L’Exposition universelle de 1867. L’apogée du Second Empire

Auteur(s) : VASSEUR Édouard
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Du 1er avril au 3 novembre 1867 (les récompenses ont été remises entre-temps, le 1er juillet), Paris présente dans son Exposition universelle 52 000 exposants venant de 32 pays. Les enjeux sont nombreux, économiques, sociaux, politiques, diplomatiques. Tout est fait pour accueillir et marquer durablement les milliers de visiteurs chaque jour, accentuant le développement du tourisme parisien. Mais le sous-titre de l’ouvrage révèle aussi le contexte de cet événement exceptionnel : alors que la capitale brille de mille feux, accueille des visiteurs prestigieux, célèbre les innovations techniques et les arts, met en valeur les réalisations régionales françaises, et envisage, aussi, les questions sociales, la situation politique, intérieure et étrangère, annonce des heures plus sombres, jusqu’à la chute de l’Empire seulement trois ans plus tard. Édouard Vasseur passe en revue et analyse les nombreux aspects relatifs à cette édition des Expositions universelles, les coulisses et les mises en scène de son organisation, forcément complexe, de son déroulement, ses bilans contrastés, révélant un instantané de la société française dans cette deuxième moitié du XIXe siècle, face à de nouveaux concurrents (états allemands, américain) et d’anciens (Royaume-Uni) toujours bien présents. On apprend beaucoup et surtout on comprend beaucoup grâce à cet ouvrage où érudition et analyse sont heureusement mêlées grâce à un style concis et très agréable à lire. Un cahier central réunit des plans et vues d’ensemble, des photos de pavillons et d’espaces d’exposition, apportant une dimension visuelle au sujet. (Irène Delage, cheffe du service Médiation et documentation numérique, Fondation Napoléon)

Cet ouvrage a reçu le Prix Napoléon III, décerné au cours du colloque « Louis-Napoléon Bonaparte, d’un Empire à l’autre », qui s’est tenu à Rueil-Malmaison le 25 novembre 2023.

 

L’Exposition universelle de 1867. L’apogée du Second Empire
© Perrin 2023

Présentation par l’éditeur

Paris, 1er juillet 1867. Dans le palais de l’Industrie et des Beaux-Arts, gigantesque bâtiment construit en 1855 sur les Champs-Élysées, l’empereur des Français Napoléon III, entouré de sa famille, des hauts dignitaires de l’État, de chefs d’État et membres des familles souveraines, ainsi que du corps diplomatique, remet les récompenses décernées par le jury international de l’Exposition universelle, en présence d’un public nombreux.
Ouverte le 1er avril, cette manifestation réunit une trentaine de pays (y compris le Siam et le Japon), 52 000 exposants, et voit chaque jour plusieurs milliers de visiteurs arpenter le Champ-de-Mars où l’Exposition est installée. La fête impériale bat son plein dans un Paris en pleine transformation sous l’égide du préfet Georges Haussmann, entre les visites de souverains étrangers (Guillaume Ier de Prusse, Alexandre II de Russie, le sultan Abdulaziz, le vice-roi d’Égypte Ismaïl Pacha), les multiples réceptions offertes par les ministres et les ambassadeurs et les spectacles donnés par les opéras et théâtres parisiens, sur des musiques de Giuseppe Verdi, Charles Gounod et surtout Jacques Offenbach.
Et pourtant, ce même 1er juillet, la capitale bruisse d’une rumeur insistante : l’empereur du Mexique, Maximilien, frère de l’empereur d’Autriche François-Joseph, aurait été exécuté par les troupes républicaines. Confirmée trois jours ensuite, la nouvelle interrompt temporairement les festivités. Un an après la victoire de la Prusse sur l’Autriche à Sadowa, et alors que les difficultés politiques économiques et sociales se multiplient, le temps semble se charger de « nuages noirs », comme l’avouera quelques semaines plus tard l’empereur lui-même lors d’un discours à Lille. La « plus belle pensée du règne » de Napoléon III, à savoir la constitution d’un empire catholique au Mexique, a vécu.
Pour tous ceux qui connaîtront ensuite l’« année terrible » (Victor Hugo) de 1870-1871, 1867 restera à jamais celle de l’Exposition, la dernière période de joie et d’insouciance avant les difficultés.
C’est à la découverte de cette « flèche d’or du Second Empire » que nous invite cet ouvrage particulièrement vivant, sur les pas de ceux qui l’ont organisée et de ceux qui l’ont visitée, George Sand, Gustave Flaubert, Jules Verne, Jules Michelet, Ferdinand de Lesseps, Frédéric Le Play ou le futur Édouard VII.

Lire un extrait

L’auteur : Édouard Vasseur, archiviste paléographe, conservateur en chef du patrimoine, est actuellement professeur d’histoire des institutions, de diplomatique et d’archivistique contemporaine à l’École nationale des chartes. Il a soutenu en 2005 à l’université de Paris IV-Sorbonne une thèse de doctorat intitulée « L’Exposition universelle de 1867 à Paris : analyse d’un phénomène français au XIXe siècle », dont le présent ouvrage constitue une version très largement remaniée.

Intervention d’Édouard Vasseur, lors de la 7e session : « La prospérité économique, le progrès social et leurs vitrines », au colloque « Napoléon III et l’économie », organisé par la Banque de France, la Fondation Napoléon et Sorbonne Université, les 12 et 13 mai 2022, à l’Auditorium de la Cité de l’Économie (Citeco).

Sommaire

PRÉPARATIFS
1 – Héritage
• 1798 : naissance des expositions industrielles
• La pérennisation du phénomène
• La diffusion du phénomène en France et à l’étranger
• 1851 : naissance des expositions universelles
• 1855 : la première Exposition universelle à Paris
• 1862 : retour à Londres
2 – Motivations, contexte
• Les arguments officiels
• Les intérêts des industriels
• Valider les conséquences du coup d’État douanier
et soutenir l’excellence de la production nationale
• Soutenir le prestige international de la France
• Approfondir l’ouverture politique et sociale du régime
3 – Premières mesures, choix structurants
• Un contexte politique et diplomatique
en cours de dégradation
• Une équipe de projet rodée à l’organisation des expositions
• Une Commission impériale rassemblant les principaux notables du régime
• Une localisation de l’Exposition au croisement d’enjeux économiques et artistiques
• Le règlement général et ses grandes orientations
• La ratification du projet
4 – Compte à rebours
• Une équipe pour un projet
• Le chantier principal : le palais du Champ-de-Mars
• Le tournant entrepreneurial de l’Exposition
• Fournir des services à moindre coût
• Recruter des exposants
• Garantir le caractère universel de l’Exposition
• La guerre austro-prussienne et ses conséquences
• Dernière ligne droite
5 – Stratégies
• Alexandru Odobescu, ou l’affirmation de l’identité nationale
• Léon Roches, Charles de Montblanc, ou la stratégie de l’empire informel
• Ferdinand de Lesseps, ou la stratégie des relations publiques
• La société des caves réunies de Roquefort, ou la stratégie de fabrication d’une marque
• Gustave Courbet, Édouard Manet, ou la stratégie de l’indépendance
• Économistes, scientifiques, ou la stratégie de la démonstration par l’exemple
• Victor Duruy, ou la stratégie de la vitrine politique
• Frédéric Le Play, ou la stratégie de l’enquêteur
• Armand de Quatrefages, ou la stratégie manquée

DÉROULEMENT
6 – Espaces
• Le palais du Champ-de-Mars
• Le parc du Champ-de-Mars
• La berge de la Seine
• Le jardin réservé
• L’annexe de Billancourt
• les expositions hors les murs à Paris
• Les expositions de l’impératrice
7 – Exposants et expositions
• Les exposants
• Stratégies de groupement et d’arrangement des expositions
• Stratégie de présentation des objets
• L’objet dans tous ses états
• Mises en scène
• Le groupe X
8 – L’utile à l’agréable
• Le services au public
• Restaurants, cafés, brasseries
• Conférences et congrès
• L’Exposition comme spectacle
• Les spectacles à l’Exposition : la musique
• Les spectacles à l’Exposition : le théâtre
• Des divertissements de toutes natures
9 – Visiteurs et visites
• Transports
• Tarifs et règlement des entrées
• Catalogues, guides touristiques et souvenirs
• Statistiques
• Les souverains comme visiteurs
• Autres portraits de visiteurs
• Les ouvriers
• Les instituteurs et leurs élèves
10 – Paris, l’autre Exposition universelle
• Une ville en pleine transformation
• 1867, l’année des inaugurations
• Hôtels, restaurants, boutiques
• Spectacles et fêtes
• Les souverains et Paris
• La rencontre de deux monuments : le Paris-Guide et Victor Hugo

RÉCEPTION, LIQUIDATION, BILANS, HÉRITAGES
11 – Pendant ce temps
• Des préparatifs sous le signe des tensions intérieures
• Une inauguration sous la menace d’une guerre
• Un printemps sous le signe de l’accalmie des visites royales ?
• Un été sous le signe des « points noirs » ?
• Un automne sous les menaces de guerre ?
12 – Réception
• Merveilleuse
• … mais épuisante et envahie
• Le charme des machines, de l’orient et des restaurants
• Le prisme national
• Le royaume de l’ambiguïté
• Déchéance et peur de l’avenir
13 – Liquidation
• Un contexte politique et social tendu
• Libérer le Champ-de-mars
• Commémorer et récompenser
• Publier les rapports
• Gérer les contentieux
• Distribuer les « bénéfices »
14 – Bilans
• Une organisation réussie ?
• Bilan économique
• Les souverains à Paris, succès diplomatique ou simples visites de courtoisie ?
• Ouvriers et instituteurs, un public conquis ?
• Quel retour sur investissement pour les exposants ?
15 – Héritages
• Vestiges immobiliers
• Vestiges mobiliers
• Témoignages littéraires
• Témoignages artistiques
• La mode du Japon
• L’engouement pour les arts et traditions populaires
• L’évolution des expositions universelles

Conclusion / Notes (49 p.) / Index

Année de publication :
2023
Lieu et maison d'édition :
Paris, Perrin
Nombre de pages :
368 p.
Pour commander :
grâce à notre partenaire la Librairie Fontaine Haussmann et aux sites Librairies indépendantes, ParisLibrairies.fr et  PlaceDesLibraires.fr.
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