille qu’il légua à Ajaccio formèrent l’embryon du musée Fesch. L’on connaît moins sa passion pour les livres et combien son esprit de collection s’était étendu à ces objets d’érudition, dans un souci pédagogique de partage de connaissance et de diffusion des savoirs. »

Élisabeth Caude, conservatrice générale du patrimoine, directrice du musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau (extrait de la préface).

« Cette exposition est une plongée dans l’histoire des Bonaparte, mais aussi dans celle de la bibliothèque patrimoniale Fesch car l’une et l’autre sont dès l’origine intimement liées. Lucien Bonaparte, frère de Napoléon, est en effet à l’initiative de la création de la bibliothèque tandis que le cardinal Fesch, oncle de Napoléon Ier, est l’un des principaux donateurs. En réunissant des ouvrages souvent issus de grands couvents ou de collections royales, ils ont constitué un fonds conséquent et pluridisciplinaire, avec pour ambition de doter la ville d’Ajaccio des outils pour favoriser l’essor de l’instruction parmi la population insulaire. De fait, dans chacun des livres du fonds patrimonial transparaît l’intérêt que ces deux fondateurs portaient sur un certain nombre de disciplines et l’idée qu’ils se faisaient d’une bibliothèque idéale et des connaissances scientifiques et culturelles que tout homme instruit devait posséder.

Il n’est donc pas étonnant que l’on trouve dans les collections de la bibliothèque patrimoniale une avalanche de références sur l’Antiquité, allant des ouvrages sur les monuments antiques à ceux sur les fouilles archéologiques, en passant par les traités d’architecture et les livres d’histoire de l’art, sans oublier les œuvres majeures de la littérature antique et italienne. »

Élisabeth Périé, directrice du réseau des bibliothèques et des médiathèques de la ville d’Ajaccio (extrait de la préface).

Le modèle antique prévaut constamment avec Napoléon, mais quelle est sa source ? La mode du néoclassicisme après les découvertes d’Herculanum et de Pompéi ? Le modèle de la République pendant la Révolution française, puis de l’empire romain pendant la période napoléonienne ? Les références romaines et spartiates des Bonaparte (et des élites corses de la fin du XVIIIe siècle) ? La résurrection de la dignité impériale face aux autres héritiers (Saint-Empire romain germanique, empire russe) ?

C’est que la référence à l’Antiquité est permanente chez les Bonaparte et apparaît sous des formes très diverses (beaux-arts, architecture, peinture, sculpture et arts décoratifs), références littéraires et discours politique. Pour alimenter ce discours, Napoléon va faire de Rome la seconde capitale de l’Empire français, porter une couronne de lauriers d’or et remettre en selle la vieille querelle qui opposait Louis XIV et le pape Alexandre VII pour la primauté européenne. Lui-même, Caroline, Joseph, Lucien et Élisa vont encourager des fouilles sur des territoires dont ils ont la responsabilité, et valoriser leurs découvertes, notamment en publiant de magnifiques ouvrages sur les monuments antiques. Ils continuent ainsi une tradition portée par les rois de France pendant la Renaissance et l’époque classique, par les Bourbons de Naples, mais aussi par les papes, et ces cardinaux et princes romains qui ont servi de modèle au cardinal Fesch… Nul n’avait donné une telle ampleur à la valorisation de ce passé dans la construction d’un langage nouveau auquel vont participer également Vivant Denon et le préfet de Rome Camille de Tournon.

Le fonds exceptionnel de la bibliothèque municipale d’Ajaccio, constitué par le cardinal Fesch et Lucien Bonaparte, témoigne de ces enjeux symboliques, culturels et politiques. L’exposition et la publication qui l’accompagnent seront bâties à partir de ses collections.

La référence à l’Antiquité est donc le filigrane du destin de Napoléon et des Bonaparte en général.

Jean-Marc Olivesi Conservateur général du patrimoine, musée national de la Maison Bonaparte, commissaire de l’exposition (extrait)

Sommaire

Préface, par Laurent MARCANGELI
Préface, par Élisabeth CAUDE
Préface, par Élisabeth PÉRIÉ
Un langage impérial, des références communes à toute l’Europe, par Jean-Marc OLIVESI
Rêves de pierre (exposition du musée Fesch, Ajaccio, 2000). Collection des plâtres pédagogiques du musée
De la bibliothèque nationale du Liamone à la bibliothèque municipale Fesch, par Saveria MAROSELLI
Les compatriotes des Bonaparte : qui sont les lecteurs de la bibliothèque ? par Saveria MAROSELLI
La culture des révolutionnaires paolistes (1755-1769). De la gloire plutarquéenne à la felicità pubblica, par Erick MICELI
Dominique Vivant-Denon (Chalon-sur-Saône 1747 – Paris 1825). L’oeil de Napoléon, par Françoise MARDRUS
Le gypsothèque de Pise
La gloire de l’Antique de Charlemagne aux Bonaparte : Rome n’est plus dans Rome, elle est toute à Paris, par Jean-Marc OLIVESI
Beau comme l’Antique ! Les Antiques du Museon Arlaten
Catalogue des œuvres. Une exposition, trois séquences. Notices des ouvrages de la bibliothèque patrimoniale Fesch présentés dans l’exposition, par Aude PONTALIER
Quelques Antiques remarquables, par Jean-Marc OLIVESI
•Bibliographique

Année de publication :
2021
Lieu et maison d'édition :
Ajaccio, Albiana
Nombre de pages :
156 p.
Pour commander :
grâce à notre partenaire la Librairie Fontaine Haussmann et aux sites ParisLibrairies.fr et  PlaceDesLibraires.fr.
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