Vienne sous le soleil d’Austerlitz (essai)

Auteur(s) : HAEGELE Vincent
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L’avis de napoleon.org

Une capitale est un symbole. La capturer militairement constitue un acte de guerre fort qui mène souvent le pays défait à signer la paix. Cette loi de la guerre, si elle nous apparaît comme une évidence, est une des mutations des guerres de l’Empire. Auparavant, fort peu de villes centrales avaient été capturées et occupées. La révolution du mouvement qu’imposa Napoléon à l’art de guerre lui permit d’en faire un objectif militaire et de conquérir les grandes villes d’Europe. C’est ce que rappelle l’ouvrage consacré à la ville de Vienne en 1805 par Vincent Haegele.
Premier d’une série de quatre (Naples est déjà annoncé), son livre nous plonge dans une exploration urbaine en un temps de guerre où règne l’incertitude et la rumeur. Au travers d’archives inédites ou peu connues en France, son essai nous porte du cœur de la monarchie autrichienne jusque dans les bas-fonds de la cité viennoise. Usant de différentes échelles, l’auteur nous fait vivre la déclaration de guerre, les rumeurs et la panique qui précèdent l’arrivée des Français, et enfin l’occupation, à partir de la mi-novembre 1805.

L’exploration des récits de Zinzendorf, conseiller de François II, des auteurs autrichiens et des archives de la police, permet de transcender le prisme national qui déforme souvent les récits d’histoire militaire. De même, la plongée dans les archives inédites de Clarke, de Daru et des forces françaises d’occupation permet de voir toute la difficulté de maintenir l’ordre au sein d’une ville où vainqueurs et vaincus se font face dans une certaine tension. Occuper sans opprimer, tout en assurant les besoins de l’arrière d’une armée en opération : ce fut toute la difficulté des autorités françaises pendant les deux mois de présence militaire. Le départ des troupes françaises, à la mi-janvier 1806, a été vécu par les Viennois comme une libération, qui n’effaçait cependant pas l’humiliation.

Encadrée par Ulm et Austerlitz, l’occupation de Vienne n’est que le deuxième acte du triomphe de Napoléon en 1805. Une défaite autrichienne aussi grande ne pouvait avoir que des conséquences importantes pour le Saint Empire et la monarchie des Habsbourg, qui pensait pouvoir tirer quelques gains territoriaux des désordres révolutionnaires français. À l’inverse, le désastre militaire de 1805 ouvre la voie à une modernisation salutaire qui fait entrer Vienne et l’Empire autrichien dans la modernité. Une lecture passionnante pour dépasser les récits classiques des campagnes de Napoléon, et rappeler que la guerre est une relation entre les peuples et les belligérants.

François Houdecek, responsable des projets spéciaux de la Fondation Napoléon (29 janvier 2024)

Vienne sous le soleil d’Austerlitz (essai)
© Passés Composés, 2024

Présentation par l’éditeur

Au cours de la campagne de 1805 qui les voit voler de succès en succès en Allemagne, les Français s’emparent de Vienne, entraînant quelques mois plus tard, en août 1806, la dissolution du Saint-Empire romain germanique avec l’abdication de François II. Ce moment central de l’histoire de l’Empire et de l’Europe, aux conséquences politiques, sociales et culturelles exceptionnelles, est pourtant méconnu, écrasé par le chef-d’œuvre stratégique de Napoléon à Austerlitz. L’occupation de Vienne par les Français n’est pourtant pas une simple péripétie militaire, inhérente à toute campagne, mais bien un phénomène historique de fond.

C’est ce que démontre Vincent Haegele à travers un récit formidablement incarné et nourri d’archives internationales inédites. En occupant la capitale des Habsbourg durant plusieurs mois, les Français ont bien précipité ses habitants dans un siècle nouveau, fait d’instabilité et de coups de force. Racontant aussi bien le quotidien de la population de Vienne, de ses élites comme de son peuple, que l’organisation déployée par l’armée et les administrateurs français et toutes les frictions que peut engendrer l’occupation de la capitale d’un empire multiséculaire, l’auteur éclaire d’une lumière neuve la geste napoléonienne en Europe.

Sommaire

Introduction : Napoléon, l’histoire et nous
Chapitre 1. Une symphonie héroïque et impériale
Chapitre 2. Vienne avant l’occupation : les préoccupations d’une ville de cour
Chapitre 3. Diriger, improviser : les leçons de la guerre
Chapitre 4. Le journal d’une ville occupée
Chapitre 5. L’après Austerlitz

Conclusion
Notes
Bibliographie et sources
Remerciements

Année de publication :
2024
Lieu et maison d'édition :
Paris, Passés Composés
Nombre de pages :
272
Pour commander :
grâce à notre partenaire la Librairie Fontaine Haussmann et aux sites Librairies indépendantes, ParisLibrairies.fr et  PlaceDesLibraires.fr.
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