Où même les mouvements célestes viennent servir la politique de Napoléon… Un ouvrage insolite, érudit et passionnant, où l’anecdotique passage d’une comète est plus que révélatrice de la pensée magique liée aux astres du XVIIIe-XIXe s., bien comprise et utilisée par le très rigoureux Napoléon sur ses contemporains. (M. de Bruchard)
Présentation par l’éditeur
En 1811, Napoléon est au sommet de sa gloire. Du Code Napoléon aux préfets, du baccalauréat au franc, il a façonné une France moderne. Son Empire s’étend sur une grande partie de l’Europe. Cette année-là, Flaugergues découvre à Viviers (Ardèche) une des comètes les plus spectaculaires de l’Histoire. Sensible aux sciences, il la désigne « Comète impériale ». Son éclat et sa longévité lui semblent le reflet céleste de son règne. L’Aiglon est né cinq jours avant sa découverte et lui-même une semaine après l’apparition de la grande comète de 1769, coïncidence soulignée par Messier en 1808. Mais surtout, avec une période de 3095 ans, son précédent passage remonte à l’époque de Ramsès II. Napoléon y voit un trait d’union avec l’Egypte qui le fascine depuis son expédition, un passage de flambeau des Pharaons à l’Empereur, voire un signal céleste d’invincibilité…
La personnalité de l’Empereur est fascinante. La matrice rationnelle de sa psyché laisse percer des saillies irrationnelles. Il éprouve souvent le besoin de s’évader sur les champs de batailles. Comme une double personnalité qui intrigue les psychologues. L’influence de cette comète pourrait permettre de comprendre l’inversion qui se produit avec la campagne de Russie, lancée à l’été 1812 contre l’avis de ses généraux. Elle marque le tournant de l’Empire. Après la Bérézina, c’est Waterloo et l’exil à Sainte-Hélène. Précisément à Longwood où l’astronome Halley –auteur des calculs de l’orbite de sa célèbre comète- avait effectué ses observations du ciel austral.
Citée par de nombreux écrivains de l’époque romantique, cette « Comète de Napoléon » a marqué les arts et la culture. Elle est aussi associée aux vendanges mirifiques de 1811 et au fameux « Vin de la comète » ! Un essai conjuguant rigueur historique et lecture céleste de faits bien terrestres…
Docteur en histoire de l’astronomie, Jean-Michel FAIDIT a sorti de l’oubli et relancé la fête du Soleil célébrée par Flammarion et Eiffel à la Tour Eiffel avant 1914. Directeur d’un ouvrage de référence sur les limites de Roche aux éditions Vuibert, auteur entre autres de Ces Français dans la Lune et Destination Mars aux Presses du Midi, membre correspondant de l’Académie de Nîmes, il est chroniqueur céleste au Midi Libre depuis 1988.