L’Histoire n°531 (mai 2025) : « Haïti. La révolution des esclaves »

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L’Histoire n°531 (mai 2025), attirera l’attention des amateurs d’histoire du XIXe siècle pour les articles suivants :

• « Le piano à la conquête du monde ». Anaïs Fléchet, professeure d’histoire contemporaine à l’université de Strasbourg (LinCS), spécialiste en histoire culturelle, retrace l’histoire du piano et de sa diffusion mondiale au XIXe siècle. Elle montre comment cet instrument, né des innovations de Bartolomeo Cristofori, s’est transformé en un symbole de statut social et de culture bourgeoise, en particulier dans l’éducation des jeunes filles (p. 12-19).

• « Eatonville, la plus ancienne « black town » » retrace l’histoire d’Eatonville, une ville de Floride fondée en 1887 par d’anciens esclaves. L’article décrit comment cette communauté a été créée dans un contexte de ségrégation raciale, avec l’objectif de devenir un lieu d’autonomie économique et politique pour les Afro-Américains. Par Pauline Peretz, maîtresse de conférences à Rennes 2 (p. 20-21).

• Dossier : « Haïti, la révolution des esclaves » (p. 29-61).

L’article sur « Saint-Domingue, colonie monstre » par Domitille de Gavriloff, ater à l’université de Lorreine, docteure en histoire de l’EHESS, nous explique comment Saint-Domingue est devenue la colonie la plus riche de l’empire français, surnommée la « perle des Antilles ». Cette richesse était directement liée à une économie de plantation intensive, fondée sur le travail forcé d’un nombre immense d’esclaves. L’auteure décrit les débuts de la colonisation, à partir de l’île de la Tortue, et comment Saint-Domingue a rapidement surpassé les autres colonies françaises dans la production de sucre.

L’article « 1804. La première république noire » de Manuel Covo, professeur associé à l’université de Californie à Santa Barbara, analyse la déclaration d’indépendance d’Haïti, proclamée le 1er janvier 1804 par Jean-Jacques Dessalines. Il souligne l’importance de cet événement, qui a fait d’Haïti le premier État noir des Amériques et le deuxième État indépendant du continent. Covo insiste sur le caractère radical de cette déclaration, qui marque une rupture définitive avec la France et une volonté de résister à toute forme de domination coloniale.

Bien d’autres chroniques et analyses vous attendent dans ce nouveau numéro.

Présentation

Saint-Domingue, 1791. Dans la colonie la plus prospère de l’empire français, une révolte de milliers d’esclaves se transforme en révolution. L’esclavage y est définitivement aboli dès 1793 et, en 1804, le premier État noir des Amériques y voit le jour sous le nom d’« Haïti ».

Vaincue par l’Armée indigène, la France mettra plus de vingt ans à accepter cette indépendance qui a stupéfié le monde atlantique. Mais, en contrepartie, le roi Charles X impose en 1825 au peuple haïtien une indemnité colossale, destinée à dédommager les anciens propriétaires de plantations.

Incapable d’en payer la totalité, le jeune État haïtien a dû emprunter à des banques françaises, tombant dans la spirale de l’endettement et du sous-développement, dont il n’est jamais vraiment sorti.

Le bicentenaire de cette rançon est l’occasion de briser le silence autour d’un épisode emblématique du néocolonialisme financier.

Par Jean-Marc Ayrault, Denis Cogneau, Manuel Covo, Gusti-Klara Gaillard-Pourchet, Domitille de Gavriloff, Yanick Lahens, Antoine Lilti, Arnaud Orain.

► L’Histoire est disponible en kiosque et en format numérique.

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