Après nous avoir offert deux études remarquées sur l’impératrice Eugénie et « l’invention » de la présidence de la République en 1848, Maxime Michelet nous propose un ouvrage vif et court, Napoléon III, la France et nous, qui complétera avantageusement les biographies du Second Empereur publiées depuis novembre dernier. Son ambition est de répondre point par point, sans hagiographie mais précisément, aux critiques qui ont été adressées par l’historiographie essentiellement républicaine à celui qu’il appelle « Napoléon le Maudit » : coup d’État, autoritarisme (voire dictature), politique étrangère et, bien sûr Sedan.
Mais comme le livre n’est pas un plaidoyer, Michelet aborde aussi les grandes réalisations du règne et cette modernité que l’on ne peut plus dénier à notre dernier souverain. Notons aussi que le premier chapitre, consacré à la mort de Napoléon III, est un bijou de précision et de sensibilité.
Ce Napoléon III, la France et nous, est indispensable pour compléter les connaissances et disposer d’un argumentaire, non pour défendre, mais pour mieux le connaître. (Thierry Lentz, directeur général de la Fondation Napoléon)
Le 9 janvier 1873, l’empereur Napoléon III mourait en Angleterre. Cent cinquante ans plus tard, il est persona non grata de la mémoire nationale. C’est pour réhabiliter un règne méconnu et incompris que Maxime Michelet prend ici la plume. Dans un essai aussi bref qu’enlevé, il trace les contours de l’homme et du souverain, évoquant successivement la politique intérieure, diplomatique, économique et surtout, grande oubliée de nos livres d’histoire, sociale. Si les dérives autoritaires du Second Empire sont incontestables, elles ne sauraient le résumer. Au contraire, par bien des aspects, Napoléon III a été l’architecte, au sens propre comme au figuré, d’une France moderne et à la pointe de l’Europe : maillage du chemin de fer, construction des ports de commerce, ébullition artistique et littéraire, industrialisation, protection des travailleurs… La liste est longue et hélas méconnue de ce que l’État doit à ce règne orienté vers le progrès.
