Viollet-le-Duc a suscité une littérature récente prolongeant des aspects méconnus de son travail. On peut citer l’ouvrage de Viviane Delpech (Prix Second Empire de la Fondation Napoléon en 2015 pour son ouvrage sur Abbadia), Viollet-le-Duc Villégiature et architecture domestique (Presses universitaires du Septentrion, 2016) qui explore les théories de créations ex-nihilo et civiles de l’architecte. Mais également l’ouvrage d’Arnaud Timbert Restaurer et bâtir, Viollet-le-Duc en Bourgogne (Presses universitaires du Septentrion, 2013), qui abordait la vie des chantiers de Bourgogne sous la direction de Viollet-le-Duc. L’architecte semble enfin sortir de sa malédiction pour que soit mis en lumière son génie…
Dans une nouvelle étude touffue et dans la même démarche précise, sans être rébarbative pour les non initiés, Arnaud Timbert décortique le déroulement du chantier de Pierrefonds selon le triptyque « histoire du bâtiment », « les hommes du chantier », « les matériaux et techniques ».
Ce professeur d’histoire de l’art médiéval parvient à nous faire toucher du doigt la difficulté du chantier et la maîtrise qu’il demandait aux hommes qui ont restauré le château. Un bonus capital à cet ouvrage : la correspondance entre Viollet-le-Duc et ses collaborateurs directs sur Pierrefonds, son fidèle assistant Lucjan Wyganowski et son gendre Maurice Ouradou. (M. de Bruchard)
Cet ouvrage a reçu le Prix du Jury 2017 de la Fondation Napoléon
Présentation de l’éditeur
Le château de Pierrefonds, restauré par l’architecte Viollet-le-Duc à la demande de Napoléon III, est l’un des chantiers les plus prestigieux de la seconde moitié du XIXe siècle. L’abondance des sources permet d’en relater l’histoire en décrivant les hommes du bâtiment, ceux de la pierre (tailleurs, bardeurs, appareilleurs, sculpteurs), du métal (serruriers, plombiers, couvreurs), du bois (charpentiers, menuisiers) et de la couleur (peintres).
L’ouvrage s’attache également à définir la place de Viollet-le-Duc, son rôle, ses méthodes, ses rapports avec le commanditaire, avec les artisans et ses collaborateurs directs (inspecteurs, entrepreneurs, vérificateurs). L’objectif est donc d’analyser le processus de restauration dans ses choix pratiques comme dans ses orientations technologiques et d’apprécier comment la culture matérielle du chantier façonne la mémoire et l’identité collective d’un groupe.
Arnaud Timbert est professeur d’histoire de l’art médiéval à l’Université de Picardie –Jules-Verne, conseiller scientifique de l’INHA (2015-2017) et membre de l’équipe TrAme EA 4284.
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