Le Figaro Histoire n° 79, juin-juillet 2025, attirera l’attention des amateurs d’histoire du XIXe siècle pour les articles suivants :
• « Le choix de Léon » : Christophe Dickès, docteur en histoire, spécialiste du catholicisme et de la papauté, retrace plus de 1 500 ans d’histoire de l’Église à l’occasion de l’élection du cardinal américain Robert Francis Prevost, le 8 mai 2025. Il revient notamment sur deux figures marquantes : Léon XII et Léon XIII, dont l’héritage éclaire la portée symbolique de ce nouveau pontificat. Trois siècles après saint Léon le Grand, alors que l’Europe sort exsangue de l’ère napoléonienne, Annibale Della Genga est élu pape en 1823 sous le nom de Léon XII. Issu du courant zelante, conservateur et intransigeant, il s’oppose aux réformes de Consalvi, secrétaire d’État de Pie VII. Malade à son élection, il se rétablit rapidement et entreprend une politique de restauration catholique, adoptant la devise Omnia instaurare in Christo, reprise plus tard par saint Pie X. Pourtant, comme l’a montré l’historien Roberto Regoli, son pontificat évolue vers un certain réformisme : ouverture administrative, diplomatique et économique, modernisation du réseau consulaire (p. 8-15).
• « Napoléon l’empire de la légende », entretien avec Jean Tulard, de l’Institut, pour son dernier ouvrage Napoléon. Vérités et légendes (Perrin, 2025). Michel De Jaeghere, directeur de la rédaction du Figaro Histoire, revient avec lui sur la naissance d’un mythe forgé par Bonaparte lui-même dès la campagne d’Italie, par un usage maîtrisé de la presse et de l’image : « Il vole comme l’éclair, il frappe comme la foudre », écrivait-on alors. La communication masque les revers, ainsi la campagne de Russie, où la retraite catastrophique est présentée comme une suite de victoires, ou encore la guerre d’Espagne, qui provoque une insurrection nationale et fait émerger un sentiment national européen. L’épopée des Cent-Jours apparaît alors, pour Tulard, comme une aventure inqualifiable, qui scelle la chute définitive d’un empereur passé maître dans l’art de sa propre légende (p. 18-25).
• « Le Guépard, au goût du jour ». Albane Piot, journaliste du Figaro Histoire et Geoffroy Caillet, rédacteur en chef du Figaro Histoire, nous parlent de la nouvelle mini-série Netflix, sortie le 5 mars 2025, qui propose une relecture contemporaine du roman de Giuseppe Tomasi di Lampedusa. L’intrigue se déroule en 1860, au moment de l’expédition des Mille menée par Garibaldi et de l’unification de l’Italie. Alors que la Sicile bascule dans l’ère moderne sous la monarchie de Victor-Emmanuel II, la série met en scène les derniers feux d’une aristocratie sur le déclin. Don Fabrizio, prince de Salina, observe avec mélancolie et lucidité la fin de son monde, tandis que son neveu Tancrède s’adapte avec opportunisme au nouveau régime. En mettant davantage en avant les personnages féminins, notamment Concetta, la série transpose les enjeux du XIXe siècle aux sensibilités du XXIe, mais au risque de perdre la gravité et la grandeur tragique du roman et du film de 1963 signé Visconti (p. 34-35).
• « Au galop de l’Empereur ». Une revue de Luc-Antoine Lenoir, journaliste du Figaro Histoire, sur Napoléon, l’Épopée Immersive, une expérience en réalité virtuelle (p. 37-38). Pour en savoir plus et réserver, cliquez ici.
• « À l’ombre des canons ». Marie-Laure Castelnau nous parle de la bibliothèque de l’Arsenal, intégrée à la Bibliothèque nationale de France en 1934, témoin méconnu mais essentiel de l’histoire de Paris. Fondée en 1538 par François Ier pour accueillir la poudre royale, l’Arsenal devient sous Henri IV et Sully un puissant site militaire et administratif. Au XVIIIe siècle, le marquis de Paulmy transforme les lieux en bibliothèque, ouverte au public en 1798. Au XIXe siècle, l’Arsenal devient un haut lieu de la vie littéraire grâce à Charles Nodier, qui y accueille les grandes plumes du romantisme. De la monarchie à la République, de la guerre au savoir, le site traverse les siècles, jusqu’à devenir aujourd’hui un espace patrimonial vivant, à la fois lieu de mémoire et de recherche (p. 114-117).
• « Heures exquises ». Albane Piot nous immerge dans les Très Riches Heures du duc de Berry, en partie déreliée, qui sont exposées de façon exceptionnelle au château de Chantilly. Manuscrit liturgique aux miniatures somptueuses, il est acquis en 1856 à Gênes par le duc d’Aumale, exilé à Londres depuis 1848, grand collectionneur et héritier des Condé. Conservées à Chantilly dans le musée qu’il lègue à l’Institut de France en 1886, ces pages précieuses sont exposées aujourd’hui. Pour la première fois, 26 feuillets déreliés sont visibles recto-verso, accompagnés d’œuvres médiévales qui éclairent le faste politique, artistique et religieux d’un prince mécène au cœur de la guerre de Cent Ans (p. 118-125).
Présentation
De Marathon aux Thermopyles, de Salamine à Platées, les guerres médiques drainent avec elles un parfum épique qui a inspiré aussi bien la peinture que la bande dessinée 300 et son adaptation au cinéma. Ce « choc des mondes » entre Grecs et Perses au Ve siècle avant J.-C. a révolutionné la géostratégie par la promotion de l’arme navale, donnant naissance au principe moderne de la « projection de puissance ». Il a aussi accouché en Méditerranée d’un monde bipolaire structuré par l’opposition entre Sparte et Athènes. Le Figaro Histoire décrypte cet événement fondateur dans un dossier spécial. Les meilleurs spécialistes y explorent l’identité des mondes grec et perse, et font revivre des batailles de légende et leurs grandes figures, de Darius, Xerxès et Artémise, à Léonidas, Miltiade et Thémistocle. Ils montrent aussi comment l’union des Grecs face au danger perse favorisa la naissance d’une « identité » grecque qui influença profondément la conscience européenne.
Au cœur de l’actualité, Le Figaro Histoire revient sur l’élection du pape Léon XIV à travers l’évocation de ses prédécesseurs célèbres, de Léon le Grand à Léon XIII. Il consacre aussi un grand entretien à Jean Tulard, maître incontesté de l’histoire napoléonienne, à l’occasion de la publication de son Napoléon, vérités et légendes, et feuillette pour vous Les Très Riches Heures du duc de Berry, le plus beau manuscrit enluminé que l’on ait conservé du Moyen Age, à l’occasion de son exposition exceptionnelle au château de Chantilly.
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Mise en ligne : 12 juin 2025