Napoleon on his own defence, London, 1910.

Napoléon à Sainte-Hélène, points de vue anglais

Clement Shorter, de formation autodidacte, mena une brillante carrière journalistique. Non seulement il fonda The Tatler en 1901 mais il fut aussi rédacteur dans de nombreuses revues, en particulier Illustrated London News et English illustrated Magazine. Il créa également le périodique The Sphere qui publia ses articles sur les grandes personnalités et notamment Napoléon. Napoleon on his own defence fut édité en 1910, en complément de Napoleon and his fellow-travellers (1908), par l'éditeur londonien Castel. Le second ouvrage comprend (entre autres) les lettres de William Warden (chirurgien à bord du Northumberland puis à Sainte-Hélène) publiées dès  1817, et de ce fait lues, annotées et fortement critiquées par Napoléon lui-même.

Dans la préface, Shorter exprima très clairement ses intentions en publiant ces deux livres et ses articles : en admettant que Napoléon soit un parfait despote, dont les points de vue seraient de nos jours insupportables, on peut cependant se contenter d'étudier le labeur permanent qu'il fit au nom des idéaux libéraux, en contraste avec les Alexandre et Ferdinand, George IV et Louis XVIII qui infligèrent les peuples européens après sa chute.  Son introduction est effectivement une défense de Napoléon.

Le second texte de l'ouvrage, Letters of the Cape (qui sont elles-mêmes une réponse aux lettres de Warden et sont attribuées à Napoléon) sont suivies par le texte de Theodore Hook, Napoleon on St Helena. Hook était un littérateur, avec une grande vivacité d'esprit, un romancier à succès et un amateur de mystification, qui avait écrit le libellé pro-gouvernement britannique intitulé Facts illustrative qui démentait les accusations de mauvais traitements de la part des Anglais sur la personne de Napoléon Bonaparte en exil à Sainte-Hélène. Ce manifeste avait provoqué la colère de Barry o'Meara, médecin irlando-anglais en poste sur l'île qui était devenu un proche et un apologiste de l'empereur. En effet, Hook se montrait si politiquement conservatrice qu'on lui nomma éditeur du très patriotique journal (et anti Whig) John Bull ; il y a avait même des contemporains que le considérait comme le type même de cette figure symbolique britannique.

L'appendice du livre présente les lettres de T.H. Brooke, secrétaire du Gouverneur de Sainte-Hélène, publiées auparavant par le journal de Shorter, The Sphere, les 10 et  17 septembre 1904.

Source : Dictionary of National Biography.
 

Extraits

Clement Shorter, Napoleon on his own defence, being a reprint of certain letters written by Napoleon from St Helena to Lady Clavering, and a reply by Theodor Hook, London, Cassell, 1910

En ligne : http://digitalbooks.napoleon.org/book/index.php?collection=FNAP_SHORTER_DEFENCE#