Généalogie : à la recherche de ses ancêtres, sur les traces des soldats de la Révolution et de l’Empire

Auteur(s) : HOUDECEK François
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Entre 1792 et 1815, ce sont près de 3 millions d’hommes qui ont servi dans l’armée française. Il est donc fréquent, en réalisant son arbre généalogique jusqu’au tournant des XVIIIe et XIXe, de rencontrer un ancêtre qui a servi dans l’armée révolutionnaire ou impériale. Remonter sur les traces de cet ancêtre peut être simple, ou s’avérer une quête longue, parfois sans issue.

Pour être certain d’aboutir, il faudra un minimum d’informations ou d’indices qui faciliteront la recherche. C’est ainsi qu’un état civil le plus complet possible vous permettra d’obtenir le corps d’affectation, afin de compléter la carrière de la personne recherchée. Une tradition familiale ou des bribes d’histoires pourront souvent mener très rapidement dans une impasse. Cumuler les indices permettra à l’inverse de faciliter la recherche. Que votre ancêtre masculin soit né entre 1770 et 1795 ne fait pas de lui obligatoirement un soldat de la Révolution ou de l’Empire. Suivant les années, 20 à 40 % de chaque classe d’âge a été incorporé dans les différentes levées (réquisition ou conscription) : il faudra donc plus qu’une date de naissance pour vous lancer sur cette piste (lire : « la conscription sous le Premier Empire », article d’Alain Pigeard).

Les outils de recherche sur internet sont de plus en plus nombreux et permettent de commencer à mener l’enquête depuis chez soi. Nous listons ci-dessous les différents cas de figure de manière synthétique en partant des informations que vous pourriez posséder. Les étapes de cette recherche sont par nature cumulatives, chaque étape permettant de compléter la carrière de la personne recherchée.

Ce petit guide n’est pas exhaustif, mais il vous permettra d’initier une recherche sur Internet. Les mises en ligne n’étant pas encore la règle, vous serez cependant obligé de continuer les investigations dans les centres d’archives. Les archivistes vous donneront les démarches à suivre et pourront compléter les informations que nous avons regroupées ci-dessous.

Les trois sites internet principaux :

Ce guide est évolutif et sera régulièrement mis à jour : n’hésitez pas à nous faire part des liens qui vous semblerait intéressant : contactez-nous.

Petite précision : l’équipe de la Fondation Napoléon ne fait aucune recherche généalogique ou dans les archives.

Différents cas de figure se présentent : vous pouvez cliquer sur celui qui correspond à votre recherche (pour revenir au sommaire, cliquez sur le retour de votre navigateur)

Vous possédez l’état civil complet (nom, prénom, date et lieu de naissance) et vous savez que votre ancêtre a servi dans l’armée sans connaître le corps d’affectation.
Vous connaissez un nom, une date de naissance, et que le département ou la région d’origine de votre ancêtre.
Vous connaissez l’unité d’incorporation de votre ancêtre.
Votre ancêtre est devenu officier et vous connaissez une ou plusieurs de ses affectations.
Votre ancêtre est devenu officier mais vous ne connaissez pas ses affectations.
Votre ancêtre a été personnel non-combattant du ministère de la Guerre.
Votre ancêtre a été décoré de la Légion d’honneur.
Votre ancêtre a été blessé ou tué sous l’Empire.
Votre ancêtre a été en captivité.
Votre ancêtre a traversé les campagnes de la Révolution et de l’Empire.

Généalogie : à la recherche de ses ancêtres, sur les traces des soldats de la Révolution et de l’Empire
Extrait du registre matricule du 44e de ligne (1806-1809), SHD GR 21 Yc 375 (détail)

Vous possédez l’état civil complet (nom, prénom, date et lieu de naissance) et vous savez que votre ancêtre a servi dans l’armée sans connaître le corps d’affectation.

Ces informations vous permettront de suivre votre ancêtre dans son parcours de conscrit, et d’obtenir le corps d’affectation qui vous permettra de poursuivre votre recherche.

Sous la Révolution comme sous l’Empire, le recrutement se fait au niveau communal, la première étape d’investigation est donc souvent les archives locales : communales (série H) ou départementales (série R ou L). Ces centres d’archives conservent les traces des levées des volontaires nationaux ou des réquisitions (1792-1798), de la conscription (1798-1815) ou des gardes nationaux.

La conscription a généré de nombreux documents qui peuvent être de deux natures :

  • Les listes communales dressées par le maire de résidence sur déclaration des parents du conscrit dans sa vingtième année.
  • Les listes préfectorales des opérations de conscriptions (tirage au sort, exemption…) et d’affectation dans les unités.

Les archives départementales numérisent de plus en plus les registres matricules de la conscription, souvent, elles ne touchent que la seconde moitié du XIXe siècle, et le début du XXe. Cependant, certains départements mettent en ligne les registres qui concernent l’Empire, comme c’est le cas des archives de la Vienne : voir le site.

Il est important de regarder fréquemment les sites des Archives correspondant à votre recherche car les mises en ligne sont régulières. Le portail des Archives départementales vous permettra d’accéder facilement au département recherché : Archives départementales en ligne – Le portail des archives en ligne numérisées.

La France de l’Empire ne se limite pas aux frontières actuelles de l’hexagone. La démarche devra être la même pour les départements belges, hollandais, suisses, allemands, ou italiens. Les personnes nées dans ces départements intégrés à l’Empire sont alors considérées comme françaises et donc assujetties à la loi de la conscription sans que leur origine nationale soit spécifiée. Les archives de la conscription après la chute de l’Empire sont restées dans les préfectures. C’est donc dans les archives du lieu de naissance qu’il faudra rechercher.

Certains passionnés et généalogistes ont mis en ligne leurs recherches départementales permettant d’éviter de longue heure de recherche :

Vous connaissez un nom, une date de naissance, ainsi que le département ou la région d’origine de votre ancêtre.

Malgré le manque du lieu exact de naissance, la recherche reste possible. Cependant, moins les informations seront précises et plus la recherche du corps d’affectation sera longue.
Chaque année entre 1800 et 1815, le Consul, puis l’Empereur, fait voter un sénatus-consulte mettant à disposition les classes d’âges arrivant dans leur vingtième année. Cette répartition départementale est adressée aux préfets qui doivent ensuite les répartir par arrondissement puis par canton. Les lois et décrets ont été publiés au Bulletin des lois et au Moniteur universel. Les répartitions départementales n’ont que peu varié entre le début et la fin de l’Empire. La guerre d’Espagne a cependant changé l’affectation notamment des départements du sud de l’Empire. Il est donc possible de partir des affectations par département pour ensuite rechercher le nom dans les index des registres matricules des unités concernées.

Par exemple :
par le sénatus-consulte du 2 vendémiaire an XIV [24 septembre 1805] portant sur la conscription de 1806 (Bulletin des lois, 1806, vol. 1, p. 1) : 80 000 hommes sont mis à disposition de l’Empereur par le Sénat. 50 000 sont de l’armée d’active et 30 000 restent dans la réserve (Décret du 3 août 1806, Bulletin des lois, 1806, vol. 2, p. 357). Les 50 000 hommes appelés sont répartis sur les différents départements français. C’est ainsi que le Lot-et-Garonne doit fournir 716 hommes : 446 d’actives et 270 de réserves. 2 sont affectés au 2e carabiniers, 12 au 6e cuirassiers, 25 au 7e d’artillerie à pied, 30 au 9e chasseurs, 193 au 2e d’infanterie légère, 184 au 5e d’infanterie légère. Un jeune homme né entre le 23 septembre 1785 et le 31 décembre 1786 à Agen ou à Cuq ayant répondu en 1806 à la conscription aura donc de bonnes chances de se retrouver dans l’une de ces unités et statistiquement dans les deux régiments d’infanterie légère. À partir de 1808 et jusqu’en 1813, les réservistes, et ceux qui avaient échappé à la levée initiale de 1806, sont appelés : il conviendra donc de regarder les sénatus-consultes successifs pour connaître l’affectation des conscrits.

=> à télécharger, la répartition par département des conscrits pour l’année 1806.

© Fondation Napoléon

Vous connaissez l’unité d’incorporation de votre ancêtre.

À partir du début du XVIIIe siècle, les unités militaires ont l’obligation légale de tenir des contrôles de troupes des hommes les constituant. Cette obligation est réaffirmée sous la Révolution et l’Empire, période où les registres matricules sont tenus de manière rigoureuse et en double exemplaire : au sein de l’unité et au ministère de la Guerre. Dans les unités, ce sont les majors, officiers second du régiment, qui sont responsables de la tenue des registres.

À son arrivé au régiment, le soldat nouvellement incorporé passe physiquement devant le major, il reçoit son matricule et est inscrit sur le registre de l’unité d’incorporation. En plus d’une description physique, le nom des parents et le lieu de naissance sont inscrits sur le registre. La date d’incorporation marque le début de la carrière militaire du jeune homme sur le contrôle de troupe, par la suite chaque étape y est reportée comme les passages de grades, les blessures, la mort ou les mutations.

Ces registres matricules sont conservés au Service historique de la Défense de Vincennes : http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/. Pour la période révolutionnaire et impériale, ils représentent plusieurs centaines de registres regroupés sous les cotes GR 17 à 28 Yc détaillant les différentes unités depuis les demi-brigades révolutionnaires jusqu’à la gendarmerie.

Extrait du registre matricule du 44e de ligne (1806-1809), SHD GR 21 Yc 375

 

Le site Mémoires des hommes : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/article.php?larub=202&titre=registres-matricules-de-la-garde-imperiale-et-de-l-infanterie-de-ligne du ministère de la Défense met en ligne 1 191 registres en mode image des hommes de troupe de la Garde impériale à pied et à cheval (GR 20 Yc) et des régiments de l’infanterie de ligne (GR 21 Yc) du 1er au 156e régiment. Chaque registre possède dans ses dernières pages un index alphabétique permettant une recherche rapide aux hommes incorporés dans le régiment.

Issus des registres matricules du site Mémoires des Hommes, plus de 100 000 noms ont été dépouillés et intégrés au site Geneanet : voir le site.

Votre ancêtre est devenu officier et vous connaissez une ou plusieurs de ses affectations.

À l’image des registres matricules de la troupe, il existe dans chaque unité un contrôle des officiers. Ces documents suivent la carrière du militaire depuis sa prise de commandement dans l’unité jusqu’à sa mutation dans un autre régiment.

Ces registres classés par unité sont conservés au Service historique de la défense de Vincennes dans la sous-série GR 2 Yb 112 à 3437 détaillant les différentes corps de l’armée jusqu’à 1880. Ces registres n’ont pas été numérisés.

Si vous connaissez la date ou les dates de nominations de votre ancêtre en tant qu’officier, les Archives nationales conservent les archives des gouvernements révolutionnaires puis impérial dans la sous-série AF III et AF IV. Une partie des rapports du ministre de la Guerre à l’Empereur porte sur le personnel et les nominations : AF IV 1148B à 1152. Les inventaires de ces sous-séries des Archives nationales (rapports du ministre de la Guerre : AF IV 1090 à 1173, et Guerre : 1590 à 1670) sont à consulter car des noms apparaissent dans de nombreux autres rapports.

Votre ancêtre est devenu officier mais vous ne connaissez pas ses affectations.

C’est probablement l’approche la plus simple. Les archives du Service historique de la Défense à Vincennes conservent dans la sous-série GR 2 Ye une partie des dossiers individuels des officiers ayant servi sous la Révolution et l’Empire. Le classement et l’inventaire commencés il y a plus de 10 ans ont permis d’organiser de manière alphabétique ce fonds documentaire de plusieurs dizaines de milliers de dossier. Ce long travail d’inventaire alphabétique est en cours de mise en ligne sur le site du SHD. Pour l’heure, seule la lettre Aa à Az est disponible : voir le site.

Ces dossiers peuvent aller de quelques feuillets à parfois plusieurs dizaines de documents. Ce ne sont cependant pas des dossiers de carrière, et ils sont parfois lacunaires. Ils doivent être complétés par d’autres sources. Notamment les éventuels dossiers de pensions de la sous-série GR Yf notamment les GR 2 Yf (1801-1817) et GR 3 Yf (1817-1856).

Votre ancêtre a été personnel non-combattant du ministère de la Guerre.

Au Service historique de la Défense, il s’agit de la sous-série GR Yg. Certains inventaires alphabétiques sont accessibles en ligne :

La sous-série GR Xr 1 à 43 est une autre source pour trouver les personnels non-combattants du ministère de la Guerre : administration (GR Xr 1-6), intendance (GR Xr 7-11), service de santé (GR Xr 12-28), service vétérinaire (GR Xr 29-31), poudres et salpêtres (GR Xr 33-35), trésor, postes aux armées, télégraphe (GR Xr38-41), aumônerie militaire (GR Xr 38-41), troupes d’administrations et infirmiers (GR Xr 42-43).

Les Archives du Val-de-Grâce : http://www.ecole-valdegrace.sante.defense.gouv.fr/bibliotheque-musee/musee-du-service-de-sante-des-armees/le-centre-de-documentation/centre-de-documentation conservent les archives du conseil de santé des armées :  les dossiers des personnels de santé de la période révolutionnaire et impériale y ont été, dans une certaine mesure, préservés.

Les Archives nationales conservent également des documents sur ces services notamment dans les archives du ministère de l’Intérieur, affaires militaires : F9 58-59, service de santé.

Votre ancêtre a été décoré de la Légion d’honneur

À compter de son institution en 1802, plus de 35 000 personnes ont été décorées de la Légion d’honneur.

Selon les dépouillements en cours, jusqu’en 1813 un peu moins de 33 500 l’ont été à titre militaire. La base de données Léonore du ministère de la Culture met en ligne les dossiers de légionnaires qui ont été conservés : http://www2.culture.gouv.fr/documentation/leonore/recherche.htm

Les dossiers des légionnaires ont, désormais, été tous numérisé. Ils sont constitués, en général, au minimum de l’état civil du récipiendaire (acte de naissance parfois, acte de décès) et souvent de ses états de service jusqu’à la nomination dans l’Ordre. Une interrogation de la base Léonore au début de la recherche permet d’éliminer une option de recherche et peut révéler de belles surprises.

Cependant, les dossiers conservés par les Archives nationales comportent de très nombreuses lacunes. Après 1815, les dossiers des décorés morts avant 1815, ou ceux qui n’ont pas prêté serment à Louis XVIII ont pour beaucoup été détruits. En 1871, l’incendie de la Grande Chancellerie siégeant à l’Hôtel de Salm a réduit en cendres une partie des archives de la Légion d’honneur. Lorsque les décorés étaient encore en vie ou que la famille a fait des démarches, certains dossiers ont pu être reconstitués par la suite, sans cependant combler toutes les pertes.

L’ouvrage Fastes de la Légion d’honneur, biographie de tous les décorés (Paris, 1845) permettra de compléter une partie de ces manques et de retrouver les Légionnaires nommés de 1804 à 1815 qui auraient disparu des archives de la Grande Chancellerie. Les 5 volumes sont disponibles sur le site de la Bibliothèque nationale de France, Gallica :

Votre ancêtre a été blessé ou tué sous l’Empire.

La question des pertes des guerres de la Révolution et de l’Empire n’a pas été, encore aujourd’hui,  définitivement tranchée. Les estimations les plus hautes font état de 1,5 à 2 millions de mort et les plus basses de 600 à 800 000 morts. Le nombre des blessés est certainement bien supérieur, et la proportion de 3 blessés pour 1 tué est communément admise.

Sous l’Empire, mourir sur le champ de bataille est bien moins fréquent que mourir à l’hôpital. Les archives hospitalières ont été conservées en partie au centre de documentation du Val-de-Grâce. Cette recherche est très aléatoire car les registres d’entrées et de sorties n’ont que rarement été conservés par les institutions ou rapatriés à Paris. De fait, certains registres hospitaliers peuvent se retrouver dans les archives départementales.

Les archives de l’AP-HP : http://archives.aphp.fr/recherche-genealogique/ conservent les registres des hôpitaux de Paris qui ont accueilli les blessés notamment lors de la campagne de France en 1814.

Au Service historique de la Défense, la série GR Xz 1 à 353 (1793-1900) regroupe l’état civil des militaires. Cette série comporte les registres des actes de décès par corps de troupe et hôpitaux militaires ou ambulances. La série est incomplète avant 1830, et les recherches peuvent y être longues pour un maigre résultat.

Les archives départementales conservent les registres de décès des conscrits de leurs circonscriptions (série R).

Les archives départementales de la Côte d’Or ont mis en ligne leurs registres de décès : voir le site.

Le site Geneanet.org a lancé le projet de numériser et indexer tous ces registres départementaux. Les images sont souvent en accès libre, pour avoir accès à l’indexation il faut en revanche s’inscrire sur le site : voir le site.

Les Archives nationales du Luxembourg ont lancé un appel à participation pour indexer leurs registres qui compte plus de 3 000 noms. En s’inscrivant sur le site, il est possible de participer et de consulter les actes de décès : http://crowdsourcing.anlux.lu/

La Verein für Landeskunde im Saarland (Association des organisations de la Grande Région européenne, la Sarre, Rhénanie-Palatinat, la Lorraine, le Luxembourg et la Wallonie) met en ligne une base de données de plus de 7 000 actes de décès de conscrits originaire des départements français de la Rive Gauche du Rhin : https://www.landeskunde-saarland.de/einleitung

Les cercles généalogistes et les passionnés sont très actifs dans ce domaine. L’Association d’Histoire du Premier Empire a lancé un recensement qui commence à prendre de l’ampleur. L’accès se fait par lieu de naissance : http://www.memorial-deces-soldats-empire.org/ressources.html

La plus ancienne publication qui tenta de recenser les morts et les blessés de l’Empire est celle d’Aristide Martinien, Tableaux par corps et par bataille des officiers tués et blessés pendant les guerres de l’Empire (1805-1815), Paris, Henri Charles-Lavauzelle. Certaines parties de ce livre ont été numérisées :

Votre ancêtre a été en captivité.

La captivité est un autre moment où suivre la vie d’un soldat est une gageure. En détention en Angleterre, en Espagne ou en Russie les hommes disparaissent des documents d’archives français jusqu’à leur retour sur le sol français. Les archives de ces retours sont principalement conservées au Service historique de la Défense dans la série GR Yj dont l’inventaire est désormais en ligne : http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/sites/default/files/SHDGR_REP_YJ_1_148.pdf

On y trouve plusieurs listes de prisonniers revenant des prisons, principalement d’Angleterre entre 1814 et 1816, mais également des prisonniers étrangers détenus en France.

Par la suite, les retours s’échelonnent pendant une partie du XIXe siècle et devient du ressort de la justice militaire. En GR 18 C 65 on trouvera les archives des commissaires français chargés du retour des prisonniers de guerre de Russie, Prusse et Autriche. S’y trouvent des listes des hommes composant les convois vers la France ainsi que les retours tardifs de certains soldats et ce jusque dans les années 1840.

Pour suivre votre ancêtre en terre étrangère, il faudra parfois explorer les archives des pays de détention.

En Grande-Bretagne, les National Archives britanniques ont établi un petit guide de recherche sur les prisonniers de guerre en Angleterre. Précieux pour les deux guerres mondiales, ce guide peut également être d’un certain secours pour les guerres du XIXe siècle : http://www.nationalarchives.gov.uk/help-with-your-research/research-guides/prisoners-of-war-british-hands/#7-records-in-other-organisations

Le site findmypast.co.uk a listé les cotes d’archives intéressant les prisonniers de guerre en Grande-Bretagne pendant les guerres napoléoniennes dans le fonds des National Archives : https://www.findmypast.co.uk/articles/the-national-archives-pow-archival-reference-list

En Russie, la recherche est plus complexe et les archives peu accessibles sauf à se rendre sur place. Les listes de prisonnier français auxquelles nous avons eu accès dans les archives russes sont souvent de peu d’utilité car les patronymes des soldats étaient souvent traduits en russe de manière phonétique. Une liste de 16 000 noms a été publiée en 1825 : http://bibliotheque-martial-lapeyre.napoleon.org/Default/search.aspx?SC=CATALOGUE&QUERY=liste+16+000+militaire&QUERY_LABEL=#

Votre ancêtre a traversé les campagnes de la Révolution et de l’Empire.

Au lendemain de l’Empire, les troupes napoléoniennes ont été démobilisées et beaucoup de soldat sont rentrés chez eux. Fort peu ont eu le privilège d’intégrer l’Hôtel des Invalides à Paris. Les archives de cette célèbre institution, créée sous Louis XIV, sont au Service Historique de Vincennes, les registres des pensionnaires sont conservés sous la côte GR 4 Xy 1-8 (1790-1859).

Les registres des pensionnaires depuis la création de l’institution sont en cours de dépouillement. Une association de généalogistes met en ligne gratuitement son travail dans une base de données interrogeable sur Internet : http://www.hoteldesinvalides.org/

En 1857, Napoléon III a créé la médaille de Sainte-Hélène pour récompenser la totalité des survivants des guerres de la Révolution et de l’Empire. À cette date 405 000 hommes étaient encore vivants et allaient recevoir cette médaille. La base de données des Médaillés de Sainte-Hélène met en ligne depuis plus de 10 ans le long travail de dépouillement effectué par des bénévoles dans les archives départementales : http://www.stehelene.org/php/accueil.php?page=2&lang=fr

première mise en ligne septembre 2018

En complément :

consultez le dossier thématique « Vivre et mourir dans la Grande Armée » (2023)

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