La » Napoléonmania » fait rage sur les quatre continents. En Afrique du Sud, en Australie, au Canada, dans toute l'Europe, en Israël et jusqu'en Inde fleurissent les sociétés napoléoniennes et les groupes de reconstitution historique. Aux Etats-Unis, Napoléon fait l'objet d'un véritable culte. Ses admirateurs se disputent sa mémoire au travers de deux associations rivales, la Napoleonic Society of America et la Napoleonic Alliance. Autre association importante : l'International Napoleonic Society à Montréal dont le président, Ben Weider, possède la plus grande collection privée d'objets ayant appartenu à l'Empereur. Sa fortune lui a permis de créer la chaire d'études napoléoniennes dirigée par le professeur Donald Howard à l'université de Floride. Chaque année, The Consortium on Revolutionary Europe regroupant dix universités américaines est entièrement voué à Napoléon. De même, le petit Caporal reste le stratège le plus étudié par l'US Army et les dernières expositions qui lui ont été consacrées à New York, à Memphis et à Montréal furent des succès retentissants. Sans doute parce que Napoléon incarne des valeurs typiquement américaines, le mythe du self-made-man et l'idéal égalitaire issu de la Révolution française. Un enthousiasme dont les Français pourraient s'inspirer !
Le Point, n° 1405, 20 août 1999, Jean-Sébastien Stheli, p 60-66.