Souvenirs et chronique de la duchesse de Dino

Auteur(s) : DINO Dorothée de Courlande, duchesse de, THEIS Anne (prés. et annot.), THEIS Laurent (prés. et annot.)
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Souvenirs et chronique de la duchesse de Dino
Souvenirs et chroniques de la duchesse de Dino © Bouquins, 2016

Introduits par une mini-biographie rythmée qui a la gageure de structurer une vie bien remplie,  ces Souvenirs et chronique de la duchesse de Dino présentés par Anne et Laurent Theis passionnent par l’abondance des situations vécues par cette « héroïne de roman » qui vécut parmi les grands des cours européennes et traversa plus d’un demi-siècle d’Histoire. À partir de deux corpus différents, les Souvenirs, publiés en 1908 à partir du Récit de mes premières années de la duchesse, et de sa Chronique, publiée entre 1909 et 1910, on découvre la destinée d’une femme d’exception dont les manuscrits ont malheureusement été perdus lors de la Seconde Guerre mondiale. Un index des noms propres vient judicieusement aiguiller la recherche dans ces plus de 1 100 pages de mémoires. (M. de B.)

Présentation de l’éditeur :
« La porte s’ouvrit : la divinité parut, éblouissante de beauté et de satisfaction. On eût dit un rayon argenté sortant d’un nuage d’azur », rapporte un témoin. Dorothée de Courlande, duchesse de Dino, de Talleyrand et de Sagan, n’était pas seulement une superbe fleur de la plus haute aristocratie, elle était spirituelle, lucide et dotée d’un fort tempérament.
Du monde qu’elle a connu et parfois enchanté, elle tint la chronique quarante ans durant, du début du Premier Empire au milieu du Second, dressant le portrait des têtes couronnées et des principaux hommes d’État de son temps, rapportant les échos de la cour et du gouvernement, s’immisçant dans la politique, jugeant les écrivains et les artistes, de Londres à Vienne et Saint-Pétersbourg, de Berlin à Rome, et surtout à Paris ou elle résida une grande partie de sa vie.
Elle avait lié en effet son sort à celui de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, dont le tsar Alexandre lui fit épouser le neveu. Elle devint, à partir du congrès de Vienne ou elle l’accompagna avec éclat, la maîtresse de sa maison et de sa personne, et toujours sa confidente. Mais la reine des salons était aussi, au fin fond de la Silésie, une femme qui reçevait chez elle le roi de Prusse et régnait sur des dizaines de paroisses, des centaines de paysans et des milliers d’hectares.
Écrits dans un style à son image, à la fois simple, séduisant et parfois mordant, ses Souvenirs, rédigés en 1822 et qui vont de sa petite enfance à son mariage en 1809, puis sa Chronique, qui court au jour le jour de 1831 à sa mort en 1862, constituent un ensemble d’un charme incomparable et d’une immense valeur qui méritait aujourd’hui d’être remis en pleine lumière.
Fille du dernier prince régnant de Courlande – la Lettonie méridionale –, Dorothée, née russe en 1793, grandit à Berlin près de la famille royale de Prusse. En 1809, Talleyrand, pour prix de sa trahison à Erfurt, l’obtint en mariage du tsar Alexandre pour son neveu Edmond. Dorothée devint ainsi comtesse de Périgord, et dame du Palais de l’impératrice Marie-Louise, avant d’être titrée duchesse de Dino, puis de Talleyrand et de Sagan. Dès lors, elle a toute l’Europe à ses pieds, à commencer par son oncle Charles-Maurice, auquel l’unit un lien indéfectible d’affection et d’admiration. Après le congrès de Vienne, ou elle fit sensation, le salon parisien qu’elle tient pour son oncle et aussi pour son propre compte devint un haut lieu de rencontres politiques et diplomatiques comme à l’ambassade de Londres, dont le succès lui doit beaucoup : tenant souvent la plume pour Talleyrand et brillant par ses multiples talents. Sous la monarchie de Juillet, familière de la nouvelle dynastie, elle contribue au mariage du jeune duc d’Orléans avec la duchesse Hélène de Mecklembourg. Elle réside alternativement à Paris et Berlin, et de plus en plus souvent dans l’un de ses châteaux, Sagan en Silésie. C’est là qu’elle décède en 1862, après avoir enflammé l’Europe par sa beauté, son intelligence et son énergie, et inondé ses proches d’une immense et admirable correspondance dont une partie se retrouve dans ce volume l’essentiel ayant disparu dans l’incendie de Sagan en 1945. Anne et Laurent Theis ont édité dans « Bouquins » en 2014 les deux volumes de l’Histoire des Girondins, de Lamartine, qui ont connu un beau succès.

Année de publication :
2016
Lieu et maison d'édition :
Paris, Bouquins
Nombre de pages :
1184 p.
Pour commander :
grâce à notre partenaire la Librairie Fontaine Haussmann et aux sites ParisLibraries.fr et  PlaceDesLibraires.fr.
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