La Revue du Souvenir Napoléonien n°512

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<i>La Revue du Souvenir Napoléonien</i> n°512

Sommaire

Histoire
Dossier
Un exemple pour l’Europe
Alain Pigeard, Les Provinces illyriennes sous la protection française
Document
Chantal Prévot, Les calembours courent toujours, les anagrammes tissent leur trame 
Événement
Sophie Muffat, La mort de l’amiral Villeneuve
Étude
Thierry Lentz, Pour en finir avec le « mystérieux » colonel Oudet 
Second Empire
Michel Kerautret, L’invention du « compte rendu analytique officiel » des débats parlementaires 
Grands napoléoniens
Alain Pigeard, Paul Alombert-Goget, Dominique Balagny, Marcel Dunan, Joseph Fabry
Chroniques
Actualités napoléoniennes
Un buste de Jacques de Liniers
Tombes de deux descendants d’enfants naturels de Napoléon
La caricature raconte l’histoire
L’Égypte en images
Inauguration d’une plaque en souvenir du 7e prince Murat
Exposition sur Redouté
Les Tirailleurs sénégalais à Plombières
Feuillets d’histoire 
Bruno Calvès, David Chanteranne, Alain Chappet, Juliette Glikman, Jacques Jourquin, Emmanuelle Papot, Loïc Prido
Fondation Napoléon
Le treizième volume de la Correspondance
Association
Délégués en France et à l’étranger, correspondants
Activités nationales
Voyage en Pologne
La Pologne de la fin du XVIIIe siècle à 1815
Assemblée générale
Activités des délégations
Aquitaine – Berry-Val de Loire – Champagne-Ardenne – Lyonnais – Midi-Pyrénées – Provence-Alpes-Côte d’Azur – Autriche – Belgique – Canada – Suisse
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Résumés

Un exemple pour l’Europe
Dans sa volonté d’unifier les peuples et de poursuivre l’œuvre du Directoire, Napoléon s’est employé tout au long de l’Empire à modifier, bouleverser et surtout rassembler les entités. Comme pour la Confédération du Rhin avec les pays allemands ou le grand-duché de Varsovie, il redonna aux pays de la côte dalmate un nouvel espoir avec la fondation des Provinces illyriennes. Malgré la disparition rapide de cette première tentative, de nombreuses innovations et avancées sociales demeurent. Par les lois mises en place, les principes d’éducation instaurés, la période napoléonienne correspond à un certain âge d’or pour l’ensemble de ces pays aujourd’hui dispersés le long de la mer Adriatique. Qu’une colonne continue d’être érigée à Ljubljana, ancienne Laybach, atteste de la pérennité de l’héritage impérial dans cette partie du globe. Pour l’Europe en construction voulue par Napoléon, cette création des Provinces illyriennes demeure l’une des plus importantes.

Les Provinces illyriennes sous la protection française
Alain Pigeard
La région d’Europe est connue au sens large et géographique sous le nom de Balkans et, il y a encore quelques années, c’était la Yougoslavie. Elle a regroupé entre 1789 et 1814 neuf régions dont sept d’entre elles formèrent les Provinces illyriennes en 1809 : les Bouches de Cattaro, la Croatie, la Dalmatie, les îles Ioniennes et les Sept-Iles, l’Istrie, Raguse et la Slovénie (l’Albanie et la Serbie n’en feront jamais partie). Ces pays eurent des frontières très mouvantes et des appartenances variables entre l’Autriche, l’Italie (dont la république de Venise), la France, la Russie et la Turquie.

Les calembours courent toujours, les anagrammes tissent leur trame
Chantal Prévot
Le calembour, «?cet enfant gâté de l’oisiveté et du mauvais goût?» comme le définissait Delille, poète alors fort connu au début du XIXe siècle, était de mode déjà à la fin de l’Ancien Régime et continua son éclatante carrière sous le Consulat et le Premier Empire. Ces jeux de mots faisaient une réputation si ce n’est d’homme d’esprit, du moins d’homme drôle (le calembour était réservé à la gent masculine, certains de ces tours de mots étaient jugés peu compatibles avec la douceur et la réserve attribuées au sexe faible). Réunion d’amis, fêtes familiales étaient égayées, surtout à la fin des agapes, par quelques bonnes tournures qui parachevaient l’atmosphère de gaîté.

La mort de l’amiral Villeneuve
Sophie Muffat
Trafalgar, le 21 octobre 1805, voit la ruine de la flotte combinée commandée par les amiraux Villeneuve et Gravina. Immédiatement après la bataille, Villeneuve, prisonnier, est transféré sur l’Euryalus, une frégate anglaise, où il attend d’être emmené en Angleterre. Libéré le 9 avril, il prend le bateau à Plymouth pour rentrer en France avec son domestique Jean-Baptiste Bacqué et son médecin Perron et parvient le 11 à Morlaix. À peine arrivé, il envoie une lettre à son ministre de la Marine Decrès où il annonce qu’il va à Rennes et demande ses instructions, en précisant : 
« Je me rendrai à Rennes où je prie V.E. de m’adresser ses ordres. Chargé de tout ce poids, d’une si grande responsabilité, je n’oserai jamais sans vos ordres approcher de plus près de la résidence de S.M. Quoique l’Empereur me condamne, il ne m’est pas permis de me justifier […] en suppliant Sa Majesté de me faire parvenir ses ordres à Rennes […]. » La réponse de Decrès se fait en deux temps. Un premier courrier le 16, où le ministre tente de le rassurer en lui disant qu’il « soumettra demain à S.M. la lettre que vous m’avez envoyée ». Puis, le lendemain, un autre courrier : « La lettre que vous m’avez adressée est sous ses yeux, je n’ai pu encore prendre les ordres de S.M. sur ce qui vous concerne. » Il arrive le 16 à Rennes, prend une chambre au premier étage à l’hôtel de la Patrie, 21 rue aux Foulons, tenu par un certain Déan. La chambre n°5 a un cabinet de toilette, dont la porte est munie d’un loquet. Il est en compagnie de son domestique et du docteur Perron qui repartira le 22 au matin, muni d’une lettre de l’amiral pour son épouse, écrite la veille. Le 22 avril, Napoléon mis au courant le 17 par le ministre de la Marine de l’arrivée de l’amiral à Rennes, lui envoie ses ordres : « Monsieur Decrès, donnez ordre à l’amiral Villeneuve de se rendre chez lui, en Provence, et d’y rester tranquille jusqu’à son échange.?» L’amiral Villeneuve ne recevra jamais la lettre : le 22 avril au soir, alors en France depuis une semaine, il est mort. Que s’est-il passé ?

Pour en finir avec le « mystérieux » colonel Oudet
Thierry Lentz
Dans les deux conspirations du général Malet, en 1808 et 1812, on évoque souvent la présence dans l’ombre, tirant les ficelles, d’une société quasi-maçonnique, formée d’ardents républicains : les Philadelphes. Cette légende, inlassablement reprise, est principalement née des écrits postérieurs d’un littérateur de haut vol d’origine bisontine ayant habité Dole – ville d’origine de Malet – en 1807-1808, Charles Nodier (1). Sa fameuse Histoire des sociétés secrètes de l’armée et des conspirations militaires est en effet souvent utilisée sans prudence (2). Selon lui, les Philadelphes auraient été fondés en 1796 à Besançon, leur « Philadelphie », en référence à la ville de la signature de la Déclaration d’Indépendance (1776) et première capitale des États-Unis (3). Le dirigeant emblématique de la société aurait été, non pas Nodier, non pas Malet, mais le major puis colonel Jacques-Joseph Oudet. Nous avons par ailleurs démontré qu’il n’y a aucune société philadelphique derrière les projets de Malet (4) et souhaiterions aujourd’hui éclairer le rôle et la personnalité de ce fameux colonel.

L’invention du « compte rendu analytique officiel » des débats parlementaires
Michel Kerautret
Le compte rendu analytique des débats n’existe plus à l’Assemblée nationale depuis 2008, l’évolution des techniques ayant fini par le rendre inutile. Mais cette publication originale était restée indispensable, pendant près d’un siècle et demi, à tous ceux qui suivaient la vie politique. Elle avait été imaginée par le Second Empire et adoptée par la République.

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