Correspondance entre Marie Bonaparte et Sigmund Freud (1925-1939) : extraits

Auteur(s) : AMOUROUX Rémy (éd. et annot.), BONAPARTE Marie, FREUD Sigmund, MANONNI Olivier (trad.)
Partager

À l’occasion de la parution de la Correspondance intégrale entre Marie Bonaparte et Sigmund Freud (1925-1939) (Flammarion, 2022), traduite par Olivier Manonni et annotée par Rémy Amouroux, voici quelques extraits de cet échange entre le père de la psychanalyse et sa disciple, pionnière de son enseignement en France, arrière-petite-fille de Lucien Bonaparte.
Cette publication a reçu en 2022 un mécénat de la Fondation Napoléon.

Extraits publiés avec l’aimable autorisation des éditions Flammarion.

Les astérisques sont le fait de la rédactrice de cette page, Marie de Bruchard, non de l’annotateur principal de l’ouvrage, Rémy Amouroux. Ces annotations scientifiques, qu’on retrouvera dans l’édition papier de l’ouvrage sur la Correspondance intégrale, sont retranscrites sous forme de notes cliquables dans cet article.

Correspondance entre Marie Bonaparte et Sigmund Freud (1925-1939) : extraits
Portrait de Marie Bonaparte par Philip de László (1921). Source : Wikpedia

Marie Bonaparte à Sigmund Freud, 10 avril 1926, Saint-Cloud*

« Mon maître aimé,
[…] L’analyse nous apprend à accepter la vie, nous donne le sens interne du déterminisme, le pousse à l’extrême, et son résultat est moins d’apprendre à mieux aimer qu’à mieux comprendre. L’amour, celui que je vous porte, par exemple, transfert ou non, est autre chose, moyen non résultat, cause non effet – et s’il subsiste, s’il survit à  l’évolution du transfert, il est chose à part qu’on ne saurait confondre avec le résultat de l’analyse, son résultat spécifique, qui est qu’ayant compris, on admet, et que les productions pasétouffantes du sentiment de culpabilité mal compris(En italique : expression en langue allemande. À partir de 1928, Bonaparte abandonne le français comme langue d’échange avec Freud pour passer presqu’exclusivement à l’allemand) fondent comme moisissures au soleil. »

* La demeure familiale, et natale pour Marie, de cette branche des Bonaparte aujourd’hui détruite, se trouvait à Saint-Cloud, entre le boulevard de la République et la rue Bonaparte.

Extrait du catalogue de l'exposition Marie Bonaparte du musée des Avelines, Saint-Cloud, 2010
Extrait du catalogue de l’exposition Marie Bonaparte du musée des Avelines, Saint-Cloud, 2010.

 

Sigmund Freud à Marie Bonaparte, 30 mai 1928,  Vienne, Berggaße 19 :

« Ma chère Marie,
[…] J’ai suivi avec grand intérêt les aléas de votre frigidité résiduelle. L’élément psychique ne fait aucun doute, il serait bon que notre analyse apporte sur ce point l’élément décisif. Provisoirement, j’aimerais accuser le fait qu’hormis et toujours votre père, vous n’avez jamais aimé un homme au sens psychologique plein du terme, en dépit de toutes les prétentions à la sensualité.
Nous verrons cela. »

Marie Bonaparte à Sigmund Freud, 25 mars 1930, Paris :

« Cher Père !
J’ai trois types de choses à raconter :
1 °. L’une de mes belles-sœurs a eu une maladie nerveuse et ne m’a pas « consultée ». C’est l’épouse de mon jeune beau-frère Christopheros(Christophe de Grèce et du Danemark (1888-1940)), elle est née princesse d’Orléans(Françoise d’Orléans (1902-1953)). Depuis son mariage, il y a douze mois, elle a des accès de dépression avec crises de larmes, etc., et idées suicidaires. On l’a traitée à l’hydrothérapie et aux ultraviolets, en vain, naturellement. J’ai appris par elle que, curieusement, elle n’est pas frigide. Elle dit que cela va très bien ! Elle se déclare plus heureuse que jamais. Mais les crises surviennent tout de même. Je lui ai conseillé une analyse : Loewenstein ou Odier. Odier, je crois, vaudrait mieux, il est plus âgé, c’est qui plus est un Aryen, et elle est chrétienne au plus haut point. Moins de résistance(Dans ses mémoires, Bonaparte précise qu’elle ne suivra pas ses conseils et n’entreprendra pas de psychanalyse (Autobiographie, Marie Bonaparte, volumes inédits des mémoires de Marie Bonaparte, Marie Bonaparte papers, Bibliothèque du Congrès, Washington, p. 1592.))
2°. Moi, je suis plus malheureuse que jamais. Ça n’est jamais allé aussi mal avec l’ami qu’en ce moment. Je n’arrive presque plus à l’orgasme avec lui. Et avec l’autre homme, c’est presque comme une symbiose. Ensuite, ma libido reste bloquée. L’onanie ne m’intéresse pas. C’est à désespérer. Et je ne sais même plus si je pourrai venir à Vienne pour une semaine, parce que mon fils a une parotidite(Inflammation de la glande parotide, désignée dans le langage courant sous le terme d’oreillons) et qu’il m’a vraisemblablement contaminée.
3°. Mon fils*. C’est justement la question principale. Il est malade et alité, je le soigne, et il m’a d’une manière générale beaucoup parlé ces derniers temps. Voilà l’affaire : il est depuis trois semaines tombé fortement amoureux d’une dame. Une jeune Américaine(Olivia Sturgess (?-?)), divorcée depuis six mois, réellement très jolie, douce et charmante. Pas très intelligente, mais d’autant plus féminine. Le lendemain de la soirée qu’il a passée avec elle, il a eu la parotide, doublée d’une crise de désespoir en voyant que son amour était ainsi interrompu. Ils s’étaient embrassés toute la soirée ; fort heureusement elle avait déjà eu la maladie ! Autrement elle l’aurait attrapée ! Mais ce qui est triste, c’est que la jeune dame va repartir dans deux semaines pour l’Amérique et ne reviendra pas en Europe, parce que sa famille continuera à vivre là-bas.
Mon fils n’a encore jamais eu de rapport avec une femme(Voir Bertin C., Marie Bonaparte, Perrin, 1982, 11 mars 1929, note 1, p. 427.). Je le soupçonne malgré tout de faire une forte fixation sur la mère. Différents éléments me laissent penser que je ne dois pas intervenir, que ce n’est pas mon affaire. Mais il m’a confié tout son amour et tout son désespoir : l’avant-dernière nuit, il a à peine pu dormir.
Il ne peut pas épouser cette femme, et je crois que ce ne serait pas pour lui un bonheur durable, elle n’est pas suffisamment intelligente, tout de même. Mais il ne rêve que d’avoir une relation avec elle, et je crois que ça aura lieu, car elle l’aime aussi.
Son désespoir est si profond qu’il voulait se rendre en Amérique avec elle, interrompre ses études pendant au moins un mois, etc., et même défier son père en lui disant ou en lui écrivant pour quoi et avec qui il s’était enfui. Nous avons parlé de tout cela jusque tard dans la nuit, hier soir. La jeune dame elle-même le lui a déconseillé. Elle redoute l’opinion publique. J’ai eu pitié de lui quand il m’a dit : « Ne vais-je pas pleurer éternellement mon jeune bonheur si je me laisse retenir par la peur de mon père ? » Et mon sentiment, moi qui ai tant gâché ma propre jeunesse, me poussait à lui dire : « Vas-y ! Et sois heureux ! »
Mais, père, je lui ai dit tout de même qu’il devait d’abord finir ses études. Il lui faudrait six mois pour cela, et quand il l’aura fait, s’il aime encore cette femme, il peut passer six, ou cinq, ou quatre mois en Amérique avec elle, et en profiter pour découvrir le Nouveau Monde : il a besoin de moi pour se décider, car il n’a pas d’argent, et il croit en mon entendement et même en mon empathie.
La demoiselle a, de plus, prolongé d’une semaine son séjour ici. Ce n’est pas une «putain» ! Je ne crois pas qu’elle ait pris la résolution d’avoir mon fils comme amant. Mais elle l’aime et je crois que cela aura lieu tout de même. (je la connais, elle vient ici visiter mon fils malade, et j’aimerais lui dire : « Sois bonne avec lui! »)
Alors mon fils est malheureux, il craint qu’elle ne tombe enceinte. Que dois-je lui conseiller? Si cette femme ne porte pas de pessaire, qu’il mette un préservatif. Mais qu’il est triste de donner ce genre de conseil, pour une relation amoureuse… Il n’est tout de même pas ordinaire qu’une mère connaisse le jour où son fils aura son premier rapport amoureux(Dans ses mémoires, elle raconte que, son fils lui ayant annoncé qu’il allait passer la nuit avec Olivia Sturgess, elle est prise d’une vive émotion : « Cette soirée de premier printemps, fraîche et diaphane, me semble emplie d’une ferveur religieuse. Car c’est la soirée où une femme va sacrer homme l’enfant que j’ai porté en moi » (AB, p. 1596). Leur relation ne durera que quelques jours, jusqu’au début du mois d’avril, où Olivia repartira en Amérique.).
Le plus important est toutefois que mon fils a décidé, entièrement de lui-même, d’être analysé. Il veut entrer en analyse auprès de Loewenstein, au mois de juin, après son avant-dernier examen. Parce que, de nouveau, il considère qu’il ne possède aucune vraie valeur, que ce soit pour les sentiments ou dans la vie professionnelle. Il pense que quelque chose en lui est inhibé et aimerait disposer de toute sa force.
Loew.[enstein] devra parvenir à analyser mon fils de bonne et juste manière – en dépit de toutes les nuances possibles de son contre-transfert(Loewenstein est alors toujours l’amant de Bonaparte, ce que Pierre a deviné en ouvrant une lettre par erreur (voir MB, 21 novembre 1928, note 3, p. 401). La relation entre Pierre et son futur psychanalyste est loin d’être neutre.). […] »

* Pierre de Grèce (1908-1980). L’aîné de Marie Bonaparte et de Georges de Grèce poursuivra une carrière représentative des atavismes familiaux de la branche de Lucien Bonaparte : Roland, son grand-père était botaniste et géographe ; sa mère, psychanalyste ; il se passionnera pour l’anthropologie.

Sigmund Freud à Marie Bonaparte, 3 janvier 1937,  Vienne, Berggaße 19 :

« Ma chère Marie,
[…]
L’affaire de la correspondance avec Fliess m’a secoué. Après sa mort, la veuve m’a réclamé les lettres qu’il m’avait adressées. J’ai accepté sans condition, mais je n’ai pas pu mettre la main dessus. Ont-elles été détruites ou simplement dissimulées avec art(Comme Freud n’a pas retrouvé les lettres de Fliess – qu’il a détruites ou cachées sans pouvoir s’en souvenir-, on ne dispose aujourd’hui, à trois exceptions près, que des lettres à Fliess et pas de celles destinées à Freud.) ? Je l’ignore encore aujourd’hui. La vente de mes lettres est un acte incorrect et extrêmement déplaisant. Il est vrai que cette Ida Fliess est une mauvaise femme, même selon le témoignage de son fils(Robert Fliess (1895-1970), médecin et psychanalyste américain d’origine allemande.), qui vit à présent comme analyste à New York. Elle avait aussi réussi à détruire notre amitié, qui avait eu une signification tellement extraordinaire pour nous deux pendant dix ans, jusqu’en 1904.
Notre correspondance était la plus intime que vous puissiez imaginer. Il eût été extrêmement gênant qu’elle fût tombée entre des mains étrangères(L’« intimité» de cette correspondance provient du fait que dans ses échanges avec Fliess, Freud ne propose pas seulement ses hypothèses théoriques, mais se livre aussi à ce qu’il appelle son « auto-analyse » et dévoile sa vie personnelle. On comprend, dès lors, combien la mise en vente de ses lettres a pu lui sembler « déplaisante». De même, les premiers éditeurs des lettres à Fliess – Marie Bonaparte, Anna Freud et Ernst Kris – décidèrent de publier (en 1950 en allemand et en 1956 en français) une première version expurgée ne comprenant que 168 des 284 lettres à disposition et supprimèrent certains passages de leur sélection. Il faudra attendre 1985 pour que Jeffrey Moussaieff Masson publie une version complète qui ne sera traduite en France qu’en 2006.). Que vous les ayez récupérées et mises à l’abri de tout danger est donc une extraordinaire œuvre de charité. Cela me fait simplement de la peine pour la dépense que vous avez faite. Puis-je vous proposer de participer pour la moitié de la somme(Sans oser lui en parler directement à Freud, Bonaparte ne comprend pas qu’il propose uniquement la moitié de la somme et y voit même une forme de soutien indirect à sa démarche : « Quelque chose en lui eût voulu détruire ces lettres, s’il les avait eues en main. Mais pourquoi ne m’en offrait-il que la moitié du prix ?Quelque chose aussi en lui devait ne pas désirer leur destruction totale. Envers ces témoignages d’un passé qu’il ne reniait qu’à moitié, Freud était ambivalent » (AB, p. 1961).) ? J’aurais tout de même dû acquérir les lettres moi-même si cet homme s’était adressé directement à moi. Je n’aimerais rien laisser de tout cela arriver à ce qu’on appelle la postérité. […]
Encore une fois, cordiaux remerciements de votre Freud »

Marie Bonaparte à Sigmund Freud, 23 février 1938, Paris :

« Cher père!
[…]
La malédiction de l’or se perpétue dans ma famille(Dans ses écrits autobiographiques, Bonaparte a souligné à plusieurs reprises combien son immense fortune a suscité des convoitises dans sa vie d’enfant et d’adolescente: « Malédiction de mon nom, de mon rang, de mon or l » (MB, p. 107). Cette fois, c’est sa fille donc la fortune supposée mettait en péril le mariage.) ! Cette fois, c’est l’ atmosphère des fiançailles qui s’est de nouveau assombrie. Car lorsque le père du jeune homme, qui habite en Pologne, est venu à Paris, je lui ai demandé ce qu’il pouvait donner à son fils. Il m’a répondu: 5 000 francs(Environ 3 000 euros.) par mois. Sur ce, Eugénie a découvert qu’en réalité il ne lui donne rien : ce revenu est simplement ce qu’il a hérité de sa mère.
Les quatre autres membres de la famille – deux frères et deux filles(Ses frères et soeurs sont: Maria-Teresa Radziwill (1910-1973), Karol Radziwill (1912-2005), Éléonore Radziwill (1918-), et Léon Radziwill (1922-1973), Albert Radziwill (1914-1932) étant décédé.) – ont pour l’instant un peu plus, en particulier le deuxième fils. Le partage de l’héritage (propriétés foncières) a été réalisé après la mort de la mère et le deuxième doit recevoir 300 000 francs(Environ 185 000 euros.) par an. L’aîné, Dominik (le nôtre), toucherait beaucoup moins parce que c’est lui qui, plus tard, après la mort du père, aura la propriété. Mais, en attendant, le vieux prince Jérôme a compté sur le fait que k paierais tout pour son fils et pour Eugénie. (Lui-même aurait plus d’un million de francs de revenus(Environ 650 000 euros.).)
Mais de cela, les complexes d’Eugénie ne s’accommodent pas. Elle s’est mise à pleurer et m’a dit qu’elle ne veut rien avoir de plus que ce qu’a son mari. Si le garçon n’a que 5 000 f.[rancs] par mois, elle n’en veut pas plus non plus ! À moins que le vieux prince, le père, lui donne à lui un peu plus ! 10 000 au total, par exemple. Il peut le faire (le garçon le dit aussi!), mais il craint sa deuxième femme, celle qu’il a épousée depuis la mort de l’archiduchesse (elle aussi une Radziwill, de vingt ans plus jeune).
Car Eugénie ne veut pas soutenir son mari ! Et le jeune Dominik, à qui elle a dit tout cela, lui a proposé de rompre les fiançailles, car il ne veut pas qu’elle vive moins bien avec lui que sans lui … Ensuite, c’est elle qui n’a pas voulu … etc.
J’ai parlé aujourd’hui à son père. Il doit faire un « geste », donner un peu plus, quelques milliers de francs, chaque mois à son fils. Il est libre, naturellement, mais s’il ne le fait pas, Eugénie ne rompra pas ses fiançailles, mais rompra certainement avec toute sa belle-famille. Elle ne pardonnera sûrement jamais cette attitude du vieil homme : il est à présent devenu son « mauvais père » – depuis que le père réel se comporte avec tant de bienveillance. Et elle vivra probablement très loin de la Pologne. […] »

Sigmund Freud à Marie Bonaparte, 13 mars 1938,  Vienne, Berggaße 19 :

« Ma chère Marie,
J’ai commencé avant-hier une longue lettre à votre intention, comportant une description détaillée des mauvaises journées que j’ai passées lorsque les plaies me torturaient, et des transformations qui nous ont touchés dans la situation extérieure(La situation internationale s’est brusquement dégradée. Le 11 mars, le chancelier Schuschnigg est poussé à la démission. Le 12, l’Autriche est envahie par les nazis, c’est !’Anschluss – l’unification de l’Autriche et de l’Allemagne – qui est officialisée le 13. Le 14, Hitler fait une encrée triomphale à Vienne. Dans son carnet personnel, Freud note à la dace du 12 mars : finis Austriae. Cette épitaphe latine résume la situation : l’Autriche n’est pas seulement annexée en tant que pays, c’est aussi la fin d’une culture et de la vie intellectuelle et cosmopolite viennoise (CPB, p. 230).). Après votre discussion téléphonique avec Anna, j’ai pris une autre décision. Je ne termine pas la lettre, je m’en tiens seulement au fait que vous m’avez communiqué votre intention de nous rendre visite, et à l’allusion au fait que vous êtes aussi disposée à accélérer cette visite. Il est dommage que je ne voie pas le jeune couple dès à présent, mais cela se fera, je l’espère, plus tard, et vous pourrez beaucoup nous aider, nous-mêmes et beaucoup d’autres, par vos conseils et vos actes, si vous venez réellement nous voir dès la semaine prochaine. Nous – particulièrement Anna et Martin – vous présenterons tous nos plans(Bonaparte quitte rapidement Paris et arrive le 17 mars au matin à Vienne. Elle y reste jusqu’au 10 avril. Après qu’Anna fut convoquée par la Gestapo le 22 mars, Freud n’a plus le choix :
il faut quitter Vienne avec sa famille. Les nazis demandent une taxe de sortie du Reich – Reichsjtuchtsteuer – qui s’élevait à 20 % de la valeur estimée des biens de Freud, soie exactement 31 329 reichsmarks, mais aussi 30 000 reichsmarks pour ses antiquités (Tëgel, 2001, p. 104-105). Malheureusement, les nazis one confisqué les avoirs de Freud et il ne peut pas payer cette somme dans la totalité. C’est pour cela que Bonaparte lui en avancera une partie.).
Avec mes salutations cordiales à vous et à Eugénie,
Votre Freud
P. S. : C’est la première lettre que j’aie écrite en mars. Mais je suis à présent en amélioration progressive(Avant que la situation politique dégénère, Freud a souffert des suites de sa dernière intervention et est resté plusieurs jours alité fin février (CPB, p. 229).). »

Bonaparte aide Freud ainsi que d’autres juifs à fuir l’Autriche et le régime nazi en leur obtenant des visas et en usant de son influence et de son argent. Les soeurs de Freud seront cependant déportées faute d’avoir pu obtenir les nécessaires papiers. Freud s’établit à Londres le 6 juin 1939 après avoir été accueilli par Marie Bonaparte à Paris. Désormais, sa nouvelle résidence se trouve au 39, Elsworthy Road, NW 3… où il s’éteint le 23 septembre suivant d’un cancer.

Pour aller plus loin

• Lire la notice biographique de Marie Bonaparte sur le site FranceArchives, prpoposée en 2012 lors des commémorations nationales, à l’occasion du 50e anniversaire de sa mort.
• La Bibliothèque Sigmund Freud à Paris possède un fonds Marie Bonaparte consultable sur place et dont certains ouvrages sont disponibles au prêt.

Partager