Estimée en 1811 à 1 800 000 ouvriers (sans compter les femmes et les enfants), la population ouvrière regroupait des statuts variés, comprenant également les artisans et les fabricants indépendants, les compagnons et les chefs d'atelier. Ainsi, le début du XIXème siècle voit la lente transition du monde artisanal vers l'industrie moderne (concentration ouvrière, machinisme). Particulièrement fragiles sur le plan économique, les ouvriers sont, de plus, soumis à un contrôle strict sur le territoire, avec l'établissement en 1803 du livret ouvrier, véritable passeport intérieur permettant de suivre les allées et venues de son détenteur. Napoléon Ier.
Magazine du Consulat et de l'Empire, n° 2, mai-juin 2000, Raymonde Monnier, p. 58-61.