Pour la majorité d’entre nous, la nuit est un temps de repos, de ressourcement. Mais l’Empereur, peu soucieux de sacrifier aux actes élémentaires de la vie – il n’en accepte pas la contrainte – est aussi économe de son sommeil que frugal dans ses repas. Désireux de conserver autant de contrôle que possible sur son existence, il force ses yeux à rester ouvert, et dort peu, six heures par nuit, par périodes fractionnées.
Il dispose ainsi de temps pour travailler, mais également méditer et se livrer à l’introspection. Christophe Pincemaille propose de redécouvrir ce Napoléon, qui arrache des heures à la nuit, qui n’est plus en représentation permanente.
C’est un regard inédit, celui qui permet d’observer Napoléon dans l’intimité de la nuit, alors que le reste du monde est plongé dans l’obscurité et le sommeil. Que fait l’Empereur pendant ces moments, ceux de veille et ceux de sommeil ? On sait peu de choses sur les rêves – ou les cauchemars – de Napoléon, en dehors de l’épisode rapporté par Benjamin Constant, à l’occasion duquel un ours lui dévorait la poitrine. Le conquérant, à l’inverse de Joséphine (celle-ci avait pour habitude de noter avec application ses rêves et cauchemars), n’a pratiquement laissé aucune information filtrer sur ses pérégrinations nocturnes, réelles ou oniriques.
Dans cet ouvrage court mais dense, original et captivant, c’est le portrait inédit de la vie nocturne de l’empereur qui nous est présenté, au bivouac, au milieu des troupes, dans son cabinet de travail et jusque durant les ultimes nuits avant qu’il ne rende son dernier souffle.
Camille Crunchant, Docteure en Histoire & Responsable d’édition scientifique à la Fondation Napoléon (8 janvier 2024)
Présentation par l’éditeur
Et si la nuit nous racontait autre chose sur Napoléon ? Parce que l’empereur dort fort peu et qu’il a fait de son cabinet de travail l’annexe naturelle de sa chambre, il est possible de le surprendre à la lumière des bougies en train de s’occuper de la bonne marche de l’empire. Sous le voile de la nuit se révèle l’image complexe de l’homme et du soldat qui veille sans relâche au salut de son armée et de ses peuples. On le suivra dans le silence studieux de son bureau, au bivouac, au milieu de ses soldats, à Sainte-Hélène, enfin, dans ses ultimes nuits qui préfigurent sa mort.