A travers cette biographie de tout premier plan – qui fait le pont de nombreuses études déjà publiées – , Mme de Staël reprend vie dans le pittoresque de son existence cahotée, passant de la république du coeur à la monarchie des idées et faisant de son château de Coppet, outre un arsenal dirigé contre Napoléon, un véritable Elysée où, dans le silence de l’abjection que dénonce Chateaubriand, elle incarne la conscience de l’Europe asservie. Ce sont ses paradoxes, ses mots lapidaires, ses tirades passionnées que l’on croit entendre, et aussi les plaintes d’un coeur trop sensible perpétuellement blessé, les confidences d’une femme victime de sa supériorité et qui soupire : » Je suis une personne avec laquelle et sans laquelle on ne peut vivre… »
Par la hardiesse de sa pensée, par son esprit d’indépendance, qui font d’elle un précurseur du mouvement féministe, Mme de Staël, à deux siècles de distance, semble étonnament moderne et son génie singulier plus brillant encore qu’il ne paraissait à ses contemporains. (note de l’éd.)
Cet ouvrage existe dans la collection « Tempus » au format poche (2011).