Connaître la mode du XIXe siècle : petit lexique des vêtements, accessoires, étoffes, couleurs…

Barège, mousseline, Gros de Tours, Guipure, Basquines, Guimpe, toquet, autant de termes qui sont usités dans le monde de la confection : voici quelques définitions pour mieux appréhender étoffes et vêtements portés au XIXe siècle.

1 ) MATIÈRES ET ÉTOFFES

Astrakan : fourrure d’agneau tué à la naissance ou mort né (d’où sa rareté) à poil ras, frisé, fin et brillant, préparée à l’origine à Astrakan en Russie.

Barège : sorte d’étoffe de laine, légère et non croisée, originaire du village de Barèges dans les Pyrénées.

Batiste : toile de lin très fine.

Brocart : étoffe de soie brochée d’or ou d’argent et enrichie de fleurs et de figures. Le brocart appartient aux draps dits de Damas*.

Cachemire : poil très fin recueilli sur le dos des chèvres du Cachemire, utilisé soit pur soit mélangé avec de la laine. Voir aussi Flanelle*.

Calicot : toile de coton, un peu grossière, d’origine indienne.

Coutil : toile croisée et serrée en fil de coton.

Crêpe : tissu léger de soie, de laine fine, auquel on fait subir un certain apprêt suivi d’une compression. Le crêpe présente un aspect ondulé caractéristique, obtenu par l’emploi de fils à forte tensions dits « fils de crêpe ». Le plus connu est le crêpe de Chine.

Damas : tissu de soie pure ou mélangée, monochrome, à décor de satin sur fond de taffetas*.

Dentelle : tissu spécial, léger et clair, conçu pour la parure du vêtement ou de la maison et exécuté selon une technique bien déterminée par la dentellière à l’aide d’aiguilles, de crochets, de navettes ou de métiers. Les dentelles se font en lin, en coton, en laine, en nylon, en soie, en fils d’or ou d’argent.

Drap : tissu de laine dont les fibres sont feutrées par le foulage.

Flanelle : tissu léger de laine cardée, tirée à poil, croisée des deux côtés (mérinos), ou seulement à l’endroit (cachemire). La flanelle sert à la fois à la confection de vêtements et de sous-vêtements.

Gaze : étoffe légère et transparente de coton ou de soie et dont les intervalles entre les fils de chaîne et de trame restent constants.

Gros de Tours (ou gros de Naples) : étoffe de soie à gros grain, très en faveur au XVIIe et XVIIIe siècles.

Guipure : dentelle sans fond dont les motifs sont séparés par de grands vides. Elle peut être de Cluny, de Venise, de Flandre ou du Puy…

Jaconas : mousseline* de coton demi-claire.

Laine : matière souple provenant du poil des ovidés et de quelques autres mammifères (lapin : angora par exemple).

Maroquin : cuir de chèvre ou de bouc, de tannage végétal et teint.

Mérinos : étoffe fabriquée avec la laine des moutons de race Mérinos (nord de l’Afrique). c’est une étoffe de laine à armature croisée, formée d’une chaîne et d’une trame en laine peignée. La fabrication fut réalisée pour la première fois à Reims en 1803. Elle servait à la confection de robes, de châles ou de draps légers. Voir Flanelle*.

Mousseline : tissu à armature de taffetas* très léger et transparent de coton, à fils peu serrés, souples et fins. La mousseline est le plus souvent unie, mais elle peut être ornée de broderies faites soit pendant le tissage, soit à main après le tissage.

Satin : tissu brillant à l’endroit et mat à l’envers.

Serge : tissu, en principe de laine, à fines côtes obliques

Soie : tissu précieux, naturel issu de la sécrétion des vers à soie (sériciculture).

Taffetas : tissu sans envers du fait du croisement des fils pairs et impairs de façon alternative. On distingue parmi les taffetas : le gros de Tours*, le gros des Indes, le gros grain, le poult de soie, la florence, le crêpe*, la mousseline*, la marceline.

Tartan : drap de laine traditionnel en Écosse et en Irlande, à deux couleurs formant des carreaux, appelé : écossais

Tulle : tissu mince, léger et transparent, de fils fins de coton ou de soie, formant un réseau de mailles rondes et polygonales.

Velours : étoffe rase d’un côté et couverte de l’autre de poils dressés, très serrés, maintenus par les fils de tissu. Le velours, doux au toucher peut être lisse ou côtelé.

 

2 ) VÊTEMENTS ET ACCESSOIRES

Bas : vêtement, plus ou moins orné, qui couvre le pied et la jambe.

Basquine : vêtement de femme formant une deuxième jupe relevée sur la première.

Berthe : petite pèlerine féminine avec ou sans manches.

Bicorne : chapeau à deux cornes, conçu originellement pour être un couvre-chef équestre.

Boléro : voir spencer

Bonnet : petite coiffure de femme, sans rebords, celui de nuit est la coiffure que l’on mettait pour dormir.

Brandebourg : passementerie (galon, broderie) ornant une boutonnière.

Brodequin : Chaussure solide, enveloppant le pied et la bas de la jambe, montant au-dessus de la cheville, mais ouverte et lacée sur le cou-de-pied.

Camisole : Sous-vêtement féminin, sorte de chemisette (corsage).

Capote : petit chapeau de femme en étoffe plissée ou piquée, noué sous le manteau par deux rubans.

Châle : pièce d’étoffe carrée ou triangulaire que les femmes portent sur leurs épaules en la croisant sur la poitrine. Châle de cachemire, de laine, de soie; châle français, turc, de l’Inde; châle à palmes, à franges.

Chemise : fut le premier sous-vêtement. Elle est généralement longue.

Collet : partie du vêtement entourant le cou.

Corset : nommé « corps à baleines » depuis le XVIe siècle est un vêtement servant à maintenir et à dessiner la taille.

Cravate : morceau d’étoffe légère qui se met autour du cou, accessoire.

Crinoline : large jupon bouffant soutenu par une carcasse de baleines (consulter la fiche mode qui lui est consacrée).

Épitoge : d’inspiration romaine, l’épitoge sous l’Empire est une bande d’étoffe portée sur l’épaule gauche.

Escarpins : soulier léger qui laisse le cou de pied découvert, et qui est à semelle simple, excepté au talon où il y a deux épaisseurs.

Fichu : petite pièce d’étoffe, souvent en dentelle, généralement en pointe, que les femmes portent au cou et qui couvre les épaules.

Guêtre : chaussure qui sert à couvrir la jambe et le dessus du soulier, et qui se ferme sur le côté avec des boucles ou des boutons.

Guimpe : chemisette sans manches atténuant le décolleté du corsage.

Haut-de-forme : chapeau porté par les hommes, caractérisé par sa forme haute et cylindrique.

Jupon : vêtement féminin servant à soutenir la jupe.

Manche : partie du vêtement qui couvre le bras.

Manchette : pièce de toile, de dentelle, de mousseline ou de batiste qui s’attache au poignet d’une chemise.

Mantelet : petite cape de femme à capuchon.

Paniers : jupon garni de baleines au XVIIIe siècle.

Parements : Revers au bout des manches.

Peigne : sorte de peigne courbe et à longues dents dont les femmes se servent pour retrousser leurs cheveux, ou seulement pour les orner.

Redingote : Vêtement masculin, longue veste croisée, à basques (queue).

Spencer : Courte veste, ouverte à revers, dégagée au-dessus de la taille. Ce fut d’abord un vêtement masculin avant d’être adopté par la mode féminine. Il correspond au boléro* actuel.

Toquet : petite toque sans bords ou à très petits bords. La toque connut un regain de faveur sous Napoléon ; elle était portée à la cour impériale empanachée d’un nombre de plumes variant avec la dignité.

Witchoura : manteau-redingote de fourrure, avec col relevé et capuchon de fourrure , sans ceinture ni plis.

 

3) COULEURS

Abricot : couleur faite d’un subtil mélange d’orange et de rosé.

Bayadère : tissu qui présente de larges rayures (parfois appelées rayures bayadères) de couleurs le plus souvent vives.

Bleu Raymond : teinte de bleu, dont la technique d’obtention était particulièrement adaptée aux tissus de soie (plus de détail dans notre rubrique Dico d’époque).

Gris-perle : gris très doux, se rapprochant de la couleur de la perle.

Jais : noir, noir brillant

Ponceau : rouge qui rappelle celui du pavot ou du coquelicot.

Pourpre : couleur extraite d’un mollusque qui fournit une teinture précieuse donnant une matière colorante d’un rouge vif et soutenu, un brun violâtre

Tabac : Brun roux.

Vert pré : Qui est de la couleur de l’herbe, des feuilles des arbres au printemps.

Vert anis : couleur verte légèrement jaunâtre, de la couleur des boissons alcoolisées fabriquées à partir de la plante aromatique connue sous le nom d’anis vert.

 

Emmanuelle Papot

MAJ : 22 janvier 2010

 

Bibliographie :

  • Philippe Séguy, Histoire des modes sous l’Empire, Paris, Tallandier, 1988.
  • Octave Uzanne, Les modes de Paris, Paris, Société française d’éditions d’art, 1898.
  • Colette Guillemard, Le dico des mots de la couleur, Paris, Seuil, 1998.
  • Émile Littré, dictionnaire, Paris, 1871-72.