Présentation par l’éditeur
Avant de faire naître (et de se dissoudre dans) l’Allemagne moderne en 1871, la Prusse avait été l’une des cinq grandes puissances européennes : la dernière venue, la plus fragile, la plus étrange. Idéalisée ou détestée, asile des huguenots persécutés, modèle pour les philosophes ou machine militaire inhumaine, elle déroute le jugement et suscite des passions contradictoires. Napoléon, comme la Révolution avant lui, cherche d’abord à la séduire car il l’admire et croit ses destins liés à ceux de la France. Éconduit et trahi, il la méprise et l’accable. Mais sa rancune déraisonnable suscite le ressentiment d’une nation en devenir. C’est le début de l’engrenage fatal qui conduit pour commencer à Waterloo et à Sedan. Napoléon et la Prusse, ou l’histoire tragique d’une série de malentendus et d’occasions manquées, indissociable d’une histoire plus longue commencée bien avant 1789 et continuée longtemps après 1815. Ce livre en présente les principaux enjeux et moments de façon originale.
Michel Kerautret a enseigné au lycée franco-allemand de Berlin et à l’École pratique des Hautes-Études. Ses travaux portent principalement sur l’histoire des relations internationales aux XVIIIe et XIXe siècles et sur l’histoire de la Prusse.