Ouvrage dédié à Son Altesse Royale le prince de Joinville, chargé par le roi d’accomplir le dernier voeu de l’Empereur
Je désire que mes cendres reposent sur les bords de la Seine, au milieu de ce peuple français que j'ai tant aimé. (Testament de Napoléon Ier)
Les lithographies de ce grand album (60 x 45 cm) furent rassemblées et mises en vente par l'éditeur Victor Delarue, qui aimait à mener des projets éditoriaux de « livres d'art ». Pour exemple, il avait publié en 1836, une série de lithographies sur le Premier Empire du peintre Denis-Auguste-Marie Raffet. Le succès de cette édition l'amena certainement à poursuivre ses publications en lien avec le fort sentiment nostalgique qui entourait les quinze premières années du siècle.
Le voyage de retour des Cendres de Napoléon Ier depuis l'île perdue de Sainte-Hélène où il mourut dans un exil moite et lointain jusqu'aux rives glacées de la Seine qui l'accueillirent en ce mois de décembre 1840, offrait des tableaux grandioses et émouvants, que la gravure rendait à merveille.
Les auteurs principaux de ces gravures furent François Fortuné Antoine Férogio (Marseille, 2 avril 1805 – 1888, Paris) dessinateur, aquarelliste, graveur sur acier et lithographe, il fut formé dans l'atelier du peintre Gros, son acolyte Girard reste inconnu. Ils dessinèrent les 7 lithographies ayant pour cadre de la ville de Paris.
Les oeuvres relatant le voyage maritime furent dessinées par des artistes ou des personnalités présentes lors du transfert, puis lithographiées. Ainsi le peintre de marine Léon Antoine Morel-Fatio (Rouen, 1810 – 1871, Paris) également illustrateur et graveur sur bois et acier, peignit et lithographia l'arrivée du cercueil impérial à Cherbourg puis à Rouen.
Lorsqu'on ouvre cet album souvenir, il faut prendre le temps d'examiner attentivement les lithographies (les agrandir dans l'interface de consultation) et découvrir les détails finement gravés, comme ces marins en rade de Jamestown tous montés sur les mats pavoisés tandis que la barque funéraire glisse sur l'eau calme ; ou encore, la foule nombreuse, attentive et recueillie regardant passer le gigantesque char funéraire.