La toilette de mariage de Marie-Louise (2 avril 1810)

Le 2 avril 1810 était célébré religieusement le mariage de Napoléon Ier avec Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine. Ce mariage est célébré en grande pompe dans le Salon carré du Louvre transformé pour l’occasion, en chapelle, par l’architecte Fontaine, sur les indications d’Isabey.

Pour cette cérémonie, la nouvelle impératrice a revêtu le manteau impérial de velours pourpre et brodé d’or, celui la même que portait Joséphine lors de la cérémonie du sacre de Napoléon le 2 décembre 1804. La longue traîne était soutenue par quatre dames appartenant à la famille impériale : la reine de Naples, la reine d’Espagne, la reine de Hollande et la reine de Westphalie.

Sous son manteau, Marie-Louise portait une création du grand couturier de l’époque :  Leroy. Ce dernier était devenu au cours du Directoire puis de l’Empire, l’arbitre de l’élégance féminine. Un succès qu’il doit en large partie à l’Impératrice Joséphine dont il était le couturier attitré.

Ce grand habit de mariage de Marie-Louise, qui coûta la coquette somme de 12 000 francs, est une magnifique robe en tulle* d’argent, brodée en perles et lamés. La taille est haut perchée dominant une jupe longue tombant, plaquant les formes. Sa chevelure blonde est couverte par un voile en point d’Alençon* retenu par un superbe diadème.
Aux pieds elle porte des souliers de satin* blanc brodés d’argent créés par Janssen, qui trop petits feront souffrir la jeune femme.

Pour parfaire l’ensemble, la mariée est parée des Diamants de la Couronne.

A noter que pour son arrivée en France, l’Empereur lui fit préparer un somptueux trousseau. La future impératrice reçut donc du linge fin, de rares dentelles*, de multiples bonnets*, pèlerines, fichus, chaussures, éventails à feuilles d’or, châles brodés, robes de bal, robes de jour, tenues de chasse, redingotes*, un nécessaire en or et vermeil de l’orfèvre Martin-Guillaume Biennais et soixante et onze parures toutes fournies par le joaillier François-Regnault Nitot (1779-1853). Parmi ces parures, s’en trouvent une en diamants, une en perles et une faite d’émeraudes et de diamants.

Emmanuelle Papot, Mars 2010

A lire en complément,la fiche Objet sur Petit manteau de Cour de Napoléon ou manteau du « Petit habillement  » porté lors du mariage avec Marie-Louise

Les termes avec * sont définis dans notre lexique de la mode.

Source

Jules Bertaut, Marie-Louise, femme de Napoléon 1er (1791-1847), Paris, Les Editions de France, 1940
Geneviève Chastenet, Marie-Louise : l’impératrice oubliée, Paris, J.C. Lattès, 1983
Edouard Gachot, Marie-Louise intime, Paris, Librairie Illustrée, 1912
Philippe Séguy, L’Histoire des modes sous l’Empire, Tallandier, 1988