Les lieux de Napoléon

Auteur(s) : VIAL Charles-Éloi
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Même après plus d’une quinzaine d’essais historiques, sans parler des éditions de textes et de ses contributions à des collectifs, Charles-Eloi Vial réussit à nous étonner et à nous ravir avec son opus napoléonien annuel, une fois de plus original, documenté, bien écrit et instructif : Les lieux de Napoléon, paru aux éditions Perrin. On ne pourra pas dire que cet auteur -encore jeune et déjà si chevronné- ne sait pas choisir ses sujets. En ce début d’année, voici une sorte de biographie de l’Empereur à travers les lieux qu’il habita, en France et à l’étranger, pendant les quatre années qu’il passa en tout hors de son Empire. Vial en a retenu soixante-cinq, sur sans doute les cent ou cent cinquante qui le logèrent, pour une nuit ou pour des semaines, de la Casa Buonaparte à la maison de Longwood.

Disons immédiatement que l’ouvrage n’est pas un catalogue, n’a rien de répétitif et se lit avec facilité autant qu’avec profit. C’est tout l’art de Vial, auteur à la plume agile et à l’esprit fertile qui domine son sujet. Il répond certes à de nombreuses questions « immobilières » : à quoi ressemblaient ces lieux, comment étaient-il aménagés ou réaménagés par Napoléon, quels étaient leurs atouts et leurs faiblesses du point de vue de leur propriétaire ou locataire ? Mais redisons-le, il ne s’agit pas seulement de faire une promenade ou une flânerie. Car, à un moment, dans le cadre, surgit Napoléon, sa vie personnelle, son œuvre politique et sa carrière de guerrier. Nous voici en Corse, en Egypte, à Malmaison, aux Tuileries et autres grandes résidences impériales. Juste avant, nous étions en Provence ou en Bourgogne, pendant les années de mûrissement de Bonaparte. D’autres palais, résidences ou même sa tente de campagne nous attendent : en Italie, en Allemagne et autres lieux de ses campagnes. Nous voici, avec Lui, déambulant à Postdam, Schoenbrunn (que l’Empereur adorait) ou au Kremlin. Du cabinet de travail à la chambre à coucher, des conseils politiques ou de guerre aux moments tendres ou familiaux, des jours heureux aux temps du malheur, et même dans les moments d’ennui, nous voici plongés dans l’action et, plus rarement, l’inaction de cet homme qui, ne tenant pas en place, « consomma » tant de places qu’on en sort essoufflés. Pour cette grande histoire des lieux et de Napoléon, Vial nous a pris par la main et de ne nous a pas nous lâché une seconde. Il sait donner de l’ampleur à ses sujets, mais il est aussi un ratisseur, qui ne laisse rien de hasard ou de côté lorsqu’il juge que cela en vaut la peine. Ces Lieux de Napoléon ne peuvent qu’entrer dans toutes les bonnes bibliothèques des napoléonistes et des autres.

Thierry Lentz, directeur général de la Fondation Napoléon (février 2025)

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Les lieux de Napoléon

Présentation

« Toujours lui ! Lui partout ! » (Victor Hugo)

Napoléon a souvent été décrit comme un conquérant frugal, insensible au luxe, mais il recherchait en réalité à la fois le confort bourgeois et le faste propre aux grands souverains, attitude paradoxale que révèle l’étude de ses habitudes quotidiennes, dans ses périodes de repos comme dans le secret de son cabinet de travail. Loin d’avoir toujours vécu dans des palais meublés selon l’austère style Empire, Napoléon a connu des atmosphères variées, qui scandent les étapes de son ascension vertigineuse puis de sa brutale chute.

En cinquante et une années de vie, de sa jeunesse corse jusqu’à sa triste fin à Sainte-Hélène, l’empereur a vécu dans d’innombrables demeures. Certaines sont devenues emblématiques de sa légende, comme la maison natale d’Ajaccio, les garnisons de Valence et d’Auxonne, le palais Serbelloni, le palais d’Elfi Bey du Caire, l’Élysée ou Compiègne, sans oublier la résidence des Mulini de l’île d’Elbe. D’autres sont plus éphémères mais tout aussi emblématiques : général puis empereur itinérant, Napoléon a passé de longs mois hors de France, que ce soit en Italie, en Égypte, mais aussi en Allemagne, en Autriche et en Russie, logeant chez ses adversaires ou séjournant chez ses alliés. Le château de Potsdam et celui de Schönbrunn, tout comme le Kremlin, sont des lieux napoléoniens, au même titre que la tente de campagne,  » demeure  » provisoire sous laquelle il logea à de nombreuses reprises au soir des grandes victoires, les navires où il campa plusieurs semaines d’affilée, et bien sûr les lieux de passage, châteaux réquisitionnés, hôtels particuliers, monastères, auberges, cabanes et relais de poste. Parmi ces dizaines de résidences, certaines, où il travailla, médita ses grands projets et prit quelques-unes de ses plus importantes décisions, ont parfois été, pendant plusieurs jours d’affilée ou simplement pour quelques heures, le centre du monde.

En soixante-six lieux, ce tour d’horizon inattendu éclaire sous un autre jour l’homme et sa légende. À l’aide d’archives inédites, de témoignages d’époque et de plans d’architecte, complétés par un examen.

Sommaire

Introduction. Napoléon pas à pas

Chapitre 1. La maison Bonaparte d’Ajaccio
Chapitre 2. Un soldat sans feu ni lieu
Chapitre 3. Sur les traces du nouvel Alexandre
Chapitre 4. Les années dorées de Malmaison
Chapitre 5. Les Tuileries, le siège du pouvoir
Chapitre 6. La résurrection de Saint-Cloud
Chapitre 7. Fontainebleau, « la couleur et la forme du temps »
Chapitre 8. Rambouillet ou le repos de l’Aigle
Chapitre 9. L’amour à Compiègne
Chapitre 10. Trianon et les mille et une nuits impériales
Chapitre 11. Les capitales de Napoléon
Chapitre 12. Les lieux éphémères
Chapitre 13. Le tour d’Europe du conquérant
Chapitre 14. Les lieux de l’infortune
Chapitre 15. L’Aigle en cage
Chapitre 16. La présence de l’absent

Conclusion. A la poursuite de la légende

Année de publication :
2025
Lieu et maison d'édition :
Perrin
Nombre de pages :
564
Pour commander :
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