Napoléon. Les hors-série grand format de L’Est républicain

Auteur(s) : COLLECTIF
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À l’occasion du 200e anniversaire de la mort de Napoléon.
D’Ajaccio à Sainte-Hélène, de Paris à Moscou, marchez dans les pas de l’Empereur et de ses compagnons lorrains et franc-comtois. De Metz à Besançon, de Nancy à Vesoul ou Belfort, vivez le quotidien des Français à cette époque.
Un hors-série « grand format » de 200 pages, avec plus de 400 gravures, peintures, caricatures, cartes et photos parfois inédites.

Napoléon. Les hors-série grand format de <i>L’Est républicain</i>

Avant-propos

Napoléon est mort il y a 200 ans, le 5 mai 1821 à 5 h 49 de l’après-midi, rendant selon le mot de Chateaubriand le « plus puissant souffle qu’animât jamais l’argile humaine ». Gardée jour et nuit par des sentinelles, la dépouille restera dans sa tombe de l’île Sainte-Hélène jusqu’en 1840, date à laquelle, une expédition est organisée pour la rapatrier.
Napoléon est mort il y a 200 ans, mais aucune cérémonie officielle n’a été prévue, hormis quelques grandes expositions dont une de la Réunion des musées nationaux. La République préfère faire profil bas, tant l’homme agite encore les passions.
C’est (presque) ainsi depuis toujours. « Vivant, il a manqué le monde : mort, il le possède », écrivait déjà Chateaubriand à son sujet.
D’un côté il y a ceux pour qui le général Bonaparte est incontestablement l’héritier des Lumières et le fils de la Révolution dont il a consolidé les acquis, un Européen visionnaire, l’émancipateur des Juifs (du ghetto de Venise au Grand Sanhédrin), mais aussi le fondateur de la France moderne (Banque de France, Code civil, lycée, etc.).
De l’autre côté, il y a les pourfendeurs de l’Empereur Napoléon qui n’est autre qu’un « tyran » à l’égo surdimensionné, l’inventeur du totalitarisme, « un boucher », un esclavagiste, voire un misogyne.
C’est ce qu’on pourrait appeler le paradoxe Napoléon. Contesté et contestable, il reste malgré tout un sujet de fascination et d’admiration. Depuis sa mort, 80 000 livres sont parus sur lui (plus d’un par jour). Une avalanche éditoriale qui n’est pas près de s’arrêter. Au hit-parade de nos « grands hommes », les Français le placent en deuxième position derrière de Gaulle. Il occupe la même place, au niveau mondial, affirme un logiciel américain classant les personnalités qui ont le plus marqué l’Histoire, selon les internautes (2013). Juste après Jésus !
Car le personnage est également vénéré à l’étranger ! Les expositions qui lui sont consacrées, tant en Chine qu’aux États-Unis ou ailleurs, rassemblent des millions de visiteurs. Un bicorne lui ayant appartenu a été acheté 1,8 million d’euros, en 2014, par un Coréen ! Le Russe Pouchkine lui dédiait ces vers : « Pourquoi t’es-tu éteint, pourquoi as-tu brillé/visiteur merveilleux de la terre ». Même admiration chez les Allemands Heine ou Goethe. L’Anglais Churchill collectionnait ses bustes et le « geôlier » de l’Empereur, le gouverneur de Sainte-Hélène, Hudson Lowe, deviendra si impopulaire chez lui que son gouvernement préféra l’éloigner, en le nommant au Ceylan.
L’explication se trouve d’abord dans la réalité profonde d’un personnage hors-normes y compris dans ses excès. Doté d’une intelligence prodigieuse, d’une capacité de travail exceptionnelle, d’une curiosité insatiable et d’un courage indéniable, il demeure avant tout attaché, dans sa quête d’immortalité, à la puissante nostalgie que lui inspire la mémoire des hauts faits d’Alexandre, d’Hannibal et de César, mais aussi de Charlemagne. Toutefois, héritier des Lumières et d’une Révolution qu’il cherche à exporter, esprit fécond qui s’intéresse à tous les sujets, il pense son action dans une optique universelle et devient ainsi compréhensible par tous.
La deuxième explication est à chercher dans la fulgurante épopée qui propulsa ce jeune général inconnu, rapidement adulé par ses hommes, dans le fracas des batailles et le faste des triomphes. Chef de guerre poussé par une quête de pouvoir toujours inassouvie, il sait néanmoins prendre le recul nécessaire pour exprimer son « besoin de solitude et d’isolement » et réfléchir à son propre destin, au point de déclarer au général Girardin : « L’avenir apprendra s’il n’eût pas mieux valu, pour le repos de la Terre, que ni Rousseau, ni moi n’eussions jamais existé ».
La dernière explication est dans sa fin. Si personne ou presque ne le regrette en 1815, la légende noire que tentent d’imposer les ultras et les Anglais, fera long feu. L’image du Prométhée enchaîné sur son rocher perdu au milieu de l’océan, se substitue rapidement à celle du tyran sanguinaire répandue par la propagande officielle. Le peuple souffre pour lui, les romantiques s’inclinent devant la grandeur tragique du héros malheureux. Le culte du grand homme va traverser les siècles. Mais n’avait-il pas fait en sorte de forger son propre mythe de son vivant ?
À l’heure de la « cancel culture » (la culture de l’effacement), alors qu’à Rouen et à la Roche-sur-Yon, l’été dernier, deux statues ont été aspergées de peinture rouge sang par des militants dénonçant sa politique esclavagiste, nous voulons rappeler qu’il n’y a pas d’Histoire, même la plus élémentaire et la plus simplifiée, sans un minimum de recul et de méthode historique.
Aussi, au-delà de toute polémique, nous avons décidé de vous raconter non pas la seule figure de Napoléon, mais toute la période qui court de l’envol à la chute de l’Aigle, la France et les Français de cette époque, sans oublier tous ceux qui l’ont accompagné, maréchaux comme grognards, au travers d’exemples issus de nos régions.

Année de publication :
2021
Lieu et maison d'édition :
Strasbourg, L'Est républicain
Nombre de pages :
200 p.
Pour commander :
sur la boutique de L'Est républicain.
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